Intermarché de Vals : La colère des syndicats gronde

, Mise à jour le 20/04/2024 à 04:00

On leur promettait une grande et belle famille, un renouveau, des projets, une stabilité. Aujourd'hui, ils se sentent trahis, floués. Les syndicats CGT, CFDT et FO représentants du personnel de l'Intermarché de Vals expriment leur colère, après l'annonce de la revente.

« Une nouvelle fois, l'exploitation est revendue avec son bétail ». Ainsi, l'Intersyndicale de l'Intermarché de Vals-près-le-Puy a titré la lettre qu'elle a adressée à Rémy Valette, désormais ancien directeur. 

Du bétail, c'est comme cela qu'ils ont le sentiment d'être traités. Et suite à l'article paru sur Zoomdici ce 16 avril, ils tiennent à apporter « un son de cloche totalement différent ».

« Il n'a tenu aucun de ses engagements »

Et la première chose qu'ils tiennent à dénoncer, c'est, selon eux, la « trahison de monsieur Valette ». Ils considèrent en effet que celui-ci n'a pas tenu les promesses qu'il avait annoncées lors du rachat de Casino, mais aussi lors de l'annonce de la décision de l'Autorité de la concurrence. 

« Il nous a fait miroiter de très beaux projets, avec les plans d'un magasin qui aurait été magnifique », déplorent les délégués syndicaux avant d'ajouter : « Ce monsieur Valette n'a même pas attendu que le recours soit étudier, ni même qu'il soit déposé. Contrairement aux engagements qu'il avait pris devant nous et les salariés en décembre. »

« Il est venu devant les salariés en chialant. Il nous a promis qu'il nous accompagnerait jusqu'au bout, les yeux dans les yeux. »

Ils précisent : « Certains salariés étaient en pleurs ce jour-là. Et il nous a promis qu'il nous accompagnerait jusqu'au bout, les yeux dans les yeux. Et dès qu'il a pu tourner les talons, il l'a fait. »

En effet, ils expliquent que suite à la cession du magasin Casino à Intermarché, c'est le groupement qui a effectué la transaction, que Rémy Valette devait ensuite acquérir à son tour. Chose qu'il n'a pas faite, et qui lui permet aujourd'hui de quitter le navire, et d'être remplacé, jusqu'à la cession, cette fois à Carrefour, par Yoan Balandreau, actuel gérant de l'Intermarché de Retournac. 

Les négociations de salaires suspendues, et les avantages en nature aussi

La grande déception, c'est aussi celle de l'interruption des négociations annuelles obligatoires (NAO). Plusieurs réunions de négociation entre syndicats et direction se sont déroulées lors des dernières semaines, comme l'oblige la loi. Mais en raison de la vente, celles-ci ne seront finalement pas appliquées. 

Muriel Muguet*, représentante Cfdt précise : « Il avait été conclu que si aucun nouvel accord n'était trouvé, on pourrait renouveler les NAO de Casino, qui s'élevaient à 3 %, ce qui était déjà bien. Les salariés en étaient satisfaits. Mais rien de tout cela ne se fera puisqu'avec la vente, tous les salaires vont être gelés. »

Et Christophe Romeuf*, représentant CGT, de compléter : « On avait des accords de NAO avec Casino, qui devaient tomber fin mars. Nous avions proposé de les reporter à 2025 et la direction était d'accord pour cela. Tout ça tombe à l'eau. »

Et ils concluent de concert : « On était de bonne volonté, on avait fait des propositions dès la première réunion. Il avait connaissance de toutes nos revendications. Alors ça a été un coup de massue. »

Charge de travail et charge mentale pour les salariés, remerciements pour le patron

En effet, ils regrettent amèrement le manque de reconnaissance de la direction à leur égard. Ils racontent l'importante implication des salariés pour la transition de Casino à Intermarché en octobre dernier : « Il ne faut pas oublier que le volume de travail a été conséquent. Les salariés n'ont pas volé leur augmentation de salaire. Même une prime pour les remercier du travail effectué aurait été la bienvenue. Parce qu'on se retrouvait à nouveau à la case départ, il fallait tout recommencer. »

Côté trésorerie, l'Intersyndicale déplore une absence de subvention du budget social et fonctionnement : « Vu qu'on n'a pas de subventions, toute activité est en "stand bye". »

Et de détailler que sont concernés chèques vacances, machines à boisson, pourcentages syndicaux et autres avantages.

« Ce sont des éléments de rémunérations conséquents et qui mettent très souvent du beurre dans les épinards. C'est le nerf de la guerre et ça représente environ 150 à 200 euros en moins pour chaque salarié. »

* au nom de l'Intersyndicale

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3 commentaires

jeu 18/04/2024 - 17:05

Jusqu'à preuve du contraire les salariés ne sont "que" salariés. Que ce soit Pierre Paul ou Jacques, ce qu'ils ne supportent pas c'est le changement tout simplement. Ils gardent aussi leur emploi quand meme. Quand aux blocages des salaires on à l'impression que la revalorisation c'est chaque année allez voir ailleurs si on revalorise les salaires chaque année!!!! 

jeu 18/04/2024 - 15:39

La CGT n'aurait PAS du s'opposer à l'ADLC !!!! C'est contraire aux lois de la République donc contribue à la pagaille néfaste pour le consommateurs La sécurité de l'emploi sera assuré par Carrefour garantie par B . Lemaire

jeu 18/04/2024 - 15:36

Depuis longtemps on connaissait l'issue hèlas pour les salariés mais qu'un syndicaliste soit surpris par le gel des salaires c'est drôle et qu'il continue à dénigrer celui qui voulait relancer l affaire c'est désolant si ce dernier "chialait" le syndicaliste pleurniche et non il ne mènera pas la danse se passera de boissons etc... E