Le début d’hiver trop doux inquiète le monde agricole

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:38

Qu’ils soient maraichers, éleveurs ou producteurs de céréales, ils envisagent l’avenir avec inquiétude, même si la situation météorologique particulièrement clémente de ces derniers mois n’a pas encore eu d’impact important.
Un risque de germination précoce
A cette époque de l’année, la plupart des légumes ont été récoltés et sont remisés dans des lieux de stockage.
« A part les endives et la mâche, tous nos légumes sont stockés en cave ou en silo, et la douceur des températures en fait germer quelques-uns, un phénomène qui ne se produit normalement qu’au mois de mars », déclare David Chalendard, maraicher à Vialette, près de Saint-Paulien.
« Normalement, à cette période de l’année ma réserve d’eau est à son niveau maximum, tandis que là, elle dépasse à peine la moitié », rajoute-t-il.
Interrogé sur les conséquences de ces températures anormalement élevées, celui-ci répond, « pour le moment, les répercussions sont limitées, mais je suis inquiet pour le printemps, car la neige remplit les nappes phréatiques et engraisse le sol, tandis que les périodes de gel éliminent une bonne partie de la vermine, ce qui n’est pas le cas pour le moment. Et si ça continue, la conservation de la récolte va être plus difficile ».
Un risque de maladies
Si la sécheresse de l’été a réduit la récolte de foin destinée à l’alimentation du bétail pendant l’hiver, la clémence des températures a permis de prolonger le pâturage des animaux, limitant ainsi la consommation des réserves, sans pour autant rattraper le déficit. Mais comme les maraichers, les éleveurs qui cultivent les céréales pour leur bétail, craignent que l’hiver ne joue pas son rôle de régulateur des organismes responsables des maladies.
« Même si j’ai été été épargné par la fièvre catarrhale, je crains que les températures trop douces et l’absence de neige favorisent l’apparition de problèmes, tels que les moisissures ou la rouille, sur les céréales plantées cet automne, ce qui aurait pour conséquence de me faire perdre une partie de la récolte, et m’obliger à acheter de quoi compléter l’alimentation du troupeau, alors que beaucoup d’autres seront dans la même situation », déclare un éleveur de mouton du plateau de la Chaise-Dieu, qui tient à conserver l’anonymat.

N.S

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