L'Opéra National de Paris s'invite à Craponne-sur-Arzon
Les aigles du Lignon prennent d'assaut la forteresse de Polignac
C'est un lieu chargé d'histoire qui va servir de terrain de jeu aux rapaces de Patricia et Bruno Habauzit cet été. Plus majestueux les uns que les autres, faucons, buses et autres chouettes proposent un spectacle original commenté par des spécialistes de haut vol.
La communion est parfaite dans ce lieu chargé d’histoire, entre le fauconnier, ses rapaces et le public avide de connaître ces espèces qui effraient quelque peu.
Alors que d'autres spectacles se sont déjà produits ici, c'est au tour des Aigles de Saint-Maurice-de-Lignon pour la première fois, et ce, pour trois samedis en soirée.
Durant le spectacle, c'est Patricia, l'épouse de Bruno qui se charge de présenter et d'expliquer le mystère qui entoure ces oiseaux. Ses commentaires aident les curieux, souvent déjà conquis par l'ambiance de la forteresse, à en savoir davantage sur la biologie, la provenance et l'histoire des rapaces.
Apprendre en s'émerveillant
Saviez-vous par exemple comment, aux temps jadis, les seigneurs se les procuraient, les dressaient pour la chasse, et ce qu'il advient d'eux aujourd'hui ?
Tour à tour, chouettes hulotte, faucons ou autres buses, se posent sur les bras ou épaules de leurs propriétaires (qui les attirent avec une préparation à base de poulet ou de poisson), et certaines espèces divertissent le public en marchant sur la tête de quelques enfants intrépides sollicités pour animer la démonstration.
En effet, c'est en se hissant sur des perchoirs qu'ils dominent mieux la situation géographique lorsqu'ils sont en liberté dans la nature, explique le couple.
Interrogée à la fin du spectacle, Patricia se veut rassurante : leurs rapaces domestiqués sont soignés, bichonnés et aiment se retrouver « à la maison ». Pas d'inquiétude donc pour cette buse qui, à cause d'un vent de sud assez fort soufflant hier soir sur les hauteurs de Polignac, a peiné à rejoindre ces fauconniers professionnels, mais s'est débrouillée pour contourner les rochers et les attendre près du camion des Aigles de Saint-Maurice-de-Lignon, pour rentrer enfin au bercail en toute sécurité ! Les jeunes spectateurs ont été rassurés de l'entendre. Et la fauconnière, aucunement inquiète, de rajouter « ce sont les aléas du direct ».
« C'est agréable de venir dans ce joli village qu'est Polignac, où les animations sont toujours de qualité, pour savourer la douceur de cette soirée d'été autour d'un spectacle », confie Jacques, un Saintvidalois venu avec ses filles et petites-filles alros que certains ne semblent pas sereins en voyant approcher les rapaces. Ils en sourient eux-mêmes !
Le public, assis sur l'herbe, des familles pour la plupart, a suivi avec ravissement le vol des rapaces dans cette ambiance chevaleresque, les fauconniers se prêtant au jeu dans leurs costumes d'époque.
Ces fauconniers professionnels, assurent un spectacle original, oscillant entre l’esthétisme du vol silencieux des faucons, buses et autres rapaces. Ils invitent alors le public à prendre conscience de l'intelligence de la faune dans la nature, simulant aussi, avec certaines espèces, une scène de chasse, avec un faux lapin tiré par Bruno, au bout d'un fil transparent (âmes sensibles, ne pas s'abstenir).
Ils dévoilent ainsi que ledit lapin peut simuler une crise cardiaque. Faisant le mort, son immobilité déconcerte le prédateur qui se désintéresse de son sort pour choisir une autre proie. À l'état naturel, la chasse occupe ainsi une grande partie des journées des rapaces, car même s'ils connaissent les lieux dans lesquels ils peuvent se ravitailler, la chose n'est pas toujours aussi aisée qu'il pourrait y paraître.
Lorsque tous ces rapaces ont été ramenés par Bruno sur leurs perchoirs, dans un coin de l'esplanade protégé et fermé, le responsable du site a invité les curieux, ravis de la démonstration ailée, à profiter encore du lieu enchanteur. Chacun s'est alors empressé de (re)découvrir, qui en haut du donjon, qui dans le jardin de curé, qui assis sur un banc dominant la vallée alentour, jusqu'à la tombée de la nuit.
Elsa Dou
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