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Le club Zonta d'Issoire : une oreille et des conseils
Le Zonta Club Issoire Thérèse Planiol, composé de 18 membres est un club de service à destination des femmes. L'organisation souhaite un monde meilleur pour les femmes et les filles d'aujourd'hui. Prévention, discussion, aide financière, focus sur ces bienfaitrices de l'ombre.
"On n'a pas de local, pas de chiffres", précise la présidente du Zonta Club Issoire Thérèse Planiol, Nicole Cabanes. Difficile donc pour un journaliste de faire un article facile, en décryptant combien de femmes se sont vu accompagné par le club service crée il y a 21 ans à Issoire. Mais le sujet est d'importance, à l'heure où déjà 90 féminicides ont été décompté en 2023, en France.
Tout d'abord, les membres du Zonta sont des bénévoles. Ce sont les seules à Issoire à œuvrer gratuitement contre les violences faites aux femmes. "Nous n'avons pas un rôle de gestion des violences. Mais nous sommes là pour alerter, pour orienter, pour aider les spécialistes dans le domaine, les forces de l'ordre, ISIS (Issoire Santé Insertion Social) ou le planning familial", explique Joëlle Verge, membre du Zonta.
Pourquoi le Zonta s'appelle Thérèse Planiol ?
Thérèse Planiol, née Thérèse Dupeyron est une scientifique française, médecin et biophysicienne qui a grandi à Sauxillanges dans le Puy-de-Dôme. Première femme agrégée de médecine en France, spécialiste de Médecine nucléaire et des ultrasons, elle a fondé la Société française d'application des ultrasons en médecine et biologie. Poétesse, Officier de l'ordre national du Mérite, commandeur de la Légion d'honneur, elle fait partie de ces grandes femmes de l'Histoire, trop peu mis en avant aujourd'hui.
"Elle est venue à notre remise de charte, c'était notre marraine à la création du club. On en est très fier, elle a créé la Fondation Thérèse et René Planiol pour l'étude du cerveau. Fondation à laquelle on participe avec nos modestes moyens", décrit Nicole Cabanes.
La création du Zonta
Crée il y a 21 ans, le Zonta était à l'origine, un groupe d'amie avec les mêmes idées. "Il n'avait rien de fait pour les femmes à l'époque. On avait la même vision du monde avec une bande de copines. On est encore là aujourd'hui, on entretient de très bonnes relations avec les autres clubs d'Issoire, mais nous ne sommes pas une association, on n'a pas d'aides particulières, la Mairie nous met gentiment une salle à disposition pour nos manifestations, mais on a besoin de faire de la communication, nous sommes encore trop méconnues", explique Nicole Cabanes. Depuis un an, le Zonta Issoire accepte les messieurs dans son club, signe que toute aide est bienvenue dans leur lutte contre les violences faites aux femmes.
Les actions du Zonta
Tout au long de l'année, le club Zonta organise des événements. Le Musée pour Toutes, la semaine de la violence faites aux femmes (en novembre), la journée des droits des femmes (le 8 mars), des expositions de créatrices (artisanat et art), des conférences, un loto en janvier.... Les femmes sont bien entendu toujours le fil rouge de l'association. "Nos actions sont là pour récolter de l'argent, ensuite on le redistribue, lors de la semaine des violences, on participe, on fait un don à ISIS, qui sert à des interventions dans les lycées, professionnels aussi, pour informer. On finance des enveloppes pour soutenir les femmes qui quittent leur domicile. Cela peut les aider à se retourner, à oser s'enfuir", explique Joëlle Verge.
"On régresse vis-à-vis des droits des femmes, par rapport à il y a quelques années, on en parle certes plus, mais les chiffres des violences continuent de grimper. Il y a un réel besoin sur Issoire, il ne faut pas se voiler la face. On n'est pas toujours très visible, mais on vient nous voir, on est toutes des environs, on connaît des gens, c'est un travail souterrain, de bouche-à-oreille, on ne va pas bien entendu frapper aux portes de tous les habitants. On détecte, avec discrétion, on essaye de mettre en confiance les victimes, de les rassurer", répond Nicole Cabanes.
Le Zonta aide donc financièrement ISIS, qui se rend dans tous les lycées locaux pour sensibiliser les jeunes aux violences. "Tout part de l'éducation, c'est ce qui nous occupe toute l'année, on finance d'ailleurs des bourses étudiantes (avec différentes catégories, scientifiques, sportives, vie publique et performance)", rappelle la présidente. "Même au lycée les jeunes filles sont victimes de violences, de harcèlement. Je pense que l'intervention d'ISIS est assez fondamentale dans ce cadre-là. Pour rappeler ce qui n'est pas permis", abonde Joëlle Verge.
La difficulté de libérer la parole
Ensuite, une fois le volet éducation évoqué, reste le problème de libérer la parole. "L'essentiel, c'est que les femmes qui ont se genre de problèmes puissent trouver quelqu'un pour parler, pour les aider. Il faut leur donner les clefs pour pouvoir contacter quelqu'un. Le Zonta peut être une épaule, mais ensuite il faut aller voir les personnes compétentes. Sur Issoire, nous échangeons beaucoup avec les forces de l'ordre, ils sont désormais formés au dépôt de plaintes et ils sont très à l'écoute. Mais c'est parfois difficile, il y a tout un cheminement dans la violence, une emprise psychologique, une dépendance. Aujourd'hui, il y a des outils pour se protéger, mais il reste la peur, le nombre de femmes qui ne portent pas plainte est impressionnant", décrypte Joëlle.
"Si on ne fait pas preuve de précaution et de discrétion, on va surtout aggraver le problème. Notre priorité, c'est leur sécurité. Des femmes nous disent, si je vous avez connu il y a vingt ans... je n'aurais pas été ainsi..." conclut Nicole Cabanes.
Plus d'informations sur le Facebook du club.
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