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Zones inondables: comment s'assurer et gérer les risques?

Par . . , Mise à jour le 28/11/2021 à 17:30

L’inondation est le premier risque naturel en France.

Les risques s’aggravent avec la concentration de l’urbanisation en zone inondable (frange littorale, proximité des cours d’eau) et le probable dérèglement climatique.

Les précipitations exceptionnelles devraient croître, en fréquence comme en intensité, faisant du risque d’inondation l’affaire d’un nombre de plus en plus élevé de propriétaires.

Une zone inondable est définie par le Plan de Prévention des Risques d’Inondation. Par définition, les zones inondables correspondent aux zones qui, par le passé, ont été recouvertes par les eaux lors d’une inondation. Elles sont classées en catégories, en fonction de la nature du risque. Les zones rouges présentent un risque élevé. Les zones bleues présentent un risque moyen et les zones inondables blanches un risque faible. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, des permis de construire sont encore obtenus pour des terrains situés en zones inondables bleues et blanches.

Fondamentalement, tout le monde peut construire en zone inondable et croiser les doigts pour qu’à la première crue, l’eau n’emporte pas tout sur son passage.

Quelles constructions sont réalisées en zones inondables ?

Lorsqu’un terrain est vendu en zone inondable bleu ou blanche, il est possible pour le nouveau propriétaire d’obtenir un permis de construire, sous certaines conditions. Ces conditions permettent de diminuer les risques d’accident liées aux inondations, ainsi que les risques d’aggravation des inondations. Il est demandé de s’assurer que la construction n’entrave pas l’écoulement de l’eau, et de construire en respectant quelques règles de bon sens : surélever les constructions et les réaliser sur les parties du terrain les moins exposées au risque d’inondation, utiliser des matériaux adaptés, ne pas disposer de polluants dans les pièces à risques, etc… Fondamentalement, tout le monde peut construire en zone inondable et croiser les doigts pour qu’à la première crue, l’eau n’emporte pas tout sur son passage.

Il sera bien plus difficile de revendre une maison construite en zone inondable, et sa valeur sera moindre.

Pourquoi ne pas construire en zone inondable ?

S’il est autorisé de construire en zone inondable en respectant les différents principes imposés, pourquoi ne pas le faire ? Les règles permettent de limiter les risques d’accidents, mais les risques d’inondations, eux, sont bien présents, avec parfois des conséquences désastreuses. Les franchises d’assurances augmentent, il est même parfois difficile de trouver un assureur. A chaque inondation, des pièces entières sont ravagées, et si les biens sont remboursés par une assurance, les souvenirs, eux, n’ont pas de prix. Une inondation est un évènement traumatisant même si on s’y attend. Les conséquences sur le long terme sont également à prendre en compte. Il sera bien plus difficile de revendre une maison construite en zone inondable, et sa valeur sera moindre.

Augmentation des primes d’assurance, mise en danger des personnes...

Que font les collectivités pour protéger les constructions en zone inondable ?

Rappelez-vous qu’arrêter une inondation, à l’échelle d’une collectivité, est très compliqué. Lors d’une crue ou d’une coulée de boue, des barrières anti-inondations peuvent être installées pour limiter des dégâts.  Des actions sont prises par les collectivités pour limiter les risques, mais l’eau est souvent imprédictible, et le plus sage reste de s’éloigner les zones inondables et de construire loin des risques d’inondations. Construire en zone inondable est possible, en respectant les règles imposées. Ces règles ne permettent cependant pas de réduire le risque d’inondation, juste d’en limiter les effets. Il est donc recommandé de considérer les conséquences d’une construction en zone inondable, augmentation des primes d’assurance, mise en danger des personnes y résidant, difficultés à la revente, avant de se lancer dans un tel projet.

Le risque inondation est un risque central dans les assurances des particuliers. Il s’applique principalement aux habitations et aux véhicules automobiles, puisque tous deux sont potentiellement concernés et impactés par des inondations. 

Vérifier son niveau d’assurance, les biens qui sont couverts, les garanties concernées. 

Quelques conseils essentiels

Vérifier sa couverture assurantielle : Quels biens sont couverts ? Quelles sont les garanties ? A titre d’exemple, la couverture catastrophe naturelle est obligatoire dans tous les contrats d’assurance habitation, et vous serez donc couvert pour ce risque si votre habitation est normalement assurée. La garantie inondations et évènements climatiques est souvent prévue dans les contrats d’assurance habitation, mais elle est parfois facultative (et donc proposée moyennant un coût supplémentaire pour l’assuré). 

Les bris de glaces (destruction des fenêtres dans le cadre d’une inondation par exemple) sont souvent couverts par des garanties supplémentaires, non comprises dans le contrat de base d’assurance habitation. Il convient donc de vérifier son niveau d’assurance, les biens qui sont couverts, les garanties concernées. 

L’assureur peut demander à l’assuré de prouver qu’il a mis en œuvre tout ce qu’il pouvait pour protéger ses biens

Quels sont les plafonds maximum d’indemnisation, quelles sont les franchises obligatoires ? 

Pour les franchises la somme règlementaire est de 380 euros. L’assureur peut demander à l’assuré de prouver qu’il a mis en œuvre tout ce qu’il pouvait pour protéger ses biens. Se préparer au mieux à l’arrivée des inondations, pour pouvoir facilement prouver à son assureur que toutes les mesures raisonnables ont été prises avant la montée des eaux. L’installation d’équipements nomades tels que des portes floodgate ou des éco barrières permet de minimiser les risques.
En cas d’inondation, prévenir le plus rapidement possible son assureur. Conserver toutes les preuves du sinistre (photos, objets dégradés). Demander l’accord de l’assureur pour réintégrer le logement sinistré. 

Les frais indirects de relogement ou de déménagement, perte de jouissance d’un local, ne sont souvent pas couverts 

Vérifier les conditions générales de ses contrats d’assurance : les inclusions, les exclusions, les restrictions. Dans la plupart des cas, les contrats d’assurance couvrent les dommages matériels résultant de l’inondation, mais ne couvrent pas les frais indirects (frais de relogement ou de déménagement, perte de jouissance d’un local). 

Dans le cadre professionnel, les assurances inondations sont des assurances particulièrement importantes, puisqu’elles peuvent permettre à une entreprise de survivre à une inondation et de poursuivre son activité, ou du moins de l’interrompre le moins longtemps possible. Pour certains sites industriels, les inondations représentent un risque tout particulier, puisqu’elles peuvent entraîner par exemple des déplacements de produits toxiques ou des pollutions de nappes phréatiques. De même, certains contrats d’assurance destinés aux professionnels permettant aux entreprises de s’assurer contre le vol consécutif à une catastrophe naturelle, lorsque les conditions de la garantie vol ne peuvent pas être réunies (lorsque, par exemple, les portes ou fenêtres ont été détruites et que les locaux peuvent faire l’objet de cambriolages ou de pillages, fréquents suite à des inondations).