Michel Chapuis, candidat à la présidence de l'Agglo du Puy-en-Velay
Le mystère des trois horloges de Pannessac, résolu
Situées à l’angle des rues Pannessac et Grangevieille « les trois horloges » font partie du décor. Peu de promeneurs, riverains, touristes, semblent les remarquer. Pourtant, si la Tour Pannessac, symbole de la grandeur de la cité, attire tous les regards, la tour et l’horloge sont liées par la même histoire.
Leur histoire est une seule histoire. À l’origine, une horloge était installée sur une des deux tours massives de la porte Pannessac, également appelée porte Royale. Entrée ouest de la ville, érigée au XIIIᵉ siècle, la porte était le principal accès des Rois et Seigneurs venant en pèlerinage à Notre Dame du Puy. Les tours restèrent les gardiennes de la cité jusqu’au XIXe siècle.
Ce siècle apportant son lot de modernisme, de sécurité, mais surtout la volonté d’agrandir la rue, il fut décidé de détruire la tour gauche de la porte, et l’horloge fut déposée. Cette mesure est encore aujourd’hui contestée. La deuxième tour, malgré un mauvais état, est sauvée de justesse. Elle est aujourd’hui une des fiertés de notre patrimoine local.
À condition de sauvegarder l'horloge
Les évènements seront encore favorables à leur conservation. Suite à cette destruction, la commune concédera une parcelle du terrain à un certain Georges Rocher. Attribution sous la condition de placer et entretenir l’horloge au sommet de la maison construite à cet emplacement. D’où son installation actuelle, quasiment en face de la tour.
Cette décision est peut-être une volonté inconsciente de rappeler le symbole de l’ex-deuxième tour, protectrice des lieux.
L'horloge sonnait les quarts, les demis et les heures. Ire de la population.
Installée mais vétuste, l’horloge demandera de nombreuses réparations, réglages... pour, finalement, ne fonctionner que de façon aléatoire et peu fiable. Par le passé, l’horloge sonnait les quarts, les demis et les heures. Elle était pour les marchands un véritable repère, les autres horloges étant trop éloignées. La population des rues Pannessac et Grangevieille, où se tient l’important marché aux grains, manifeste alors son mécontentement et formule en ce sens une dense pétition.
Pour que tous puissent voir l'heure de tous les côtés
Devant la colère populaire, l’horloge fût remplacée une première fois par l’ancienne horloge du prieuré Saint-Pierre, au Monastier-sur Gazeille. La mairie ponote demanda un devis avec la volonté de placer un deuxième cadran pour avoir l’heure, que l’on vienne de la rue Pannessac ou de la rue Grangevieille.
En 1870, grâce aux 227 francs de généreux donateurs, c’est un double cadran qui fût installé, opération donnant satisfaction à tous. D’une horloge d’un autre temps, trois horloges parfaitement fonctionnelles dominent alors l’entrée de la ville.
Seule la sécurité fait encore débat en ce temps. Des locaux en bois avec une installation fonctionnant avec des bec de gaz, obligeant l’employé du gaz à l’allumer avec des allumettes. Mais les évolutions techniques trouvèrent pacifiquement les solutions.
Une merveilleuse histoire du temps
Depuis, ces horloges sont électrifiées. Traversant l’histoire, elles continuent de remplir leur principale fonction, à savoir indiquer l’heure. Mais pour la tranquillité des riverains, elles ne sonnent plus depuis bien longtemps.
Pourtant, tous les jours, travailleurs, touristes, riverains se dirigent vers la cité. Alors comme les seigneurs, commerçants, princes du Moyen Âge, regardez en direction de la porte. Vous y verrez les horloges qui vont vous rassurer ou vous presser. En avance, en retard, le verdict sera sans appel. Levez les yeux et vous les chercherez à chaque fois du regard.
Emmanuel Dumas
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1 commentaire
Article très intéressant qui mérite que la ville valorise peut être par des panneaux explicatifs nos portes de la ville ( pannesac , rue porte aiguière ...) trop discrets aujourd'hui