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Brives : des parents peu mobilisés, une école prête à fermer
Le vote en conseil municipal de Brives Charensac en janvier prochain ne devrait être qu’une formalité. Les élus ont pris la décision de fermer l’école élémentaire de Corsac à la rentrée prochaine pour transférer les élèves à l’école de la République.
« C’est une décision douloureuse, reconnaît Laurent Dufau, l’adjoint aux affaires scolaires, mais sinon on laisse l’école mourir à petit feu. » D’une capacité de sept classes, l’établissement voit ses effectifs réduire comme peau de chagrin depuis des années. « Il y a vingt ans, le quartier était plein de jeunes familles mais la population a vieilli », explique le maire Gilles Delabre. Aujourd’hui, l’école compte 42 élèves répartis sur trois classes multiniveaux. Le seuil de fermeture de la 3e classe est fixée à 51. L’Education nationale va donc fermer une classe à la rentrée. « J’ai toujours dit qu’une école à deux classes ce n’était pas logique », argumente Gilles Delabre. « Déjà, les services de l’Education nationale nous ont confirmé qu’une classe ULIS [Unité localisée pour l'inclusion scolaire, Ndlr] perd tout son intérêt en termes d’inclusion dans une école à seulement deux classes, développe Laurent Dufau, et évidemment qu’il y a une question de coût à maintenir une structure mais c’est de l’ordre du second plan car l’école va péricliter jusqu’à perdre son attractivité ; on ne va pas maintenir une école à une classe pour faire plaisir à six familles. » Car les prévisions fraîchement arrivées sur son bureau ce vendredi matin anticipent 34 élèves à la rentrée prochaine. Or le seuil de fermeture de la 2e classe est fixé à 29. « D’ici un ou deux ans, on y sera vu la natalité en baisse sur la commune », prédit-il. En 2017, 48 petits Brivois étaient venus au monde. Ils n’étaient que 28 l’an dernier et le chiffre 2021 est pour l’instant du même acabit.
5 parents à la réunion après 200 signatures à la pétition
Ces arguments, la municipalité les a exposés aux représentants des syndicats enseignants et aux parents d’élèves ce mercredi 10 novembre en mairie. « Nous n’étions que cinq parents », regrette l’un des membres du conseil de l’école souhaitant rester anonyme, « pourtant notre pétition avait recueilli plus de 200 signatures auprès des familles de tous les établissements scolaires publics de la commune ». En tout cas, à l’instar des syndicats, ce parent n’a pas été convaincu par les arguments de la mairie. « Mon fils a huit ans et il se sent bien dans son école à 40 élèves, je sais que s’il passe à une école à 180 enfants, ça va le perturber. »
Le chiffre prévu est plutôt de 159 élèves à l’école de la République l’an prochain dont 31 enfants issus de l’école de Corsac. Quoi qu’il en soit, l’écart est certainement saisissant. « Il y a le pour et le contre, relativise Gilles Delabre, un enfant trop cocooné aura un choc en arrivant au collège. » Ce que le parent interrogé réfute : « Mes aînés n’ont eu aucun souci de passer de l’école de Corsac au collège Anne Frank ; ils en ont eu par contre en entrant au lycée Simone Weil au Puy. »
De même, ce parent écarte les inconvénients supposés des classes multiniveaux : « Mon fils me dit qu’il comprend certaines choses en écoutant la maîtresse les expliquer aux plus jeunes, ça lui fait des révisions. »
1,180km sépare l’école de Corsac et de l’école de la République
Quant aux trajets rallongés pour cette famille qui habite à proximité d’Auchan, ils n’enchantent pas ce parent. « Ça va me forcer à prendre la voiture à l’heure où ça bouchonne un peu à Brives, d’autant que j’ai mon plus jeune enfant en maternelle à la Mouteyre, les deux opposés de Brives. » La mairie s’engage justement à mettre en place une navette exclusivement dédiée aux enfants de Corsac. « Mais ça ne me rassure pas, je préfère les amener moi-même à l’école », repousse ce parent qui fait partie des sept familles sur la trentaine vivant à proximité immédiate de l’école de Corsac selon Laurent Dufau. « Certaines habitent même à 20 mètres de l’école de la République, on les avait incitées à inscrire leurs enfants à Corsac quand on voulait sauver la 3e classe, se souvient l’élu, mais on s’est rendu compte que ce n’était plus possible. »
Autre argument soulevé par les parents opposés à la fermeture, l’arrêt dans son élan du projet mis en place par la nouvelle directrice de l’école de Corsac. « L’année dernière, des enfants ont quitté l’école à cause des conflits avec l’ancienne directrice, confie le parent, là ça se passe super bien, c’est l’occasion de redresser la réputation de l’école pour attirer de nouveaux élèves. » Mission impossible, répond amèrement Laurent Dufau, « le seuil de fermeture de la 3e classe était à 51 élèves mais pour la rouvrir il faudra remonter à 78. C’est comme ça avec l’Education nationale ! » L’adjoint a bon espoir cependant que la nouvelle directrice, qu’il estime lui-aussi excellente, intégrera le pôle de la République.
Quant à l’argument de l’exode vers le privé, il ne l’entend pas : « À La Chartreuse, les classes d’élémentaires sont déjà à 32/33 élèves, ils ne peuvent pas absorber les 31 enfants de l’école de Corsac… Et puis je pense que quand on a ses enfants dans le public c’est qu’on est attaché au principe du service public. »
La municipalité aurait-elle des visées sur le bâtiment de l’école de Corsac ? Voudrait-elle vendre les locaux comme ce fut le cas des écoles de la Sermone et des Gravières à Vals près Le Puy sous l’ancienne municipalité valladière ? « Absolument pas, répond le maire, nous n’avons aucun projet et aucune intention de vendre. »
Aujourd’hui, les parents opposés à la fermeture se demandent s’ils poursuivent ou non leur combat. « On va demander à chacune des 30 familles de l’école s’ils sont pour ou contre et où ils comptent mettre leurs enfants et après on décidera », conclut le parent interrogé.
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3 commentaires
Mi : vous avez raison de dire pourquoi voter et non pour qui. Il faut voter trop de Français se plaignent mais ne votent pas.
Je ne connais pas la situation mais je trouve bizarre de fermer une école rattachée par le nom et la proximité à un collège au profit d'une autre qui est loin du collège ... Quand j'étais au Puy, on nous présentait le "pôle" éducatif de Corsac comme un ensemble dynamique. Cela aurait donc changé ?
parents aux prochaine élections vous savez pourquoi allé voté.