Tous

Brioude

Goodyear : ''C’est le syndicalisme dans son ensemble qui est attaqué''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:39

Le 12 janvier dernier, huit anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord étaient condamnés à 24 mois de prison, dont neuf ferme, pour la séquestration durant 30 heures, en 2014, de deux cadres de cette entreprise de 1100 salariés, fermée quelques jours plus tard. Alors que le jugement est en appel, les syndicalistes se sont mobilisés partout en France pour affirmer leur opposition à cette sanction et réclamer l’abandon des poursuites. Un comité de soutien aux salariés de Goodyear est mis en place en Haute-Loire. A Brioude, près de 70 militants CGT et FO ont manifesté devant la sous-préfecture, ce jeudi 4 février 2016, avant que la sous-préfète, Catherine Fourcherot, ne reçoive une délégation.

« Une justice de classe »
« Ces huit personnes écopent d’une condamnation très très lourde pour avoir défendu leur emploi », a dénoncé Pierre Marsein, membre du bureau de l’Union départementale CGT. « C’est le syndicalisme dans son ensemble qui est attaqué. Cette condamnation, c’est aussi un message pour les autres, pour les actions à venir ». Un message sans précédent, selon Myriam Chevalier-Bonnour, secrétaire de l’Union locale CGT de Brioude. « C’est la première fois dans l’histoire de la République que, sous un gouvernement qui se dit de gauche, de telles peines sont infligées à des syndicalistes », a-t-elle affirmé. « Une justice qui condamne l’activité syndicale est une justice de classe. Défendre les intérêts des salariés et l’emploi devient un délit. Cette décision est un choix politique répressif contre les droits et libertés des salariés à se défendre avec les syndicats. Nous sommes là aujourd’hui pour dire non à la criminalisation de l’action syndicale ».

« En 36, ça ne s’est pas fait dans la douceur »
Ainsi, si les manifestants ont témoigné leur soutien aux salariés Goodyear, ils ont surtout eu à cœur de défendre le syndicalisme dans sa globalité. « Les militants devraient avoir l’amnistie complète pour toute action syndicale », a même soutenu Laurent Batisson. « En 36, ça ne s’est pas fait dans la douceur. Si les syndicalistes n’avaient pas séquestré les patrons, voire pire, on n’aurait pas de congés payés aujourd’hui. A l’heure actuelle, il y a de la répression et des pressions partout. Le droit syndical est bafoué ». Et pas seulement par le patronat, selon les manifestants. L’Etat est lui aussi dans leur collimateur.

« L’heure est à la résistance »
« Ce n’est pas suite à la plainte des patrons que les syndicalistes de Goodyear ont été trainés en justice », a rappelé Guy Thonnat, secrétaire de l’Union locale FO. « La plainte avait été retirée. C’est suite à une intervention du Parquet, donc de l’Etat. Il y a une radicalisation de l’attitude de nos gouvernants. Ils veulent mettre au pas toute résistance, mettre au pas les organisations syndicales qui revendiquent. L’heure est à la résistance, sur ce dossier comme sur les autres : la réforme du code du travail, la réforme territoriale, la fermeture des services publics, la question salariale, la défense de la sécurité sociale et de tous les acquis de la classe ouvrière depuis la Libération... La commission exécutive confédérale de Force Ouvrière a le mandat d’organiser la riposte interprofessionnelle, la grève interprofessionnelle, dans les prochaines semaines. Nous sommes unis aujourd’hui pour soutenir les salariés de Goodyear, gageons que nous le serons dans les nécessaires combats qui nous attendent ».

I.A.

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire