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Yssingeaux

Et si le meilleur jeune berger de France était altiligérien ?

ven 20/02/2015 - 14:26 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:33

Marie Grousset et Romain Portal représenteront l'Auvergne à la finale nationale des 10ème Ovinpiades des jeunes bergers au Salon de l'agriculture, Porte de Versailles à Paris, ce samedi 21 février 2015. Face à eux, 35 autres candidats venus de toute la France. Maîtrise de soi, ténacité, force, rapidité, combativité, technicité et motivation feront la différence sur les sept épreuves au programme.

750 candidats au départ
Pour cette 10ème saison, près de 100 établissements agricoles ont présenté des candidats aux 19 sélections régionales de l’automne 2014 / hiver 2015. Au total plus de 750 élèves, âgés de 16 à 24 ans suivant une formation agricole (CAPA au BTS) se sont disputés une place pour la finale nationale. A l’issue des sélections régionales, chaque région est représentée par deux finalistes. Lors de la sélection régionale, le 4 décembre dernier, dans l'Allier, 32 candidats de neufs établissements se sont affrontés. Et ce sont deux Altiligériens qui ont décroché les deux places à prendre. Ce samedi, à Paris, l’Auvergne sera donc représentée par : Marie Grousset et Romain Portal, tous deux 18 ans.

La candidate d'Yssingeaux
Marie Grousset est élève en Terminale Conduite et Gestion d’Exploitation Agricole au lycée agricole d’Yssingeaux. Elle a grandi dans une exploitation, sa mère élevant des veaux de lait. Plus tard, elle souhaite à son tour s’installer. Elle apprécie le contact avec les animaux et aime dispenser les soins quotidiens. Motivée et déterminée, elle trouve les Ovinpiades « conviviales et intéressantes pour découvrir cette production ». Marie Grousset fait partie des six filles sélectionnées pour la finale nationale, face à 31 garçons.

Le candidat de Brioude
Romain Portal, lui, est élève en BTS Productions Animales au LEGTA de Brioude-Bonnefont. Originaire de Chaliers (Cantal), ce fils d’éleveurs de vaches et de brebis souhaite s’installer à la fin de ses études sur la ferme familiale. Passionné par la génétique et l’élevage, il apprécie l’élevage de brebis qui « permet de valoriser les zones difficiles ». Après deux tentatives pour accéder à la finale, Romain mise sur sa « patience pour faire la différence » lors de cette compétition.

Sept épreuves à passer
Pour devenir Meilleur Jeune Berger de France, ils devront se soumettre à une série d’épreuves individuelles alliant théorie et pratique.
Tout d'abord, l’évaluation de l’état d’engraissement et poids d’agneaux de boucherie. Là, le candidat doit être capable d’évaluer en 2 minutes 30 secondes l’état d’engraissement de trois agneaux, en leur attribuant une note de 1 à 4, conformément au classement EUROP (grille de référence des états d’engraissement) et en estimant le poids vif de chacun d’entre eux.
Puis, viendra l’appréciation de l’état de santé d’une brebis. Le concurrent doit ici contenir une brebis désignée par le jury parmi un lot de plusieurs femelles, et réaliser en moins de six minutes l’appréciation de son état de santé : prise de température, observation de la troisième paupière, de la dentition, des pieds et de la mamelle.
----Les Ovinpiades, qu'est-ce c'est ?
Les Ovinpiades des Jeunes Bergers, compétition organisée par Interbev Ovins et l’ensemble de la filière ovine, ont pour objectif de promouvoir le métier d’éleveur ovin et de susciter de nouvelles vocations auprès des élèves des établissements agricoles. Elles incitent également les enseignants à consacrer davantage de temps à présenter cette production et ses atouts. En dix ans d'existence, le niveau technique de la compétition n'a cessé d’augmenter.-----Autre épreuve, le parage des onglons. A l’aide d’une cage de retournement qui facilite la manipulation des animaux, les jeunes taillent les onglons d’une brebis. Le jury chronomètre et note la précision du geste, la manipulation de l’animal et le respect des consignes de sécurité.
Ensuite, la compétition se focalisera sur le tri de brebis avec lecture de boucles électroniques. Les candidats ont pour mission de faire passer un lot de 15 brebis dans un couloir de contention, en isolant trois brebis repérées grâce à leur puce électronique.
Puis, il s'agira de manipulation et d’évaluation de l’état corporel. Le concurrent a alors trois minutes pour donner une note d’état corporel à trois brebis. Il doit ensuite saisir une brebis, la faire sortir du parc, la faire marcher suivant un parcours balisé, l’asseoir dans une zone définie, et la relâcher dans le parc d’attente. La précision de la notation, des techniques de notation et de manipulation sont alors évaluées, en veillant à ne pas favoriser la force devant le savoir-faire.
Un quiz écrit aura également pour objectif de valider les connaissances du candidat sur l’élevage ovin : filière, alimentation, reproduction, génétique, santé…
Enfin, viendra l'épreuve de la reconnaissance des races. Les candidats doivent reconnaître les races de dix moutons. Sachant qu'en France, on trouve 56 races ovines et plus de 40 d’entre elles seront présentes au Salon de l’Agriculture de Paris cette année.
Pour chaque épreuve, le jury est composé de deux ou trois personnes : un éleveur, un technicien et/ou un enseignant agricole.

----Enquête : l’impact des Ovinpiades
4 000 jeunes ont été sensibilisés grâce aux Ovinpiades ces trois dernières années. 90% des jeunes affirment que cette action leur a permis de découvrir cette production qu’ils connaissaient peu ou pas du tout, et d’en avoir une meilleure image. 46% des enseignants affirment parler davantage de la production ovine aujourd’hui qu’il y a trois ans à leurs apprenants.-----Pourquoi devenir éleveur ovin ?
La filière ovine est aujourd’hui caractérisée par une forte demande en main d’œuvre. Pour conserver son niveau de production, elle doit installer entre 8 à 10 000 éleveurs dans la prochaine décennie, et donc plus que doubler le nombre actuel d’installations annuelles. En effet, dans les dix années à venir, 59% des éleveurs de brebis partiront à la retraite, et ces éleveurs détiennent 44% du cheptel français. Or, Interbev Ovins précise que « grâce à une conjoncture économique favorable, une installation plus sereine et optimiste est possible ». Et d'ajouter que « l’élevage ovin demande un besoin limité en capitaux par rapport à d’autres productions ».

Doigts croisés
Depuis leur création en 2006, les Ovinpiades n'ont encore jamais été remportées par un représentant auvergnat et donc, a fortiori, altiligérien. Ce serait donc une première si Marie Grousset ou Romain Portal réussissait l'exploit.

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