Le SDIS de Haute-Loire tire la sonnette d’alarme : depuis le 20 juin, 32 feux d’espaces naturels ou d’engins agricoles ont été recensés dans le département. Neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.
Dans ce contexte tendu, Fransylva, la fédération des propriétaires forestiers privés, propose cinq mesures clés pour renforcer la prévention en Haute-Loire.
1. Des caméras pour détecter plus vite
Déjà utilisées dans plusieurs départements, des caméras de détection permettent d’alerter les secours avant même les premiers appels. En Maine-et-Loire, elles ont détecté un départ de feu dix minutes avant l’appel au 18. Fransylva propose leur déploiement dans les massifs sensibles de Haute-Loire pour permettre une intervention plus rapide des pompiers.
2. Des extincteurs dans les véhicules
La fédération recommande l’installation d’extincteurs portatifs dans les voitures, notamment pour intervenir rapidement sur des départs de feu en bordure de route ou à proximité des maisons. Une mesure déjà en vigueur dans plusieurs pays européens.
3. Mieux utiliser les points d’eau naturels
Plutôt que de puiser dans l’eau potable, Fransylva encourage à recenser rivières et plans d’eau en forêt, et à améliorer l’accès pour les secours. Elle invite les propriétaires forestiers altiligériens à coopérer avec les pompiers et le CNPF pour cartographier les ressources disponibles.
4. Une gestion forestière plus active
Retirer le bois mort, éclaircir les peuplements, adapter les essences au climat : autant d’actions nécessaires pour rendre la forêt moins inflammable. Mais certaines contraintes réglementaires freinent ces travaux de prévention. Fransylva demande un assouplissement des normes pour permettre une action efficace sur le terrain.
5. Un urbanisme plus préventif
Enfin, la fédération rappelle que le débroussaillement reste la meilleure protection autour des habitations. Elle propose que les documents d’urbanisme prévoient une zone tampon inconstructible d’au moins 50 mètres autour des forêts, et souligne que la majorité des maisons touchées par le feu étaient mal débroussaillées.
En Haute-Loire, où près de 40 % du territoire est forestier, Fransylva appelle à une mobilisation de tous les acteurs propriétaires, élus, services de secours – pour mieux anticiper les risques et adapter les forêts au changement climatique.