La 12ème mobilisation contre la réforme ne bat pas en retraite

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 13/04/2023 à 16:30

1 900 selon la Préfecture. 4 000 selon les syndicats. La vidéo en fin d’article montre que l’affluence reste dense et la motivation intacte. « Mais il aurait fallu bien plus de monde car demain est un jour décisif », pointent néanmoins certains participants.

Ce jeudi 13 avril, les rues du Puy-en-Velay ont encore tremblé sous le poids du long cortège qui s’est élancé de la Place Cadelade vers 10h45, pour terminer face au bâtiment d’État une heure plus tard. Musique à fond et slogans scandés à toute voix, les manifestants ont remonté l’artère centrale de la cité pavée, emprunté le Boulevard Saint-Louis, pour redescendre ensuite les rues Pannessac, Courrerie, Chaussade et Crozatier.

Poussettes, enfants et ados, femmes et hommes, parents et grands-parents, fonctionnaires et privés, syndicats et collectifs, syndiqués et électrons libres...des milliers se sont retrouvés pour la 12ème fois depuis le début de la contestation, tous ensemble contre la réforme des retraites qui a échappé de justesse à une motion de censure lundi 20 mars.

« Si nous avions été des millions en France aujourd’hui, cela aurait donné un signal fort »

Malgré la foule, certains partagent leur amertume quant au calendrier sur le sujet : « C’est vrai, il y a encore beaucoup de personnes aujourd’hui, confie Christian, salarié de 58 ans dans une entreprise de papeterie. Mais il aurait fallu bien plus de monde car demain est un jour décisif ! Si nous avions été des millions en France aujourd’hui, cela aurait donné un signal fort aux Sages du Conseil constitutionnel qui doivent se prononcer sur le texte de loi d’Elizabeth Borne ».

Est-ce que la réforme a respecté les lois de Constitution française ?
Est-ce que la réforme a respecté les lois de Constitution française ? Photo par Nicolas Defay

L’utilisation de l’article 49.3 cumulé au 47.1 est-elle possible ?

Le Président du Conseil Constitutionnel Laurent Fabius, aidé par huit autres membres dont Alain Juppé, doit rendre vendredi 14 avril leur décision sur la conformité ou non du texte de la réforme des retraites. Cette institution, vieille de 64 ans, à la charge et la responsabilité d’étudier les projets de loi pour savoir s’ils ne s’entrechoquent pas avec la Constitution française.

L’utilisation de l’article 49.3 cumulé au 47.1 est-elle possible ? Est-ce qu’une réforme des retraites est envisageable dans un texte de financement de la sécurité sociale ? Des questions et des réponses au terme desquelles la censure ou la validation (en partie ou totale) du texte sera actée.

Un concert de soutien aux grévistes avec les groupes SR entre amis et Lo Radzouka est organisé vendredi 14 avril à 20h30 au complexe Marcel Paul, 25 avenue Pierre Farigoule, à Brives-Charensac. Entrée prix libre et buvette. 

« Quoi que décide le Conseil constitutionnel, il ne faut rien lâcher ! »

« Rien n’est joué !, affirme Pierre Marsein, Secrétaire général de la CGT 43. Exemple avec le CPE (Contrat de Première Embauche, Ndlr) en 2006 ! Deux mois après sa validation par le gouvernement De Villepin, les luttes ont continué et ont fait plier le gouvernement (sous la présidence de Jacques Chirac, Ndlr) ». Il ajoute : « Alors, quoi qu’il se passe demain, quoi que décide le Conseil constitutionnel, il ne faut rien lâcher ! »

Les différents syndicats main dans la main pour un objectif : le retrait de la réforme.
Les différents syndicats main dans la main pour un objectif : le retrait de la réforme. Photo par Nicolas Defay

« Ensemble, on peut faire bouger les choses ! »

Des arguments que partage son camarade Pascal Samouth, Secrétaire général de l’union départementale Force Ouvrière : « Tant que cette loi n’est pas retirée, il faut continuer la pression. Ensemble, on peut faire bouger les choses ! Si le gouvernement était si serein que ça, ça ferait longtemps que la réforme serait promulguée et mise en place ».

À la question de savoir quel sera le visage populaire de la semaine prochaine, les deux évoquent des réunions de travail et des grèves propres à chaque lieu de travail. « Les dirigeants confédéraux vont se réunir et décider de la marche à suivre en fonction des décisions du Conseil constitutionnel, répond Pascal Samouth. Nous, on se calera dessus et nous agirons de concert ».

La vidéo de la 12ème mobilisation au Puy contre la réforme des retraites ▼▼▼

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