10 septembre : Blocage symbolique à l’aéroport de Loudes

, Mise à jour le 10/09/2025 à 09:15

Temps de lecture : 3 minutes

Sur le département, la date fatidique du mercredi 10 septembre 2025 a commencé avant que le soleil ne se soit levé. Un collectif citoyen d'une vingtaine de personnes s'est réuni à l’aéroport du Puy/Loudes pour mener une action pacifique de blocage.

Le collectif citoyen, qui s'est donné rendez-vous ce matin à l'aéroport de Loudes, dénonce l’incohérence des financements publics alloués à cet aéroport sous-utilisé, dans un contexte de crise écologique et de déficit des transports publics en milieu rural.

Un aéroport limité… mais subventionné

L’aéroport de Loudes est le plus petit des aéroports commerciaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il est pourtant celui qui reçoit le plus d’argent public : 2 millions d’euros en 2025, dont 1 million versé par le Conseil régional. Un choix politique que les manifestants jugent déconnecté des besoins du territoire.

D'après le collectif, en 2024, seuls 2 538 passagers ont utilisé la ligne Le Puy – Paris Orly, soit une moyenne de 5 passagers par vol. Le taux de remplissage est historiquement faible, malgré des tentatives répétées (notamment tarifaires) pour relancer l’activité. Depuis plus de 40 ans, la fréquentation est en baisse, et les chiffres restent désespérément bas.

Selon les calculs du collectif à l'origine de l'action, chaque billet d’avion est indirectement subventionné à hauteur de 788 € par passager et par trajet, une somme jugée indécente par les protestataires :

"Avec cette somme, on pourrait financer deux lignes de bus régulières sur le département", rappelle un membre du collectif.

Des avertissements ignorés

En février 2023, la Cour régionale des comptes avait pointé du doigt le manque d'efficacité de la gestion de l’aéroport, " invitant les collectivités à considérer la fermeture la ligne commerciale Le Puy–Paris et à réorienter l’aéroport vers des activités non commerciales " indique le collectif.

Mais en 2025, le soutien public est au contraire augmenté d'un million d'euros. Une décision qui suscite l’indignation des manifestants et d’une part croissante de la population.

Un enjeu écologique

Au-delà du gaspillage d’argent public, les manifestants dénoncent l’impact environnemental de cette ligne aérienne. Malgré une durée de vol estimée à 1 h 10, le trajet réel jusqu’au centre de Paris avoisinerait les 2 h 30 à 2 h 40, avec un fort taux de Gaz à Effets de Serre par passager.

Le collectif continue son propos " les chefs d’entreprise de Haute-Loire préfèrent majoritairement les transports en train, ils ne seraient que 40 cadres et dirigeants à prendre cette ligne régulièrement. " 

Des solutions ferroviaires

Le collectif propose des alternatives aux déplacements. Il préconise la mise en place d’une ligne de bus cadencée Le Puy–Yssingeaux–Firminy, ainsi qu’une densification de la desserte ferroviaire entre Le Puy et Saint-Étienne.

« 1 Million d’euros de financements régionaux par an, cela correspond en moyenne à deux lignes de bus cadencées sur notre département ! »

Avec des trains semi-directs (ne s’arrêtant qu’à Retournac, Bas-en-Basset et Firminy), le trajet Le Puy–Saint-Étienne pourrait durer 1 h 10. Enchaîné avec un TGV, cela permettrait de relier Paris en moins de 4 h 30, avec un coût environnemental bien moindre. Pour cela, la création de deux points de croisement ferroviaires (à Lavoûte-sur-Loire et Beauzac) serait nécessaire, pour un coût estimé entre 7 et 8 millions d’euros chacun.

En bloquant l’aéroport, les participants ont voulu alerter les décideurs publics sur l’urgence d’un changement de cap. Ils demandent que les budgets consacrés à l’aérien soient réorientés vers des mobilités plus utiles, accessibles et écologiques, adaptés aux réalités des territoires ruraux.

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