Hélène Hargitai, Sous-Préfète d’Issoire : « Je suis une citoyenne du monde »

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 22/04/2024 à 12:00

Mais qui est Hélène Hargitai, Sous-Préfète d'Issoire ? Portrait.

Le nouveau visage de la sous-préfecture d’Issoire, c’est celui d’Hélène Hargitai, arrivée début avril dans la cité Sainte-Austremoine, elle a officialisé sa venue le 8 avril, avec le traditionnel dépôt de gerbe au Monument aux morts, place de la Montagne.

Cette cérémonie et le poste de sous-préfète, c'était un rêve d’enfant pour elle. « Cela fait cliché mais j’ai pu assister à un dépôt de gerbe de la sous-préfète de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines, où j’ai grandi, et je me suis dit un jour je voudrais être comme cette femme. Elle avait la belle cape des sous-préfets, elle dégageait quelque chose. »

Dépôt de gerbe officialisant la prise de poste d'Hélène Hargitai, Sous-Préfète d'Issoire Photo par ZoomDici

Avec cette image en tête et les valeurs fortes qu'elle avait envie de porter, elle a gravi les échelons, pour en arriver là où elle est aujourd'hui. "J'ai passé l'ENA deux fois que j'ai planté deux fois. J'ai donc décidé de passer par la voie de l'expérience, plutôt que la voie royale. En toute humilité parce que chaque territoire est différent il ne faut jamais se reposer sur ses acquis dans nos métiers à mon sens, mais voilà, disons que je suis un peu plus affûtée que quand j'ai commencé". 

Née d'un papa d'origine Hongroise et d'une maman native d'Alger, elle est fière de ses origines.

"Je suis une citoyenne du monde ! Mon père est arrivé en France réfugié politique, ça résonnait en moi, mais ce qui m’intéresse vraiment ce n’est pas la politique, c’est que, sur un territoire, les lois soient appliquées de la même manière pour tous, et qu’on garantisse les droits fondamentaux des citoyens".

Hélène Hargitai en a fait du chemin, jusqu'à ce 8 avril, à Issoire. "J'ai commencé à travailler à l'âge de 18 ans comme secrétaire médicale dans un centre hospitalier dans les Yvelines". Puis, elle devient maman, deux fois, et ressent l'envie de voir autre chose au niveau professionnel. Elle reprendre alors des études de droit à la Sorbonne, les soirs, en plus du travail et de la vie de maman.

"J'ai eu le concours de la prépa ENA (École nationale d'administration). Donc cela m'a permis durant deux ans, de prendre connaissance de tous les domaines divers et variés de l'administration, finances publiques, droit européen, international, une remise à niveau au pas de course !"

"Un poste à la Réunion, ça te branche ?"

Elle passe ensuite de nombreux concours et réussit celui de l'IRA (Institut régional d'administration). "Je suis rentrée à l'IRA de Nantes en 2007 et j'en suis sortie avec un classement plutôt sympa ce qui m'a permis d'avoir un poste à la Réunion."

Elle se rappelle alors avoir appelé son mari : "Un poste à la Réunion ça te branche ? On avait déjà nos deux enfants, on était propriétaire de notre maison, j'étais enceinte de notre troisième enfant... il me dit laisse-moi 24 heures. Et au bout de 24 heures, il me rappelle il me dit ok, allez, on tente l'aventure !"

Cette expérience réunionnaise de dix ans a vu naître un quatrième enfant et cinq postes différents pour Hélène, dont ceux qu'elle appelle ses "postes de cœur". "Bosser en cabinet, et faire de la protection civile. J'ai travaillé trois ans à l'état-major de zone protection civile pour l'océan Indien et c'est vraiment là où j'ai touché à ce qui moi me correspond le mieux, c'est-à-dire l'anticipation. Protéger la population face à un risque, identifier les vulnérabilités, mettre en place des moyens opérationnels pour répondre à tous types de crise."

De retour en métropole, elle prend un poste "tremplin" selon elle, de directrice des services de cabinet à Vesoul en Haute-Saône. Premier contact avec le milieu agricole, la ruralité, dans cette commune "format Issoire", crise des gilets jaunes, covid..."On était dans les premiers à prendre les arrêtés." Elle passe ensuite le tour extérieur des sous-préfets et occupe son premier poste de Sous-Préfète, à Gourdon, dans le Lot.

Au revoir Saint-Pierre-et-Miquelon...

Ces deux dernières années, elle les a passées à Saint-Pierre-et-Miquelon. Elle parle, encore émue, de cette "expérience humaine exceptionnelle" selon elle. "Il faut le vivre, c'est un territoire avec un art de vivre, il n'y a pas de cantine scolaire à midi, tout le monde s'arrête pour récupérer les enfants, on mange en famille, et toute l'activité reprend à 13 h 30. Il y a une vie associative extrêmement riche, les soirs après le travail tout le monde vaquent à ses occupations associatives. Ceux qui disent que Saint-Pierre-et-Miquelon est une punition, ne savent pas qu'en fait, c'est une récompense, ce sont 6 000 habitants, 6 000 habitants qui vous ouvrent leurs portes, qui vous font rencontrer leurs familles..."

Photo par ZoomDici

Et bonjour Issoire !

Les yeux brillants de ce départ encore frais, Hélène Hargitai découvre maintenant Issoire, ses habitants, ses élus, ses nombreuses associations... heureuse de retrouver la métropole et sa famille qui n'avait pu rester à Saint-Pierre-et-Miquelon la deuxième année. 
"Je viens tout juste d'arriver et j'ai déjà assisté à plusieurs événements, je suis vraiment très contente, c'est un territoire rural, à taille humaine, que je trouve extrêmement dynamique. C'est un territoire pour lequel je pense avoir des choses à apporter et qui me permettra aussi de conforter mes compétences sur la ruralité et le volet industriel".

 

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