Agressions, violences sur les réseaux sociaux, refus de participer à la journée mondiale de l'homosexualité, dégradation du passage piéton arc-en-ciel, le sujet est plus fort que jamais, les discriminations contre les personnes LGBT se multiplient en France.
Une exposition qui révèle les questions des enfants
Pour ce 17 mai, l'association SOS homophobie, a organisé une exposition dans l'Hôtel de Ville de Clermont-Ferrand. Après être resté toute l'année auprès des collégiens et lycéens, l'association expose les messages anonymes écrits par les jeunes sur les sujets de l'orientation sexuelle et l'identité du genre. "Pourquoi avez-vous choisi d'être homo ?", "Qui fait la vaisselle dans un couple gay ?", des questions libres, qui peuvent sembler parfois hallucinante, mais qui représente bien le niveau de méconnaissance sur le sujet.
Simon Didierlaurent, co-délégué de SOS Homophobie en Auvergne, explique les problématiques actuelles dans la région. "Au niveau local, il y a encore énormément de mutisme et de silence sur ces questions. Les victimes de harcèlement ou d'agression ont peur de porter plainte. Pourtant, il y a beaucoup d'agressions, à l'école, au niveau du voisinage. C'est encore plus difficile à assumer pour les personnes n'ayant pas fait leur coming-out, comment aller dans un commissariat ou en gendarmerie dans ce cas-là ?".
Hausse de 27 % des agressions contre les personnes transgenres cette année
SOS homophobie, une association créée en 1994.
SOS homophobie est une association loi 1901 nationale, créée en 1994, de lutte contre les agressions et les discriminations LGBTIphobes. Chaque année, l'association présente son rapport qui recense et analyse les témoignages d'agressions et de discriminations reçus par l'association au niveau national.
En 2023, l'association a dénombré 1506 témoignages sur ses différentes plateformes d'écoute. Dénombrant une agression tous les deux jours en France de personnes LGBT. "Depuis 2013, l'homophobie explose. Il y a dix ans, c'était le mariage pour tous, depuis on s'aperçoit que le nombre d'actes lgbtphobes grandissent. Au niveau des personnes transgenres, on retrouve 27 % d'augmentation des agressions en une année", expose Simon DidierLaurent.
Comment une association comme SOS Homophobie peut-elle lutter contre ce fléau ? "On passe par la sensibilisation au niveau des adultes, des jeunes, des interventions au niveau scolaire, pour déconstruire les préjugés dans la famille, les amis, les médias. Ce qu'il faut, c'est faire des sensibilisations auprès des études pour amener une parole, sans faire du prosélytisme."
LGBT, une propagande ?
Souvent, c'est ce côté "propagande", qui est reproché au mouvement. "Ce que vous pensez être de la propagande, ce sont en réalité des informations sur des domaines où vous n'avez jamais osé poser de question. SOS Homophobie est là pour ouvrir un champ de discussion. C'est tout. On veut échanger, parler, débattre. Quelle que soit la religion, les convictions de chacun, l'important c'est de discuter, j'invite les gens à venir nous rencontrer, pour avancer", explique le co-délégué Auvergne de l'association.
Un combat aujourd'hui soutenu par la Ville de Clermont-Ferrand. Cette dernière coordonne, depuis 2021, un réseau composé d'associations qui luttent contre la haine anti-LGBT. Des actions sont menées, comme la création d'un guide de lutte, ou encore des événements de sensibilisations. Tous les formulaires de la Ville sont aujourd'hui adaptés, avec les mentions Parent 1 et Parent 2, à la place de père et mère. "Nous sommes ici aujourd'hui, à l'Hôtel de Ville de Clermont-Ferrand pour mettre en avant les valeurs républicaines. Au niveau local, ce sont des interventions, de la sensibilisation, une nouvelle antenne de l'association sera d'ailleurs créé à Vichy. Pour le soutien aux victimes, cela se passe au niveau national, soit par un chat Internet, soit au numéro d'écoute : 01.48.06.42.41.", conclut Simon Didierlaurent.
