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Brioude

Brioude : contre le loup, éleveurs et brebis cheminent vers Paris

mar 25/11/2014 - 19:36 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:31

Le message est simple : les éleveurs demandent une exclusion des loups des zones d'élevage "par une application immédiate des promesses du gouvernement" ou par la mise en place d'un nouveau plan loup, qu'ils jugent jusqu'à présent inefficace.
Ils ont décidé d'une action symbolique, deux transhumances symboliques au départ de nouveaux territoires impactés par la présence du loup : la Meuse et la Haute-Loire. Le bétail est ensuite acheminé par camion jusqu'à Paris où ces deux transhumances convergeront sur le Champ-de-Mars ce jeudi 27 novembre.

Maxime Pitavy

  • Un aspect financier non négligeable

Outre le préjudice moral que peut causer une attaque de loup, l'aspect financier n'est pas anodin. Le coût total de la prédation par le loup a été évalué en 2012 à près de 15 millions d’euros : 1 800 000 € pour les indemnisations des pertes , 8 500 000 € pour les moyens de protections (part Etat), 2 500 000 € pour les moyens de protections et pertes indirectes (part éleveurs) et 2 000 000 € pour le coût des 40 agents de l’Etat affectés à plein temps au dossier. "Combien d’instituteurs ou d’infirmières pourraient être recrutés avec cette somme ? ", ironisent les syndicats agricoles.

  • Bien des mesures avant de procéder à l'abattage

Le loup est une espèce protégée, sa chasse n'est pas libre, mais il existe des dérogations permettant de protéger les troupeaux en cas d'attaques reconnues. La réglementation prévoit différents degrés d'intervention : dissuasion par effarouchement de l'animal d'abord, tir de défense ensuite et tir de prélèvement (abattage) en dernier recours.
L'effarouchement consiste à dissuader les attaques du prédateur sur le bétail. Les éleveurs ou des lieutenants de louveterie (des chasseurs habilités par le préfet) font des rondes et peuvent utiliser une source lumineuse ou sonore pour faire reculer la bête, ou encore "un tir non mortel". L'effarouchement doit être effectué pendant une semaine avant de passer au tir de défense.
Ce dernier s'effectue avec une arme de 5e catégorie et ne peut être utiliser que pour empêcher une attaque immédiate du troupeau. Un arrêté préfectoral autorise alors nominativement un éleveur mais il faut qu'il y ait eu au moins deux attaques de loup sur le troupeau au cours des deux dernières années pour y parvenir.
Enfin, si ces deux mesures ne suffisent pas, le préfet peut ordonner de tuer l'animal. L'abattage est une opération collective supervisée par l'ONCFS et le préfet établit la liste des personnes pouvant intervenir. Il existe cependant des dérogations exceptionnelles pour accélérer le processus et ne pas recourir au tir de défense, ce que demandent les agriculteurs et députés de Haute-Loire. Rappelons qu'il s'agit d'un délit 
sur notre territoire, en l'occurence la destruction d'une espèce protégée,  et la peine encourue peut aller jusqu'à 150 000 euros d'amende et sept ans d'emprisonnement.

  • Les revendications des syndicats agricoles

- Une révision du protocole d’intervention pour une plus grande facilité de mise en oeuvre,
- une suppression ou un relèvement important du plafond de loups pouvant être prélevés,
- un droit aux tirs de défenses immédiat en cas d’attaques,
- une formation de brigades spécialisées pour se donner les moyens de concrétiser ces tirs,
- une réévaluation de l’indemnisation des pertes indirectes,
- une prise en charge de l’intégralité des dépenses de protection et affectation de ce budget au Ministère de l’Ecologie,
- le déclassement du loup de la directive Habitat,
- une exclusion du loup des zones d’élevages.

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