18ème édition du Festival en Gévaudan : un succès partagé à Saugues

Cette année, ce ne sont pas moins de 170 bénévoles, dont 14 membres du bureau, qui œuvrent toute l'année pour les trois jours de festivités. Avec un budget annuel d'environ 200 000 € dont 1/4 de mécénat, il reste principalement financé par les actions des bénévoles à la billetterie, les boissons et la restauration.

Organisé dans ce qui, d'ordinaire, est un marché aux bestiaux, il faut une travail de nettoyage et de mise en place conséquent aux bénévoles qui se chargent de toute la transformation des lieux avant et après le festival.

Des animations, des "IN" et des "OFF"

Au-delà de ses bénévoles sur-motivés, voilà l'autre recette du succès de festival en Gévaudan : "accessibilité pour tous y compris les personnes à mobilité réduite (PMR), concerts gratuits, programmation de grande qualité, diversité culturelle, convivialité, accueil, hébergement et restauration pour tous les budgets" (festivalengevaudan.com).

Les précédentes éditions ont accueilli, entre autres, Tri Yann, Dan Ar Braz, Manau, Carlos Núñez, Soldat Louis, Alan Stivell, Nolwenn Leroy, Celtic Legends, Capercaillie, Matmatah (entrainant un guichet fermé) et Kyo. (Wikipédia)

Que ce soit à l'extérieur ou à l'intérieur, de nombreuses places assises sont disponibles avec accès prioritaire aux PMR y compris aux pieds de la scène sur les côtés de la fosse et sur les tribunes face à la scène.

Le bourg et les communes alentours profitent également des retombées du festival avec un pic de réservations, consommations, animations et rencontres.

Aux origines du festival

Si vous demandez pourquoi un festival celtique à Saugues, « c'est parce que les Celtes se sont installés dans plusieurs régions de France et d'ailleurs, dont cette zone », vous répondra très pragmatiquement Séverine Laurent, co-présidente de l'association.

Tout en ajoutant que : « l'idée, au départ, elle est partie du comité des fêtes de l'époque, qui avait organisé deux années consécutives des soirées celtiques. Ça a pris super bien : la première année 700 personnes. La seconde 800. L'année d'après encore plus. Derrière, on a lancé un festival sur plusieurs journées. »

Du bon, de l'humain et pas de truand

Cette année, l'association a fait appel à Esskalibur (anciennement Krêposuk) pour la partie "OFF", est un des premiers groupes de rock celtique en France avec Merzine et Matmata.

Le "OFF" c'est un concert sous chapiteau extérieur en accès libre et gratuit. Malgré les tarifs accessibles des concerts "IN" dans le marché couvert, l'association a fait le choix de maintenir des concerts gratuits afin de combler toutes les attentes et continuer ainsi de proposer un festival accessible au plus grand nombre.

« L’événement est accessible et adapté aux familles, y compris avec des enfants », soulignent Elsa et Quentin, deux jeunes festivaliers blavoziens.

Après une journée caniculaire, un orage de chaleur s'est invité pendant le concert d'Esskalibur, n'entamant en rien la motivation des festivaliers et artistes.

« Le public était cool malgré la pluie. Ils auraient pu partir, mais ils sont restés. On est très contents !" », Florian, guitariste et chanteur du groupe.

Pour Esskalibur, c'était une première à Saugues. Ils « trouvent ça génial de trouver un festival celtique à cet endroit. » Il a reçu des retours très positifs et « des fans ont fait de longs trajets, parfois 600 kms, pour nous voir, ça nous étonnera toujours », s'impressionne Florian. Ils espèrent revenir mais cette fois en programmation "IN".

« Super festival, très belle organisation, organisateurs aux petits soins... moi j'ai envie de leur dire merci. » conclue Florian.

Un défi financier

Gilles et Marie, habitants du Cantal, viennent au Festival en Gévaudan à Saugues depuis 13 ans et apprécient son évolution d’un petit événement familial avec des groupes régionaux vers une manifestation accueillant des artistes de renommée européenne et mondiale, tout en conservant un esprit humain et chaleureux. Proches de l’organisation, ils saluent le travail des 170 bénévoles et considèrent la région comme magnifique.

Comparant avec Lorient, où ils sont allés une fois, ils notent que la partie "OFF" y ressemble mais que les artistes y doivent parfois payer pour jouer, alors qu’à Saugues ils sont rémunérés.

Ils constatent cependant un changement dans le public : les événements gratuits attirent beaucoup plus que les payants, ce qui pose un défi pour l’équilibre financier du festival, d’autant plus que les coûts augmentent et que les aides diminuent. Pour eux, l’avenir repose sur la capacité à trouver un juste milieu entre accessibilité et rentabilité.