Le centre de consultation Covid du Puy recevra jusqu’à 10 patients par heure

sam 11/04/2020 - 20:47 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Après Brioude, Craponne-sur-Arzon, Langeac fin mars et Monistrol-sur-Loire le 6 avril, un centre de consultation dédié aux patients potentiellement infectés par le Covid-19 a ouvert au Puy-en-Velay ce vendredi 10 avril 2020. Une visite guidée a été organisée pour la presse avant tout accueil de patients. Enfin, un patient devait venir dès ce jeudi mais, se sentant mieux, il a annulé son rendez-vous. Car c’est bien sur rendez-vous uniquement que les patients soupçonnant une contamination doivent s’y rendre après appel à leur médecin traitant ou à la Régulation médicale téléphonique (le 04 71 04 33 33 est activé en journée complète depuis deux semaines).

Les circuits différenciés, pas suffisants pour rassurer
Pourquoi une ouverture plus tardive au Puy que dans des bassins de populations moins denses ? « Le centre était installé depuis deux semaines au gymnase Massot, confie le Dr Roland Rabeyrin qui coordonne la structure, mais avec l’hôpital Emile Roux qui avait monté sa propre structure, ce n’était pas vraiment nécessaire ». Désormais seuls les patients aux symptômes aggravés seront orientés vers l’hôpital. Ce n’est pas non plus une hausse du flux de patients potentiellement positif au Covid-19 qui a motivé l’ouverture du centre du Puy car la Haute-Loire reste l’un des départements les moins touchés pour l’instant. Non, c’est en fait l’inquiétude de voir des malades reporter leur visite chez leur médecin traitant de peur d’y contracter le virus qui a servi de déclencheur. « Un confrère m’a parlé d’une dame qui a attendu six jours avec une phlébite à la jambe ! » se désole le Dr Fabien Teyssonneyre, président du syndicat de généralistes MG43. Sachant que le caillot peut monter et provoquer une embolie pulmonaire. « La plupart des cabinets ont mis en place des circuits différenciés pour les patients suspectés de Covid, comme la Maison médicale de garde au Puy qui a deux salles d'attente etc., mais les gens ont tout de même peur ». A Brioude, peu de cabinets ont pu mettre en place ces doubles flux. D’où la création précoce d’un centre de consultation dédié. Jusqu’à sept patients y sont accueillis chaque jour.

Une unité spéciale d'infirmières pour les visites à domicile Covid
Au Puy, le centre pourra traiter jusqu’à dix patients par heure, contre trois, voire quatre patients par heure en cabinet. Un médecin et une infirmière par jour y seront présents. « On avait testé le dispositif en 2009 à Craponne lors d’un exercice de la préfecture pour simuler une pandémie grippale », précise le Dr Rabeyrin. Une dizaine de médecins libéraux se sont portés volontaires pour se relayer au centre du Puy. Idem pour les infirmières libérales. Et pour les patients fragiles pour lesquels le maintien à domicile est important, les deux syndicats d’infirmières de Haute-Loire ont créé une équipe spéciale pour les cas suspectés de Covid-19. Cette unité spéciale, voyageant à bord de deux véhicules fournis par l’Agglomération du Puy, a vu le jour en un week-end il y a 15 jours. Elle concerne actuellement deux patients par jour en moyenne.

Mais revenons au centre du Puy. Celui-ci présente non seulement l’avantage d’être plus efficace dans le nombre de patients traités, mais il offre toutes les protections nécessaires pour les professionnels de santé. « Il est clair qu’on n’aurait pas pu équiper tous les généralistes de Haute-Loire en masques, charlotte, lunettes, surblouse... » constate le Dr Teyssonneyre.

> Le cheminement, étape par étape (explications en sous-titres des photos) :

----Un autre centre doit ouvrir prochainement à Yssingeaux. La date n’a pas encore été fixée.-----Le centre de consultation Covid-19 du Puy est ouvert du lundi au vendredi de 16h à 18h, sauf les jours fériés. Une amplitude horaire qui pourra être adaptée en fonction du flux.
Chaque patient repartira avec l’un des 6000 masques en tissu confectionnés par des couturières bénévoles du Puy avec sa notice d’utilisation (le masque ne dispense pas des gestes barrière). « Et méfions-nous du déconfinement, alerte le Dr Alain Chapon, président de l’Ordre des médecins de Haute-Loire, comme le département présente peu de cas positifs, la population sera peu immunisée ; il ne faudrait pas qu’il y ait une deuxième vague. »

Annabel Walker

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