'On est toujours confrontés aux microbes, mais là, il y a le virus en plus'

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

"On rentre par groupes de quatre pour bien respecter les mesures de distanciation sociale", explique Philippe Jourdan, "on nous distribue un masque individuel dès l'embauche dans le hall d'entrée, mais aussi des lingettes pour désinfecter le volant et les poignées de cabine des véhicules".
Un distributeur de gel hydroalcoolique a également été mis en place dans chaque cabine de benne à ordure ménagère. Un vaporisateur avec désinfectant est à disposition en cabine et des gants à usage unique, en complément des gants de protection, sont aussi distribués.

Des messages d'encouragement collés sur les poubelles
Pas vraiment en contact avec la population, le lien peut se maintenir grâce à de petites initiatives solidaires, comme par exemple ces messages d'encouragement collés sur des poubelles. "C'est vrai que ça fait chaud au coeur, ça montre qu'il y a une certaine reconnaissance", témoigne le quinquagénaire.
Il faut dire qu'il y a une obligation de continuité de la collecte des ordures ménagères et les 24 agents ont bien conscience dassurer une mission d'utilité publique. "On est au service de la population et si on ne collectait plus les ordures, alors il y aurait un double problème sanitaire", relève Philippe Jourdan.


Voici un exemple des messages d'encouragements que l'on peut trouver

----37 Tonnes d'ordures ménagères en plus en Mars
Pour les ordures ménagères, le volume en Mars 2019 était de 893 Tonnes et il est en Mars 2020 de 930 Tonnes (+4,14 %). Pour le trie sélectif, de 203 Tonnes en Mars 2019, on est passés à 216 Tonnes en Mars 202 (+6,4%) mais pour la collecte carton, au contraire car ce sont essentiellement les commerçants qui constituent le principal volume, la chute est de 31 %, avec 22 Tonnes collectées en Mars 2019 contre 15 Tonnes en Mars 2020.----- Temps libre et déchetteries fermées conduisent à une augmentation des volumes à collecter...
En cette période de confinement, la circulation est nettement moins dense ce qui permet de circuler plus rapidement mais les tournées ne sont pas plus courtes pour autant car il y a une nette augmentation des volumes à collecter, sauf pour les cartons (voir encadré). "Les gens ont du temps, alors ils font un peu de ménage dans les placards et on se retrouve avec plus de matière", témoigne le professionnel.
Surtout que les déchetteries sont toujours fermées aux particuliers (la déchetterie de la Pépinière est ouverte exclusivement aux professionnels inscris, les lundis mercredis et vendredis de 14h00 à 17h00) et qu'on retrouve parfois "un peu n'importe quoi dans les ordures ménagères", notamment le linge qui n'est plus ni collecté ni confié aux associations caritatives et qui malheureusement fini trop souvent dans la benne à ordure.

... mais surtout à "une recrudescence des dépôts sauvages"
"Il faut que les gens essayent de garder ce linge chez eux car il sera bien utile à ces associations une fois le déconfinement amorcé", ajoute Dominique Gagniarre, reponsable du service Collecte et Traitement des Déchets. Il pointe également du doigt "une recrudescence des dépôts sauvages", que ce soit au pied des colonnes enterrées ou sur les points de regroupements de bacs.
"On demande aux gens de conserver leurs encombrants et déchets verts chez eux", insiste-t-il. Notons d'ailleurs qu'il existe des solutions alternatives simples pour pallier le stockage telles que le mulching, le compostage ou le paillage (plus d'informations sur le site de l'agglo).

Un peu plus de pression car le virus reste sur la matière
Pour les 45 agents, il y a toujours "une petite appréhension", reconnaît Philippe Jourdan, "on a un peu la boule au ventre car on ne sait pas trop ce qu'on touche". Notamment pour la collecte des cartons, qui se fait nécessairement à la main, contrairement aux ordures qui sont collectées par l'intermédiaire d'un bac roulant.
Pour eux, le contexte sanitaire impose forcément "un peu plus de pression car le virus reste sur la matière. On est toujours confrontés aux microbes, mais là, il y a le virus en plus. On se rend bien compte qu'on n'est pas à l'abri", ponctue-t-il avant de témpérer : "mais on n'est pas malheureux non plus de ne pas être confinés, on se sent utile et on contribue au bon fonctionnement de la société".

Maxime Pitavy

Cet article s'inscrit dans notre série de portraits de travailleurs mobilisés mais oubliés pendant cette crise sanitaire.

Ont déjà été publiés :
Face au virus, les agents de sécurité modifient leur activité (22/04/2020) - portrait d'Alain Soleilhac, vigile pour la société Velay Sécurité. 
'On ne sait pas si on aura encore du travail à la fin' (24/04/2020) - portrait d'Anaëlle Brunet, vendeuse en boulangerie au Puy-en-Velay.
'Dans notre rôle de commerçant apparaît aussi celui d'un lien social' (26/04/2020) - portrait de Julien Bonhomme, boucher à Saugues.

Tous les deux jours, Zoomdici donnera un coup de projecteur à une profession différente.

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