Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Réforme des retraites : « On ne lâchera jamais la mobilisation ! »

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 21/03/2023 à 17:00

Atmosphère électrique sur le site EDF de Ste-Catherine au Puy-en-Velay ce mardi 21 mars. À grand coup de punchline visuelle et de torchère incandescente, les employés des entreprises Enedis, Rte, Edf et Grdf ont signifié leur volonté de poursuivre jusqu’au bout le combat contre le projet de réforme des retraites.

Vidéo en fin d'article

Lundi 20 mars, les motions de censure à l’Assemblée nationale n’ont pas remporté un nombre suffisant de soutien des députés. Mais il s’en est fallu de peu. Seules neuf signatures (278 favorables sur les 287 requises) manquent à l’appel de la motion transpartisane déposé par le groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) pour s’opposer au 49.3 exigé par la Première ministre Élisabeth Borne.

Emmanuel Macron suspendu dans le ciel

Pour montrer leur indignation, les employés des IEG (Industries Électriques et Gazière) déploient les grands moyens. À commencer par le décor. Entre deux grues bleutées, un imposant drapeau de la CGT Énergie est tendu au-dessus du site Edf Sainte-Catherine à l’entrée de la cité ponote. Impossible de le manquer notamment en arrivant de l’avenue des Belges. Un peu plus loin, un faux Emmanuel Macron drapé d’une combinaison de travail est suspendu dans les airs, entouré de plusieurs engins d’intervention d’Enedis. Au sol, une torchère crache une longue langue de feu sous l’œil attentif des professionnels à côté.

Le drapeau rouge du syndicat majoritaire bien en vue à l'entrée de ville.
Le drapeau rouge du syndicat majoritaire bien en vue à l'entrée de ville. Photo par Nicolas Defay

« Nous sommes à quasiment 100 % de grévistes 

« Nous entamons aujourd’hui notre 14ème jour de grève reconductible, confie Aurélien Mingot de la CGT Énergie Haute-Loire. Les annonces d’hier n’ont rien changé à la volonté de tenir jusqu’au retrait de la réforme des retraites. Tous les agents des IEG sont plus que motivés. On ne lâchera jamais la mobilisation ! »

Avec lui, une soixantaine d’employés sont là sur le site Edf Sainte-Catherine. « Un deuxième piquet de grève est en cours à l’atelier de mécanique Edf à Brives-Charensac, ajoute-t-il. Et un troisième également à l’usine emblématique de Pied-de-Borne. Nous sommes à quasiment 100 % de grévistes ».

Nuit et jour, une torchère est allumée sur le site de Sainte-Catherine.
Nuit et jour, une torchère est allumée sur le site de Sainte-Catherine. Photo par Aurélien Mingot

« Une perte de 800 millions d’euros pour Edf »

À la question de savoir quels sont les impacts de leur grève, Aurélien Mingot répond : « Nos actions ont pour objectif de contraindre le gouvernement et le capital de revenir à la raison. Depuis le 5 mars, nos cessations de travail ont déjà généré une perte de 800 millions d’euros pour Edf. L’impact de la grève est donc clair, chiffrable et efficace. »

Mais c’est également un sacrifice quotidien pour les employés. « C’est vrai !, admets le syndicaliste. C’est une perte de 100 % de salaire pour chaque jour chômé. Mais les salariés sont prêts à ça ». Il indique : « Il y a beaucoup de solidarité entre nous pour éviter que certains ne tombent dans une précarité importante causée par les mobilisations ».

14ème jour de grève pour les agents des IEG dans le bassin ponot.
14ème jour de grève pour les agents des IEG du bassin ponot. Photo par Nicolas Defay

« Il est hors de question que l’usager paie les conneries de notre gouvernement ! »

Zoomdici demande s’il est vrai que les techniciens Enedis, Rte, Edf et Grdf ont le pouvoir de stopper toute alimentation électrique s’ils le souhaitaient. Aurélien Mingot répond : « Il est important de casser ce genre de mythe. Techniquement, c’est vrai, on pourrait le faire. Mais quel en serait le sens ?  Notre volonté n’est pas de nuire aux usagers qui sont, pour la grande majorité, embarqués dans le même bateau que nous. Nous voulons simplement nuire à ceux d’en haut. Il est hors de question que l’usager paie les conneries de notre gouvernement ! »

« Nous pouvons toujours faire plier l’Exécutif »

Présent sur les lieux, Pierre Marsein, Secrétaire général de la CGT 43. « Nous rappelons le déroulement de la manifestation du jeudi 23 mars, à partir de 10h30, au départ de la place Cadelade au Puy-en-Velay, insiste-t-il. Nous attendons une mobilisation massive pour lutter contre ce projet de loi qui n’a aucunement été voté de façon démocratique ! »

Pierre Marsein souligne des victoires du passé. « Le CPE (Contrat Première Embauche, Ndlr) en 2006. Ou la retraite à point en 2020. Cette dernière est passée avec le 49.3 sans motion de censure et a pourtant été abandonnée sous la pression de la rue. Donc, tout est encore possible ! »

Il termine en ces termes : « La réforme de retraite d’Élisabeth Borne n’a, certes, pas été empêchée par la motion de censure. Mais elle n’est pas encore promulguée. Tous ensemble et dans le plus grand nombre, nous pouvons toujours faire plier l’Exécutif. Cette réforme injuste concerne tout le monde ! »

Ci-dessous, la vidéo du mouvement sur le site EDF Sainte-Catherine au Puy-en-Velay ▼