Faire brûler ses végétaux peut vous coûter cher dans le Puy de Dôme

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Sa vie d'explorateur en éternelle recherche de vérité, suivant les signes du destin, l'a mené là où il se trouve aujourd'hui, dans son musée issoirien, la Pierre Philosophale. Gérard Astier est empreint de sagesse, d'anecdotes drôles et à la "foi"...magiques. Portrait.
À Issoire, en bordure du parc (square René-Cassin), une maisonnette domine autant qu'elle rayonne. Impossible de la louper, face à la majestueuse abbatiale Sainte-Austremoine, cette bâtisse, et son nom "Musée La Pierre Philosophale" attire mon œil, et frappée d'une irrésistible curiosité, je pousse la porte, à la rencontre de son propriétaire.
Le sourire jusqu'aux oreilles, Gérard Astier m'accueille comme s'il me connaissait depuis toujours. Ce monsieur bientôt septuagénaire est l'heureux papa de deux garçons, Aldric et Michaël, dont il ne cesse de conter les aventures, et d'une magnifique collection de minéraux, qu'il a débusqué dans toute la région, dans tout le pays, et même à l'étranger notamment en Espagne, lors d'explorations de toute une vie, riche de ces découvertes minérales et humaines.
Parler de destin, on peut se le permettre ici, car Gérard, il n'a pas cherché cette passion, c'est elle qui est venue le chercher dans sa tendre jeunesse. "C'était à Langeac chez un ami, j'ai vu un homme, un chauffeur de taxi, offrir une pierre magnifique à une femme, il devait vouloir la séduire, mais elle n'était pas réceptive. De colère, il lui a repris des mains la pierre, pour la déposer entre les miennes. J'étais émerveillé, je me disais, mais que c'est beau ! C'était de la chalcopyrite".
Cet émerveillement est toujours là, pétillant et lumineux, dans les yeux du minéralogiste. Ce cadeau de l'univers en mains, il s'est empressé de le montrer à un collègue de boulot collectionneur de minéraux. Débute alors une belle amitié, le partage d'une passion, et des explorations et découvertes magiques à ne plus en finir. "Il est devenu mon professeur et m'a montré les lieux, les mines, et nous sommes partis ensemble avec la pelle et la pioche". ".
Trouvailles, dons et échanges
Pendant vingt-cinq années de recherches, Gérard s'est constitué une très grande et belle collection de minéraux, de toute sorte et toute origine. "Environ 80% des pierres du musée sont mes découvertes personnelles, et les autres m'ont été données, ou échangées. À l'époque, on pouvait encore faire du troc, et on pouvait creuser dans les domaines privés en demandant aux propriétaires, maintenant tout cela est devenu très compliqué."
La force des synchronicités
Et ses trouvailles, elles figurent à l'étage de la bâtisse. "Au départ, j'avais entreposé chez moi les pierres dans un espace que j'avais créé pour cela. Puis, en 1993, Madame Pascalon, une amie à moi, qui était alors la femme du Maire d'Issoire, m'a proposé d'ouvrir un musée à Issoire. Et il y avait cette maison, "La Maison de la bascule", en projet de démolition".
Alors électromécanicien chez Ducellier (Valéo) il renonce à cette idée, ne se voyant pas quitter son job. Seulement, (très) rapidement, une étrange convocation dans le bureau du patron lui ferme une porte, pour mieux en ouvrir une autre... "Vous n'êtes pas à 100% dans votre travail ! qu'il me dit" raconte-t-il encore amusé. On lui propose un nouveau poste qui ne présageait rien d'épanouissant, et Gérard comprend que c'est le signe qu'il attendait, la bonne raison de partir et d'ouvrir son musée. "Il y a eu un vote au conseil municipal, et à une voix près, celle du Maire, j'ai eu l'accord pour la maison."
La Pierre Philosophale
La Pierre Philosophale interroge autant qu'elle fascine, cette pierre recherchée par tous les alchimistes permettrait de changer les métaux vils (plomb) en or, de transmuter l'ombre en lumière.
Tout le monde n'était donc pas pour, mais le musée est bel et bien né, à un détail près..."J'étais dans mon jardin, je cherchais un nom pour le musée, et m'est venue en tête comme une révélation... la pierre philosophale. Je ne savais pas ce que c'était et quand j'ai cherché et que j'ai trouvé la signification, j'ai su que c'était ça. C'est la pierre qu'on recherche éternellement, mais que l'on n'obtiendra jamais. C'est la quête."
Au rez-de-chaussée du musée, on trouve des pierres, de toute origine, forme et taille, des bijoux, une boutique de minéraux car "il faut bien vivre, et avec l'essor de la lithothérapie, beaucoup de personnes s'intéressent aux pierres et à leurs vertus." On retrouve notamment la pierre auvergnate par excellence : l'Améthyste. Ce quartz violet apprécié pour sa beauté et ses vertus protectrices, apaisantes, utilisé particulièrement en méditation, est symbole de foi et de sagesse. Aussi appelées « Pierres d'Évêque » car elles ornaient le pectoral des grands prêtres, les améthystes étaient prisées par Marguerite de Valois, la reine Margot, connue en Auvergne pour sa longue résidence dans le village d'Usson et son ancienne forteresse.
L'améthyste avait également une autre fonction, du temps des Romains. "Les coupes de vin étaient taillées en améthyste, car elle avait selon eux le pouvoir de préserver de l'ivresse" raconte notre minéralogiste, entre autres anecdotes sur ses pierres chéries.
Aujourd'hui Gérard Astier profite de sa retraite avec sa femme, et continue d'ouvrir sa boutique et son musée, une à deux fois par semaine. "Je ne m'ennuie jamais, je fais des rencontres incroyables ici, les personnes viennent discuter de tout, je suis un bavard alors, je parle beaucoup !"
Un conseil, si vous entrez dans la boutique de Gérard Astier, ne soyez pas pressés, et prenez le temps de vous imprégner des anecdotes et des conseils de ce Monsieur, tant sa compréhension de la vie et sa sagesse sont bienvenues par les temps qui courent...
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