Haute-Loire : entre plein air et innovation, le tourisme s'adapte

, Mise à jour le 29/10/2025 à 06:00

Temps de lecture : 5 minutes

Perché à 1 200 mètres d’altitude, dans un climat que l’on juge parfois peu propice, le site du Lac du Bouchet tire son épingle du jeu en étant l’un des sites les plus visités du département avec près de 80 000 visites. C'est le lieu tout trouvé dresser le bilan de cette haute saison de l'année 2025.

Ce lundi 27 octobre, sur les berges calmes du lac, les acteurs du tourisme de Haute-Loire, les élus départementaux et les agents des offices de tourisme se sont réunis pour dresser le bilan d’une saison estivale désormais achevée. Mais comme le rappelle Jean-Pierre Santy, maire de Saint-Bonnet-le-Froid « ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus de tourisme, parce que le tourisme, c'est toute l'année. »

Une attractivité qui ne faiblit pas

De la fraîcheur que viennent chercher les visiteurs venus du Sud, aux amoureux de la neige qui bravent congères et la burle, dans des paysages assourdissants de beauté, la Haute-Loire séduit autant qu'elle étonne.

Cette vitalité touristique est confirmée par les éco-compteurs installés sur différents sites, qui enregistrent un nombre important de passages. De l'avis des professionnels, la fidélité des visiteurs et l'attractivité au département sont les facteurs « ça veut dire que les prestations sont de qualité, sinon ils ne reviendraient pas », souligne Jean-Pierre Santy. La météo, clôture le top 3, avec la fraîcheur des étés qui séduit de plus en plus de touristes. 

Terre de plein air

Le mont Mézenc, Saint-Michel d’Aiguilhe ou encore le Velay Express, qui transportent près de 20 000 voyageurs par an, font partie de la richesse du département, avec un attrait incontesté pour les activités de plein air.

Grâce à ses sentiers balisés, le département attire chaque année des milliers de randonneurs, qu’ils soient amoureux de nature ou en quête de dépassement de soi. Beaucoup viennent pour débuter le chemin de Saint-Jacques, celui de Stevenson ou encore la Régordane.

« Il y a deux ans, la présidente Marie-Agnès Petit avait lancé un pari, qui était de faire de la Haute-Loire une destination vélo. Aujourd'hui, on peut dire que le pari semble réussi. » Brigitte Renaud

Avec la volonté affirmée de développer les activités touristiques, de nombreux circuits vélo et itinéraires adaptés ont vu le jour. Le Gravel séduit également de plus en plus d’adeptes. Comme le rappelle Brigitte Renaud, en charge de l’attractivité territoriale, du tourisme, des sports et activités de pleine nature, de la culture et du patrimoine « il y a deux ans, la présidente Marie-Agnès Petit avait lancé un pari, qui était de faire de la Haute-Loire une destination vélo. Aujourd'hui, on peut dire que le pari semble réussi. »

Balade autour du lac sur fond nuancé de couleurs automnales
Balade autour du lac sur fond nuancé de couleurs automnales Photo par Fanny Gimenez

Le boom des applications

Simple, rapide, et proposant des offres « servies sur un plateau d’argent », le numérique s’impose également dans le tourisme. Loueurs comme visiteurs passent désormais presque tous par les applications pour préparer leurs séjours. Sur la plateforme Airbnb, les chiffres parlent d'eux-mêmes avec une augmentation de 6,56 % pour le nombre de nuits réservées et un volume d'affaires qui augmente de 8,15 %. 

Mais ces offres ne sont pas le seul facteur d’attractivité. L’application touristique du département "Rando Haute-Loire", gratuite, séduit toujours plus : « on constate vraiment qu'elle poursuit sa progression en nombre de téléchargements puisqu'on a désormais près de 26 000 utilisateurs », souligne Brigitte Renaud.

Le petit truc en plus local

« Il y a une chose où je voudrais quand même insister et dont on ne parle jamais, c'est au niveau des associations communales. »

Brigitte Renaud rappelle le rôle clé de ces structures. Dans un territoire majoritairement rural et composé de petites communes, ces initiatives locales représentent une valeur ajoutée indéniable, un petit plus qui convainc les visiteurs.

« Les gens dépensent différemment, ils attendent des choses aussi différentes, il faut que les professionnels s’adaptent à ça. » Marie-Laure

Ces associations, souvent soutenues par les municipalités, contribuent à façonner une offre touristique authentique, humaine et souvent abordable pour une clientèle qui dépense différemment.

Un travail d'équipe

Malgré une fréquentation toujours soutenue, les professionnels du tourisme constatent un changement profond dans les habitudes des visiteurs.  Installée depuis de nombreuses années sur le site, Marie-Laure Mazet a vu les comportements évoluer  « les gens dépensent différemment, ils attendent des choses aussi différentes, il faut que les professionnels s’adaptent à ça. »

Ces changements passent aussi par des défis d'organisation « le manque de personnel a été un gros point noir. L’hôtellerie a toujours souffert du manque de personnel, mais ça s’est encore plus ressenti, parce que les gens ont une vision du travail qui est différente » ajoute Marie-Laure. Dans un petit département comme la Haute-Loire, le recrutement reste compliqué : « il faut se tourner vers l’extérieur, ce qui n’est pas toujours simple non plus pour loger du personnel sur place. »

La nécessité d’un soutien collectif et de l'engagement des structures municipales et des associations a un réel impact sur l'économie locale « en tant que professionnels, on a aussi besoin des institutions, des élus, et des gens de nos communes pour nous soutenir. » La force de proposition des acteurs influe sur la popularité du département.

 

Le Lac du Bouchet, repère de gourmands, pêcheurs et flâneurs
Le Lac du Bouchet, repère de gourmands, pêcheurs et flâneurs Photo par Fanny Gimenez

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