“La surpopulation carcérale est une réalité”… et les peines alternatives se multiplient

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:40

André-Frédéric Delay a été nommé en septembre 2012 comme nouveau vice-président du tribunal de grande instance (TGI) du Puy. Il retrouvait alors les terres altiligériennes après les avoir quittées pour la juridiction stéphanoise. Parmi ses principaux faits d'arme, on peut souligner le poste de commissaire de police à Saint-Etienne, ou de chef de la section financière de la police judiciaire de Versailles.
Depuis le départ de Chantal Ferreira, c'est lui qui occupe le poste de président du TGI, par intérim et jusqu'à nouvel ordre (on ne sait pas encore quand quelqu'un va prendre le poste). Les sous-effectifs sont récurents au tribunal du Puy (il manque toujours deux postes sur les quinze pour que les effectifs soient au complet au Puy, à nuancer toutefois avec une époque où ils n'étaient que six pour onze postes...).
Du profil de la délinquance altiligérienne (notamment ce qui la caractérise dans un territoire rural), à la difficulté de juger les délits routiers, en passant par les affaires qui marquent personnellement et la grande question de la surpopulation carcérale, découvrez la position du Président du TGI André-Frédéric Delay dans Le Scan, une émission réalisée par les rédactions de Zoomdici.fr et RCF Haute-Loire.

Des extraits vidéo

Vous pouvez retrouver l'intégralité de l'entretien en vidéo en bas d'article. Comme d'habitude, la rédaction de Zoomdici vous propose une sélection de moments clefs de cette interview : 

Quel est le profil de la délinquance en Haute-Loire ?
On sait que la Haute-Loire demeure sur le podium des départements les plus sécurisés de France. Que ce soit pour les atteintes volontaires à l'intégrité des personnes, les atteintes aux biens et enfin les escroqueries et infractions économiques et financières, elle se positionne respectivement en 3ème, 4ème et 8ème position parmi les 96 départements français. 
Alors le département de la Haute-Loire est-il préservé ? Y a-t-il un profil particulier dans les territoires ruraux ? Quels sont les principaux délits constatés chez les délinquants du département ? 


Comment juger les délits routiers ?  Y a-t-il des affaires qui marquent personnellement ? 
La violence routière est une chronique qui s'invite régulièrement au tribunal. Pour ne citer que les plus récents ou les plus marquants, on peut noter l'accident de l'Ermitage, où une peine de 18 mois ferme a été prononcée contre le conducteur. Pour l'accident mortel de Pradelles, c'est du sursis dont le transporteur a hérité alors que pour avoir écrasé un piéton au Puy, la jeune conductrice a été condamnée à six mois ferme. On ne fait ici état que de jugements rendus depuis le début de l'année 2016 et la liste pourrait s'étendre indéfiniment...
Alors les délits routiers, pouvant conduire à des homicides, est-ce particulièrement difficile à juger, en comparaison par exemple à un trafiquant de drogue ? Quel est le rôle de la Justice dans ce type de dossiers, où les familles de victimes attendent "réparation" ? Puisque l'on fait référence à des affaires difficiles, y en a-t-il qui l'ont marqué personnellement ? Lesquelles ? Que faire face aux "jeunes gens qui n'assument pas leur liberté" ? N'est-ce pas difficile à assumer d'envoyer quelqu'un "en cage" ?

 

Face à la surpopulation carcérale, quelle est la pertinence des peines alternatives ?
La surpopulation carcérale a diminué en Europe depuis 2011 mais demeure un problème dans de nombreux pays, selon un rapport du Conseil de l’Europe dévoilé mardi 8 mars dernier, qui classe la France parmi les mauvais élèves du continent. Les prisons d’Europe restent "proches de la saturation de leur capacité d’accueil, avec 1 600 324 personnes détenues". Sur les 47 membres de l’organisation paneuropéenne, la France se situe à la 7e place des Etats dont les prisons sont les plus surpeuplées, derrière la Hongrie, la Belgique, la Macédoine, la Grèce, l’Albanie et l’Espagne.
Forcément et mécaniquement, les peines alternatives sont de plus en plus fréquentes (afin notament de ne plus saturer les prisons), mais quels sont les délits (et les peines) pour lesquelles ces peines (semi-liberté, bracelet électronique, etc.) sont le plus adaptées ? Comment peut-on en bénéficier ? Quels sont les "gages" en contrepartie ? Est-ce que la maison d'arrêt du Puy est impactée par le problème de surpopulation carcérale ? Est-ce que ça peut influer sur les jugements rendus ?

 

Retrouvez ci-dessous l'intégrale de l'entretien avec le Président du tribunal de grande instance de Haute-Loire : 

 

> En savoir + sur Le Scan

Retrouvez ci-dessous les dernières émissions du Scan :

* Luc Crépy, nouvel évêque du Puy-en-Velay

* Jean-Pierre Marcon, président du Conseil départemental

* Gérard Roche, nouveau directeur du festival de La Chaise-Dieu

* Michel Wagner
, directeur de la maison d'arrêt du Puy

* Gérard Roméas, Président du COP rugby qui remonte en Fédérale 3

* Jacky Crespy, entrepreneur sur le tourisme en Haute-Loire

Christophe Gauthier et Antoine Kuntgen, du Puy Foot 43 Auvergne

Laurence Cottier, co-présidente de l'office de commerce et d'artisanat de l'agglomération du Puy-en-Velay.

Olivier Servaire-Lorenzet, qui a passé sept ans à la tête de l'hôpital du Puy, avant de quitter ses fonctions début juillet.

Jean-Louis Roqueplan, le grand architecte des fêtes du Roi de l'Oiseau, à l'aube de la trentième édition des Fêtes Renaissance.

Jean-Jack Queyranne, le Président de la région Rhône-Alpes et le candidat socialiste aux élections régionales de début décembre. 

* Cécile Cukierman, candidate d'une "Gauche qui ne renonce pas" pour la tête de liste l'Humain d'abord, qui réunit le Parti communiste et le Mouvement républicain et citoyen (MRC).

* Jean-Pierre Vigier, député et numéro trois de la liste de Laurent Wauquiez, défend les couleurs de la droite et du centre dans Le Scan.

Jean-Charles Kohlhaas, tête de liste du Rassemblement citoyen et solidaire en Rhône-Alpes Auvergne.

* Michel Chapuis, fraîchement élu maire du Puy, conseiller régional et Président de l'UDI.

* Eric Maire, le préfet de la Haute-Loire, entre crise agricole et réfugiés de St-Beauzire, en passant par l'avenir des services publics dans les territoires ruraux.

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