Collecte Issoire : où va le sang des donneurs et pour qui ?

Par NPi , Mise à jour le 10/11/2022 à 10:00

Les Issoiriens ont donné leur sang les 8 et 9 novembre. Mais quel sort est réservé aux poches de sang après la collecte, où vont-elles, et à qui bénéficient-elles ?

A l'approche de cette fin 2022, le bilan est inquiétant pour l'établissement français du sang, avec des stocks de plus en plus faibles, approchant le seuil critique.
"A l'heure où je vous parle, on compte 87.379 poches de sang, et pour un fonctionnement efficace il faudrait avoisiner les 100.000" explique Sylvie Ben, responsable du service de prélèvement, à la maison du don de Clermont-Ferrand. 

Une situation expliquée en partie par la covid-19 selon elle. "Nous avons eu du personnel en moins avec les cas positifs, et les personnes cas contacts pensent ne pas pouvoir donner, alors qu'ils le peuvent, le sang est toujours analysé et s'il y a la moindre infection il n'est, bien-sure, pas utilisé à des fins thérapeutiques". 

A Issoire, lors de la dernière collecte des 8 et 9 novembre, 274 personnes se sont présentées, dont environ 90% ont pu donner leur sang. Mais que deviennent les poches de sang après la collecte ? "Elles sont acheminées vers la maison du don de Clermont-Ferrand, puis des chauffeurs de nuit les transportent jusqu'au site de Saint-Etienne. Là-bas sont regroupés, analysés et préparés les prélèvements de la région ex-Auvergne et de la Loire" explique-t-elle. 

Première phase : l'analyse

Des analyses biologiques sont réalisées pour dépister la présence d’éventuelles anomalies dans le sang du donneur comme des virus ou bactéries. Il s'agit de la phase de qualification biologique des dons. 

Si la moindre anomalie est détectée, la poche de sang correspondante est écartée du circuit transfusionnel et le donneur est alors averti. S'il a donné son accord lors du passage au don, son sang peut être utilisé à des fins non thérapeutiques, de recherche.

Seconde phase : la préparation 

Une fois testée, la poche est filtrée et les globules blancs sont retirés car leur rôle important dans la réponse immunitaire pourrait entrainer des effets indésirables chez le receveur.

Ensuite, la poche est centrifugée. Cette opération permet de séparer les trois composants du sang restants : les globules rouges, le plasma et les plaquettes. Un malade ne reçoit donc jamais une poche de sang complète, car les composants ont différentes fonctions :

"Les réserves sont trop faibles"

"Les globules rouges sont utilisés pour les cas d'hémorragies, qu'elles soient accidentelles ou chirurgicales, mais également pour des patients atteints de maladies du sang" note Sylvie Ben.

La responsable du service prélèvement tient alors à dénoncer une idée reçue post crise sanitaire, à savoir que la baisse du taux d'accidents de la route observée durant les périodes de confinement, serait synonyme d'une baisse des besoins en sang. "Les prélèvements ne sont pas destinées qu'aux victimes de la route, il y a également ces nombreuses personnes aux pathologies chroniques qui ont besoin de transfusions quotidiennes."

Et pourquoi ne pas conserver le sang plus longtemps ? "Les globules rouges peuvent être conservés 15 jours seulement et 42 jours si congélation, je vous assure qu'on n'arrive jamais à ce seuil maximal, les réserves sont bien trop faibles." 

Don de plasma

Il se réalise à la maison du don de Clermont-Ferrand et dure environ 45 minutes. Le sang circule dans un circuit fermé, où sont séparés les composants. Le plasma est alors collecté, et les autres composants sont restitués au donneur par la même aiguille.

Quant au plasma, ce liquide composé à 90% d'eau, et qui renferme de précieuses protéines (albumine, immunoglobulines et facteurs de coagulation), il est utilisé pour prendre en charge les grands brûlés, les hémophiles ou les personnes immunodéprimées.

"Il peut être directement transfusé aux malades ou servir à la fabrication de médicaments indispensables pour eux" explique Sylvie Ben, qui encourage au don. 

 

"C'est 2 à 3 fois plus de plasma collecté que durant un don de sang classique, et la possibilité pour les personnes carencées, en fer notamment, de donner sans risque."

Les plaquettes, elles, aident entre autres, les personnes atteintes de leucémies, de lymphomes ou qui suivent une chimiothérapie.  

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