Fausses factures au Puy : la mairie prend des mesures pour éviter la récidive

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:31

Laurent Wauquiez s'était contenté d'un communiqué de presse lapidaire pour l'ensemble des médias lorsque cette affaire a été ébruitée et il s'en explique aujourd'hui : "dès qu'on a été informé de cette affaire [ndlr : cet été], il a fallu s'assurer qu'il n'y avait pas de complice donc on nous a demandé une grande discrétion tant que l'enquête était en cours. Aujourd'hui, je peux communiquer car la garde à vue a eu lieu et qu'elle devrait prochainement être convoquée devant le tribunal correctionnel".
Une communication bien huilée puisqu'outre la peine et la colère exprimées par l'élu face à cette situation, il a tenu à présenter à la presse les nouvelles mesures de protection dont avait décidé la mairie.
Laurent Wauquiez explique pourquoi la mairie n'a pas communiqué plus tôt et assure que cette affaire ne coûtera rien aux ponots. Il manifeste aussi sa peine face à cette "trahison de sa mission de service public" et affirme qu'il demandera le licenciement de l'agent. Ecouter. {{audio1}}

----Selon Laurent Wauquiez, le Puy est une ville d'une taille intermédiaire car une plus petite collectivité gère de plus petits volumes financiers et la moindre anomalie saute aux yeux, quant aux plus grandes villes, elles sont davantage organisées sur leurs systèmes de contrôles.-----Pourquoi personne ne s'est rendu compte de rien au sein de la collectivité ?
2,5 millions d'euros, c'est le budget annuel du CCAS du Puy qui nous a été communiqué ce vendredi soir. En escroquant la somme de 160 000 euros sur quatre ans, la fraudeuse présumée, âgée d'une cinquantaine d'années, a donc détourné 40 000 euros par an, soit 1,6 % du budget annuel. Pour les élus, c'était donc "une part infime du budget géré".
Le CCAS traite "une bonne centaine d'actes comptables par semaine", nous a annoncé la municipalité. Difficile donc d'être très regardant sur chacun de ces actes. On apprend aussi que les fraudes étaient très régulières mais portaient sur de "petites sommes", 500 euros au maximum, qui étaient ensuite reversés sur des comptes familiaux.
Comment expliquer que personne ne soit rendu compte de la fraude au sein de la collectivité ? Ecouter la réponse de Laurent Wauquiez, qui confirme la contresignature d'un élu dans ce dossier, que ce soit la sienne ou celle de Michèle Michel, adjointe aux affaires sociales. {{audio3}}

"Une fraudeuse professionnelle" au coeur d'une "gigantesque arnaque"
"C'est une fraudeuse professionnelle", a lancé Laurent Wauquiez, "qui a utilisé ses dons et qualités de comptables pour organiser cette gigantesque arnaque". Il se dit "choqué" par cette affaire et ajoute : "on gère les deniers de tout le monde, on a un devoir d'intégrité et il s'agit là d'une trahison profonde de sa mission, surtout au sein d'un CCAS, qui s'occupe de personnes fragiles et en difficulté. On doit y travailler par vocation, c'est une honte".
Enfin, le premier magistrat du Puy a rappelé : "le comportement d'une personne amorale ne doit pas jeter le soupçon sur l'ensemble des services municipaux, car les 500 agents se sentent tous trahis. On va veiller au remboursement intégral de la fraude et je vais demander une procédure disciplinaire pour qu'elle soit licenciée. La peine doit être à la hauteur de la fraude". C'est à dire ? "J'espère qu'elle n'aura plus sa place dans aucune collectivité locale", répond-il.

La triple ceinture de défense pour se prémunir de ce type de fraude
Pour éviter qu'une telle affaire se reproduise, la ville du Puy a donc décidé de plusieurs mesures. D'abord, le recrutement d'une professionnelle de la comptabilité, dont l'appel à candidature a été lancé, et qui fonctionnera avec une seconde personne : "il ne faut plus de comptable qui agisse seul", a précisé le député-maire.
Ensuite, "pour sortir la gestion du CCAS de son isolement, on met en place une convention avec la mairie pour un meilleur contrôle de la gestion et de la comptabilité". Enfin, le comptable public de l'Etat sera sollicité pour aider les services municipaux du Puy, afin de redoubler de vigilance.
Le maire du Puy revient sur les leçons tirées par la municipalité lors de cette affaire afin que ce type de fraude ne se reproduise plus au sein des services municipaux, avec la création de trois pare-feux, tout en rappelant qu'il ne faut pas jeter l'opprobre sur l'ensemble du service car il n'y a "qu'une personne qui a fait une escroquerie parmi les 500 agents". Ecouter. {{audio2}}

Maxime Pitavy

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