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Château de St-Vidal : Entre luxe et confidences

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 24/05/2022 à 06:00

Le petit village de Saint-Vidal est resté longtemps sous la plume des médias après l’arrivée de Vianney d’Alençon, propriétaire de la forteresse en 2016, et à l’initiative des importants projets culturels que tous connaissent. Aujourd’hui, il inaugure son hôtel 5 étoiles. Entre fierté et confidence, il décrit son nouveau « bébé »et évoque les tensions de jadis révolues selon lui.

C’est l’unique hôtel 5 étoiles à des départements à la ronde si l’on ne compte pas celui du Puy-de-Dôme actuellement en pleine rénovation. La forteresse de Saint-Vidal où 800 ans d’histoire se cachent dans ses vieilles et sombres pierres est devenue officiellement une structure hôtelière de très haut standing.

« Après une première rénovation en juin 2018 et la mise en place de deux spectacles historiques joués par 300 bénévoles, nous nous sommes lancés dans la deuxième phase du projet, explique le châtelain Vianney D’Alençon, vice président de l’association pour la valorisation du Velay Auvergne Gévaudan. L’hôtel 5 étoiles. Son ouverture est prévue le mercredi 25 mai ».

Photo par Nicolas Defay

« Certaines chambres font jusqu’à 80 m² ! »

Pour le tour du propriétaire, il y a neuf chambres et suites, une dizaine d’espaces de réception réservés aux séminaires, mariages, réunions d’entreprises, anniversaires et autres, des équipements tels que jacuzzi, sauna et salle de massage. « Certaines chambres font jusqu’à 80 m² !, annonce Vianney D’Alençon. Le monument étant classé, nous avons dû nous adapter aux surfaces pour réhabiliter les chambres en respectant l’histoire de la bâtisse et l’histoire des grandes familles qui y ont vécu durant des siècles ».

À l’extérieur, c’est jardin à la française et terrasse à l’italienne. « Depuis peu, nous avons aussi un bistrot lié directement à l’hôtel avec sa propre brasserie », ajoute encore le propriétaire. Le prix des chambres ? Entre 230 euros pour la plus petite et 380 euros pour la plus vaste.

« On parle de l’or noir avec le pétrole. Je pense qu’on peut aisément parler de l’or vert constitué par des activités natures très nombreuses. Cet or, le département de la Haute-Loire en possède à foison ! » Vianney D’Alençon

L'intérieur de l'une des 9 chambres. Photo par DR

« Cette forteresse est un formidable phare touristique et culturel »

De part cette particularité étoilée et grâce au réseau de Vianney D’Alençon, ce sont déjà 15 % de la saison bouclée avant même l’ouverture de l’hôtel. « Nous avons des réservations de Français mais aussi de Suisses, d’Anglais, d’Espagnols, d’Américains, d’Australiens et même de Brésiliens, énumère-t-il enthousiaste. Cela démontre bien que cette forteresse est un formidable phare touristique et culturel qui rayonne au-delà même des frontières du département, de la région et du pays ! »

Le château de Saint-Vidal, une poule aux subventions d’or ?

Après les paillettes et le succès apparemment annoncé de cet hôtel atypique, place aux vieilles amertumes que Vianney D’Alençon considère asséchées. « Les mauvais commentateurs de l’époque affirmaient que cette forteresse était là simplement pour récupérer rapidement des subventions et se refermer aussitôt après, grince-t-il. Là, ça fait depuis 2016 que je suis ici et elle continue de vivre tambour battant. La commune nous accompagne totalement en voyant bien l’intérêt économique et touristique des projets ».

Photo par Nicolas Defay

« J’ai investi 900 000 euros d’argent privé sur le projet hôtelier »

Vianney D’Alençon continue encore : « Certes, des subventions ont contribué à la naissance de ce pôle culturel et à la renaissance de ce lieu patrimonial. Mais tout projet de ce type, partout en France, bénéficie de subventions. D’un autre côté, j’ai investi 900 000 euros d’argent privé sur le projet hôtelier. Le site recueille jusqu’à 16 salariés pendant la haute saison dans une commune de 650 habitants. On a restauré un des plus beaux fleurons de l’architecture de la région. Il est toujours facile de commenter sans connaître les difficultés à créer, construire, recruter et se battre pour un projet aussi d’envergure ! »

« La fronde qui a vu le jour de façon éphémère au début n’existe plus »

À la question de savoir s’il comprend les tensions qui ont fleuri au rythme du développement du site, Vianney D’Alençon approuve : « Oui, je suis prêt à tout comprendre. Mais, à mon sens, l’important est de ne pas rester replié sur soi-même. Je pense que les gens sont heureux de découvrir l’histoire de la région et de participer à son avenir. »

En guise de conclusion, le châtelain de 36 ans termine en ces mots : « Qui peut me dire quelles nuisances le site de Saint-Vidal génère aujourd’hui ? La fronde qui a vu le jour de façon éphémère au début n’existe plus à ma connaissance. Il n'y a plus de fronde du tout ».

Photo par Nicolas Defay