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Issoire : la franc-maçonnerie lève le voile 1/2

, Mise à jour le 27/11/2025 à 16:00

Un café maçonnique a été proposé ce mardi 25 novembre, aux issoiriens et à toute personne s'interrogeant au sujet de la franc-maçonnerie, dans les locaux du restaurant Le Globe, à Issoire. Une rencontre qui visait notamment à démystifier le propos, et laisser la parole au public, très nombreux alors, et très curieux. Voici le premier volet des deux articles que nous avons consacrés à ce sujet. 

La franc-maçonnerie attire autant qu'elle interroge, qu'elle interpelle. Souvent pointée du doigt, elle est surtout très méconnue du public. La peur de l'inconnu n'étant pas un mythe, elle est alors souvent qualifiée de secrète, fermée, mystique, voire sectaire. 

Pascal et Catherine, francs-maçons issus d'obédiences* et loges** distinctes, ont pris la parole devant une salle comble, lors de ce café maçonnique à Issoire, afin de lever le voile des peurs et préjugés autour de la franc-maçonnerie, en répondant de manière transparente aux questions du public.

Lexique maçonnique

*Obédience : organisation nationale ou internationale qui regroupe et administre plusieurs loges (ex : Grande Loge de France, Grand Orient de France, Droit Humain etc.). 

**Loge : groupe de francs-maçons se réunissant régulièrement pour travailler ensemble dans un lieu (le temple).

À Issoire : 125 ans d'histoire 

Pascal est franc-maçon à l'obédience Le Grand Orient de France (GODF), obédience mixte (depuis 2010 et auparavant réservée aux hommes) dans une loge qui existe à Issoire depuis 1901. "C'est le deuxième atelier le plus vieux du GODF installé sur le territoire, et cet atelier a été très résistant durant la Seconde Guerre mondiale", explique-t-il. 

Il raconte alors que la franc-maçonnerie s'est créée sous forme obédientielle en 1717, mais qu'elle existait déjà bien avant. "C'étaient les fameux bâtisseurs de cathédrale, les ouvriers du bâtiment, les architectes, les charpentiers, qui se réunissaient, qui travaillaient en loges et qui avaient libre circulation sur le territoire national pour pouvoir exercer leur métier. Ces loges étaient purement opératives." 

Et puis avec le temps des personnes qui n'étaient pas du métier ont intégré les loges. "C'est ce qu'on appelle la maçonnerie spéculative" explique-t-il. "C'étaient principalement des donneurs d'ordre, des personnes du clergé ou des nobles". 

Quelle place pour les femmes 

La franc-maçonnerie était à l'origine une histoire d'hommes, de travailleurs du bâtiment, ce qui excluait les femmes, qui n’avaient pas accès à ces métiers et qui étaient plutôt affairées aux tâches de la sphère privée, familiale.

La franc-maçonnerie spéculative n'a pas changé la donne puisque les femmes étaient également exclues de tout ce qui touchait à l'intellect, la politique, la philosophie.

Catherine, elle, est en loge à Clermont-Ferrand au Droit Humain. "Il a fallu attendre 1882 pour qu'une femme soit initiée franc-maçon, c'était Maria Deraismes, et elle a créé le Droit humain en 1893".
La loge de Catherine, elle, dans la capitale auvergnate, a été créée en 1910. 

À l'heure d'aujourd'hui certaines obédiences sont uniquement féminines, d'autres uniquement masculines, et d'autres sont mixtes. 

La franc-maçonnerie et l'art du secret

Après s'être présentés, les deux intervenants ont laissé la libre parole au public, et les questions ont fusé, avec en premier lieu, une interrogation sur le côté caché, secret de la franc-maçonnerie, surtout en France, à l'instar des États-Unis par exemple où le sujet est bien plus ouvert.

"C'est l'histoire qui a fait ça. C'est la guerre en fait." explique Catherine. "Il y a eu des époques où les francs-maçons étaient pourchassés et on a dû se protéger."

Pascal raconte : "A Issoire, il y a un vénérable qui s'appelait Auguste Rouffet, il a été roué de coups et tué par la gestapo sur la place de la République uniquement parce qu'il était franc-maçon." 

La discrétion est donc restée une prudente habitude, que tous deux pratiquent notamment durant ce café maçonnique, laissant les autres francs-maçons présents se présenter, seulement s'ils le souhaitent. 

Comment rejoindre la franc-maçonnerie ?

Les deux intervenants cassent alors une idée reçue, selon laquelle il s'agit d'un cercle fermé où ne rentrent que les amis des amis... des amis. Ils répondent simplement en participant à ce genre de rencontre, ou en envoyant un courrier précisant la demande et les motivations, aux grandes instances (obédiences) qui rebasculent la demande selon le lieu de résidence du demandeur. Puis une rencontre s'organise avec les franc-maçons de la loge concernée. 

La voie/voix du silence

Il y a ensuite une initiation (cérémonie d'entrée) avant de devenir "apprenti". L'apprenti, durant plusieurs mois, voire années, selon les loges, est invité au silence, c'est-à-dire qu'il ne peut prendre la parole sur les sujets travaillés en loge. "Pendant qu'on est dans le silence, on est en train de se demander si ce qu'on va dire est plus beau que le silence. On va construire sa prise de parole" exprime Catherine.

Un exercice complexe, mais très enrichissant, comme le relate Pascal, qui se qualifie de bavard, dans une société où l'on parle souvent bien plus que l'on écoute. 

Mais la principale question de la soirée fut... pourquoi rejoindre la franc-maçonnerie ? Qu'est-ce qu'on vient chercher et surtout qu'est-ce qu'on trouve ? La réponse dans le second volet. 

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