Auvergne-Rhône-Alpes encore dans l’ombre de la récession

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié un rapport effarant sur l’hécatombe qu’ont subi l’Hexagone et ses départements. Que ce soit au niveau économique que social, les chiffres parlent d’eux-même quant aux conséquences du confinement mis en place du 16 mars au 11 mai pour prémunir la population française de la pandémie du Covid-19.
À l’échelle de la France, le nombre de salariés en situation de travail effectif baisse de 33 %. L’intérim chute de 40 % fin mars. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité atteint un niveau inédit, avec une croissance de 26 % en avril dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRa). À la fin du mois de mai 2020, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) s’élève à 475 260 personnes. C’est un niveau jamais vu correspondant pratiquement à la population d’un département comme la Savoie.

----L'emploi intérim en chute totale
Le repli brutal de l’emploi est particulièrement lié au sévère recul de l’intérim qui décroche de 40,2 %, tendance similaire à celle du niveau national. Cela correspond à une perte de 44 200 intérimaires dans la région.-----Le service public de la Haute-Loire moins impactée
La région Aura fait ainsi partie des plus touchées en métropole par le début de la crise sanitaire, derrière la Normandie, le Centre-Val de Loire et la Bourgogne-Franche-Comté. Dans la région, 67 400 emplois ont disparu sur le trimestre, essentiellement dans le secteur privé qui recule de 2,8 %. Au niveau du service public, les départements savoyards et l’Ain pâtissent plus nettement de l’effet du confinement avec une baisse dépassant 2,7 %. La Loire est également en deçà de la moyenne régionale (– 2,5 %). À l’inverse, l’Ardèche, le Cantal, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire subissent une perte légèrement plus modérée entre 1,6 % et 1,9 %.

L’Aura, région structurellement la plus impactée en France
Le PIB (Produit Intérieur Brut) du second trimestre en France a dégringolé de 17 % après – 5,3 % au premier trimestre. C’est la plus forte récession depuis 1948. Mais après ce coup d’arrêt brutal, le redémarrage est très net depuis la mi-mai tout en restant inférieur à l’avant crise. Après une perte d’activité économique estimée à 30 % en avril, puis à 22 % en mai, l’activité reste dégradée de 12 % en juin.
Dans la région AuRa, seuls un cinquième des hôtels étaient ouverts en avril. La production industrielle resterait encore affectée par une demande internationale toujours en berne et d’importants stocks à écouler notamment. Pendant le confinement, Auvergne-Rhône-Alpes est l’une des régions structurellement les plus durement touchées du fait de ses particularités économiques dominées par l’industrie et l’hôtellerie-restauration.

58 % de transit en moins en Haute-Loire
Dès la mise en place du confinement, le trafic routier a décru très rapidement de 60 % pour l’ensemble des véhicules. La baisse est plus nette pour les déplacements matinaux. Par rapport à la semaine du 3 au 7 février, la première semaine de confinement a vu le nombre d’arrivées baisser d’environ 58 % dans les intercommunalités du Cantal et de la Haute-Loire et de plus de 80 % dans celles du Rhône.

Nicolas Defay

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