« Ce salon a sa place dans le département », affirme Bernard Souvignet, président de l’AMF 43 (Association des Maires et des Présidents d’intercommunalité de la Haute-Loire), qui se félicite du chemin parcouru depuis le lancement de l’événement en 2023. Après une première édition « coup d’essai », puis une année de rodage, l’édition 2025 s’annonce comme celle de la maturité, avec 110 exposants attendus, contre 93 l’an dernier. « La venue de nouveaux exposants nous encourage toujours », souligne-t-il, preuve d’un engouement croissant.
« On prend 20% chaque année, de plus. On a dû mettre une dizaine d’entreprises en attente. »
Antoine Wassner, président de la CCI Haute-Loire
Un salon ancré localement, pensé pour les besoins du territoire
À l’opposé du grand Salon des Maires organisé à Paris, jugé trop centré sur les grands groupes, la version altiligérienne mise sur la proximité. « Nos entreprises ici, de la région, n’ont pas accès à ce salon national », rappelle le président de la CCI Haute-Loire. L’objectif est clair : offrir aux entreprises du cru une vitrine auprès des élus locaux, et favoriser les rencontres qui déboucheront sur des marchés publics ou des partenariats concrets.
Cette dimension locale se traduit aussi dans la diversité des exposants, des « grosses entreprises » aux « pépites » méconnues, comme Edmond-et-Fils, spécialiste du mobilier de jardin qui équipe déjà le Jardin des Tuileries. « C’est une initiative pour ces entreprises-là qui souvent sont méconnues », insiste Antoine Wassner.
Un rendez-vous politique et technique à la veille des municipales
L’édition 2025 sera la dernière avant les élections municipales de mars 2026, un contexte qui ne manquera pas d’alimenter les discussions entre élus. « Ce sera un point fort du mandat, puisque ce sera la dernière année de ce mandat », anticipe Bernard Souvignet.
L’événement s’inscrit aussi dans la dynamique de l’Assemblée Générale de l’AMF 43, dont la formule a été repensée pour gagner en attractivité : « On a dynamisé un salon qui n’existait pas, on l’a créé. Et surtout, on a renforcé l’attractivité à notre Assemblée Générale. »
« L’un enrichit l’autre. C'est gagnant-gagnant. » Bernard Souvignet, Président de l'AMF 43
Ateliers, échanges et retours d’expérience
Au-delà des stands, la journée sera rythmée par deux ateliers : l’un piloté par EDF autour du projet « Ambition 2035 », l’autre par la préfecture sur la sécurité et la prévention des risques, abordant notamment l’inondation, la sécurité au quotidien et la protection des élus. Un clin d’œil à la réalité du métier de maire, « pas si simple que ça aujourd'hui », note Wassner.
La formule du salon a évolué au fil des retours : exit le repas assis, place à un buffet central favorisant les échanges. « Ils ont répondu qu’ils avaient préféré cette nouvelle formule », se réjouit Souvignet, qui souligne aussi l’importance de limiter la durée de l’Assemblée Générale pour maximiser les temps de rencontre sur les stands.
Une reconnaissance nationale et des perspectives
La présence annoncée de Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la Ruralité, marque la reconnaissance nationale de l’événement. Si la question d’un hall d’exposition départemental reste en suspens, la dynamique est là : « On a une vraie demande », constate Antoine Wassner.
Avec le renouvellement annoncé du bureau de l'AMF en 2026, l’édition de l’an prochain pourrait prendre une forme inédite, mais la volonté de pérenniser ce rendez-vous de proximité demeure.
« Même s’ils ne font pas les affaires sur le salon, les contacts qu’ils prennent ont beaucoup de conséquences derrière. » Bernard Souvignet, également maire de Raucoules
En trois ans, le Salon des Maires de Haute-Loire s’est imposé comme un temps fort de la vie institutionnelle et économique locale, catalyseur de rencontres et d’opportunités pour les acteurs du territoire.
En résumé, le Salon des Maires de Haute-Loire est conçu comme une réponse pragmatique et évolutive aux défis quotidiens des collectivités locales et de leurs partenaires économiques, dans un contexte où la proximité, la connaissance mutuelle et l’échange d’expériences sont plus que jamais nécessaires.
Une dynamique qui peut s’enrichir du regard des habitants
Si le Salon des Maires est avant tout un temps d’échanges entre élus et entreprises, il s’inscrit dans une logique plus large de réflexion sur les besoins des communes. Les décisions prises lors de ces rencontres, qu’il s’agisse de nouveaux équipements, de services publics ou de projets pour le territoire, s’appuient souvent sur la perception qu’ont les équipes municipales des attentes locales.
On peut dès lors s’interroger sur la place que peuvent prendre, en amont, les retours ou suggestions des habitants, pour nourrir la réflexion des élus. À l’heure où la proximité et l’écoute sont régulièrement mises en avant, certains maires pourraient également être tentés d’ouvrir des espaces de dialogue ou de consultation avant ce type de rendez-vous, afin de mieux relayer les priorités exprimées par leurs administrés. Une manière, peut-être, de faire du Salon des Maires un reflet encore plus fidèle des réalités et des aspirations de chaque commune.