Aux Fangeas, le cabanon des Gilets jaunes de nouveau détruit

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

Après un premier incendie en janvier 2019 (voir notre reportage vidéo), les Gilets jaunes du rond-point des Fangeas, sur la RN88 au Sud du Puy, l'avaient clamé haut et fort : il en faudra plus pour leur faire baisser pavillon. La reconstruction d'une nouvelle cabane, encore plus grande et avec le soutien d'autres Gilets jaunes, avait été initiée dès le lendemain.

De fortes suspiçions d'acte malveillant, mais aucune confirmation
Mais il faut croire que ce cabanon est maudit puisque le 23 décembre de la même année, rebelote : le repère des Gilets jaunes des Fangeas était de nouveau la proie des flammes. Dans un cas comme dans l'autre, des prélèvements avaient été réalisés et une enquête de gendarmerie ouverte.
Lors du premier sinistre, trois départs de feu avaient été constatés, ce qui avait alimenté la piste criminelle mais difficile d'en savoir plus depuis. Idem pour le deuxième incendie et la destruction de ce week-end devrait raviver les soupçons mais personne, ni en gendarmerie, ni au Parquet du Puy-en-Velay, n'est en mesure de confirmer qu'il s'agit d'un acte de vandalisme. Aucune confirmation non plus quant à une ouverture judiciaire, ni concernant un éventuel dépôt de plainte porté par le collectif des Gilets jaunes.

"Puisque les gendarmes n'ont pas les crédits pour enquêter, on va mener notre propre investigation"
Mais du côté des Gilets jaunes, on pense en savoir plus. "C'est un 4x4 qui a foncé à plusieurs reprises sur le cabanon, on le sait", explique Dominique, Gilet jaune des Fangeas, "il a laissé des morceaux de phare et de la lunette arrière, avec le caoutchouc qui l'entoure". Des éléments qui auraient été récupérés par les Gilets jaunes et qui devraient leur permettre de retrouver, a minima, la marque et le type de véhicule. "Mais n'est-ce pas à la Justice de mener les investigations ?", lui rétorque-t-on.
"On sait qu'elle ne pourra pas mener l'enquête", se justifie-t-il, "lors des deux précédents incendies, il y avait des éléments accablants et on a bien vu que les gendarmes étaient prêts à nous aider, mais aucun crédit ne leur a été accordé pour enquêter et ils n'ont pas pu livrer de conclusion". Pour lui, l'objectif est de réunir assez de pièces pour pouvoir les fournir à la gendarmerie ensuite.

Comme les trois petits cochons, les Gilets jaunes prêts à reconstruire de plus en plus dur
"C'est navrant et ridicule d'en venir à la violence contre nous", poursuit Dominique, "alors qu'on ne fait que donner la parole aux petites gens qui n'y ont jamais accès. Les Gilets jaunes sont victimes des casseurs, encore une fois, dans les manifs car ils décrédibilisent notre mouvement comme ici, sur le terrain, où ils viennent détruire nos points de rassemblements".
Pas question pour autant de baisser les bras et c'est avec un sourire dans la voix que Dominique assure : "ça va ressouder le mouvement et on fait comme les trois petits cochons : on construit de plus en plus dur".

Un discret retour des Gilets jaunes ce week-end en Haute-Loire
Ce week-end devait marquer le grand retour des Gilets jaunes un peu partout à travers l'hexagone, alors que le mouvement social avait été lui aussi confiné ces derniers mois. 
Plusieurs rassemblements ont eu lieu en France mais en Haute-Loire, aucun mouvement particulier n'est à signaler ce week-end, à part un modeste rassemblement place du Breuil au Puy samedi. Notons que le cabanon détruit n'était plus occupé depuis plusieurs mois, même si quelques Gilets jaunes s'y retrouvaient très ponctuellement.

Maxime Pitavy

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