Haute-Loire : 13 châteaux privés ouvrent cet été

mer 17/06/2020 - 14:37 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

"On ne va pas garder ces trésors rien que pour nous", s'amuse Gilles Bayon de la Tour, délégué départemental de la Demeure Historique, cheville ouvrière de ce projet totalement inédit en France, "et on propose à nos hôtes une promenade dans le temps, avec un élixir de beauté intemporelle".
À l’initiative de La Demeure Historique, association nationale regroupant les propriétaires-gestionnaires de monuments historiques privés, les propriétaires de châteaux privés ouverts à la visite en Haute-Loire se sont réunis au Château de La Rochelambert, à Saint-Paulien, ce lundi 15 juin 2020, pour annoncer l’ouverture au public cet été de leurs monuments historiques qui sont au nombre de treize.
Compte tenu de l’état d’urgence sanitaire en vigueur jusqu'au 10 juillet et sa période transitoire jusqu'à l'automne, les propriétaires se sont engagés à prendre des mesures sur place pour éviter la propagation du virus : masques et gel hydroacloolique seront distribués à l'entrée, et l'accueil sera limité à des groupes de dix personnes. 

Un secteur touché de plein fouet par la crise
C'est la première fois que l'ensemble des propriétaires de monuments historiques privés ouverts à la visite et le Conseil départemental décident de travailler ensemble pour promouvoir le tourisme patrimonial. Cette intitiative devrait faire des émules dans l'hexagone. Certaines délégations départementales vont tenter de suivre le modèle altiligérien dès cette année, même si pour la plupart ce ne devrait être effectif que pour la saison 2021. "On n'en avait que neuf l'an dernier, on en a 13 cette année et on espère en avoir 15 ou 16 d'ici deux ans", relève Gilles Bayon de la Tour.
Il faut dire que le tourisme, l'un des principaux leviers économiques de la Haute-Loire (600 M€ de retombées économiques par an), a été l'une des principales victimes de la crise liée au Covid-19, avec déjà 300 000 nuitées de perdues depuis le début du confinement. Les châteaux privés ne sont pas en reste : nous avions évoqué la situation de Saint-Vidal, dont les pertes sont évaluées à environ 150 000 € pour l'association, on peut également citer le château de Lavoûte-sur-Loire, dont les entrées ont été divisées par quatre cette année. Sans oublier que tous ces monuments proposent habituellement des visites aux scolaires au printemps et qu'aucune n'a été possible cette année.

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"C'est une activité à fonds perdu, c'est plus par passion que par recherche de gains"
Le succès du Loto du patrimoine l’an dernier a montré l’attachement, voire l’engouement des Français pour les monuments historiques privés qui font partie intégrante du patrimoine national. Cette opération a notamment mis en valeur les propriétaires qui se dépensent sans compter pour relever, entretenir et faire vivre ces monuments. Ce seront principalement eux qui recevront les visiteurs cet été, en groupes restreints, pour proposer un meilleur accueil.
"On n'a pas voulu augmenter les tarifs car si la situation est difficile pour les propriétaires, elle l'est aussi pour les visiteurs", répond Gilles Bayon de la Tour, "on sait pourtant qu'on aura des entrées très sensiblement inférieures aux autres années donc on va réduire le chiffre d'affaires mais de toute façon, c'est une activité à fonds perdu, c'est plus par passion que par recherche de gains". Les recettes générées servent souvent à l'entretien des monuments. Chaque année, 15 à 18 M€ sont injectés pour des travaux d'entretien dans les seuls châteaux auvergnats ; une activité qui permet la survie d'une activité économique de niche, que ce soit pour la réfection de vitraux ou de lauzes par exemple.

Le patrimoine comme fer de lance de la politique touristique ? Des embauches de saisonniers cet été ?
Le tourisme vert est un véritable atout pour le département, au même titre que le tourisme patrimonial ? Est-ce que la baisse d'activité peut représenter un risque en termes d'emploi, qui concerne habituellement des étudiants ?

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"En Haute-Loire, on a une richesse à portée de main, souvent méconnue de la population"
C'est ce qu'a voulu mettre en avant Marie-Agnes Petit, vice-présidente du Département en charge du Tourisme, qui rappelle que le schéma touristique départemental s'articule autour de trois grands thèmes : montagnes et volcans, sources et fleuves sauvages, culture et chemins. "Cette année, notre plan de communication a trois étages", poursuit-elle, "d'abord inviter la population locale à consommer en Haute-Loire, c'est l'occasion de découvrir de petites pépites dont on a parfois jamais entendu parler alors qu'elles sont à deux pas de chez nous ; c'est ensuite communiquer auprès des grands bassins de population voisins comme Lyon, Clermont-Ferrand ou le Sud de la France, c'est enfin un geste de solidarité en proposant l'accueil de personnels soignants des hôpitaux de Paris avec 500 bons vacances d'une valeur de 200 € chacun".

> Lire aussi : L'enjeu de l'été : se démarquer pour attirer les touristes (12/06/2020)

Alors que 14 (sur 16) festivals sont annulés cet été, il est plus que jamais nécessaire d'encourager toutes les initiatives visant à attirer des touristes dans le département cet été. La Haute-Loire en est persuadée : elle a une carte à jouer cet été. "Surtout qu'ici, on a tous les ingrédients pour proposer un tourisme bienveillant, que ce soit en matière environnementale, économique et sociale", assure la vice-présidente du Département, avant d'entrouvrir une porte en guise de conclusion : "et pourquoi pas demain créer la route des châteaux de la Haute-Loire ?".

Maxime Pitavy

Liste et détail des 13 châteaux privés ouverts cet été : 











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