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Une précarité aux multiples visages et... quelques espoirs

Par olivier@zoomdici.com , Mise à jour le 03/12/2021 à 12:08

Tous les ans le Secours Catholique présente les contours d'une pauvreté multiple et complexe qui caractérise l'exclusion aujourd'hui.

De fait, la pauvreté change de visage et s'étend insidieusement. La Haute-Loire ne fait pas exception à la règle.

Et la Covid n'a fait qu'amplifier les choses.

En 2020, au Secours Catholique-Caritas France (SC-CF), 61300 bénévoles répartis dans près de 3 500 équipes ont accompagné 777 000 personnes (409 500 adultes et 367 500 enfants). Du fait des bouleversements ayant eu lieu depuis le premier confinement du printemps 2020, et des contraintes d’organisation qui en ont découlé, les équipes n’ont pas pu accueillir physiquement autant de personnes que les années
précédentes (1393 000 en 2019) : les bénévoles ont été moins disponibles à cause des confinements successifs et certaines activités, notamment tournées vers la convivialité, ont dû s’arrêter.

Les bénévoles ont été moins disponibles à cause des confinements successifs

Dans ce contexte, les équipes ont eu à s’adapter. Elles sont toutefois restées présentes sur le front de la lutte contre la pauvreté.
Le recueil d’information annuel, réalisé via les fiches statistiques extraites d’un échantillon représentatif des dossiers d’accueil, concerne 38 800 ménages en 2020 et permet l’étude des situations de pauvreté des personnes rencontrées cette même année. Les restrictions sanitaires ont également limité les recueils d’informations durant l’année écoulée mais les évolutions restent suffisamment cohérentes pour permettre une comparabilité.

Ce rapport casse une idée fausse largement ancrée dans l’opinion selon laquelle les personnes inactives de moins de 60 ans se complaisent dans l’"assistanat".

" Pour les personnes rencontrées au Secours Catholique – Caritas France, le niveau de vie médian a péniblement augmenté de 35 euros (par mois) en quatre ans. Celles qui accèdent au travail voient leur pouvoir d’achat stagner et les autres voient les perspectives d’amélioration de leur situation se réduire. Enfin, la part des personnes sans ressources financières augmente. Par ailleurs, ce rapport casse une idée fausse largement ancrée dans l’opinion selon laquelle les personnes inactives de moins de 60 ans se complaisent dans l’"assistanat". Nous constatons au contraire dans notre enquête que les personnes en précarité se battent pour s’en sortir. Parmi celles qui n’ont pas d’emploi et n’en cherchent pas, près de 40 % ne peuvent travailler pour des raisons de santé ou de handicap ; 25% sont des étrangers qui n’ont pas le droit de travailler et qui, généralement, travaillent mais de manière informelle. Les autres sont pour la plupart à la retraite ou en préretraite, ou sont des femmes seules avec enfants sans solution de garde."  explique Pierre Boit du Secours Catholique du Puy-en-Velay.*

Arbitrer entre des dépenses essentielles

"Les ménages qui ont des difficultés financières font des arbitrages, explique Brigitte Alsberge, responsable Solidarités familiales au Secours Catholique. Et on constate qu’il ne s’agit pas pour eux de faire une croix sur des choses "superficielles", comme on a tendance à le penser, mais d’arbitrer entre des dépenses essentielles."

Elle insiste : "Nous ne sommes pas dans l’anodin. » Dans son Rapport statistique 2015, le Secours Catholique a comparé, poste par poste, le budget type des ménages en situation de précarité, défini à partir des réponses des familles rencontrées, au budget de référence déterminé par l’ONPES et considéré par l’observatoire comme un minimum par poste pour vivre décemment."

Un sentiment de marginalisation, voire d’exclusion, qui contribue à une situation d’isolement.

On remarque que les ménages rencontrés par le Secours Catholique dépensent largement moins que les montants estimés dans son rapport par l’ONPES pour les transports, la cantine et la garde des enfants, l’habillement, la vie sociale, l’hygiène, la santé… Autant d’économies contraintes qui ont des impacts négatifs importants sur la vie sociale, sur l’estime de soi et sur la santé, qui nourrissent un sentiment de marginalisation, voire d’exclusion, et contribuent à une situation d’isolement.

Brigitte Alsberge souligne aussi la difficulté, ou l’impossibilité, pour ces ménages de mettre en place des stratégies dans le temps pour investir ou juste pour sortir de la "survie".

Le cercle infernal des agios

Dans son budget « de référence », l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) prévoit que chaque ménage dépense raisonnablement 7€ de frais bancaires par mois. En réalité, les familles en difficulté rencontrées par le Secours Catholique dépensent en moyenne pour ce poste… 111 à 151 euros par mois.

"C’est un cercle vicieux, constate Brigitte Alsberge, responsable Solidarités familiales au Secours Catholique. Ces ménages à qui les banques n’accordent pas de prêts, finissent tous les mois dans le rouge et se retrouvent à devoir payer des agios et autres pénalités."

Le logement, principale source d’impayés

Le montant des impayés correspond à 90% du revenu mensuel des ménages rencontrés. Les impayés les plus fréquents concernent le logement, et en premier lieu les loyers et les dépenses d’énergie. Depuis 2013, les impayés d’énergie ont fortement augmenté, et ont dépassé les impayés de loyer. Principalement en cause : la hausse des prix de l’énergie et l’insuffisance des ressources des ménages.

 

 

La fête des Lumières ce 8 décembre 2021.

Les équipes bénévoles du Secours Catholique du Puy-en-Velay ont initié un projet pendant le temps de l’Avent, pour allumer une lumière dans les yeux des plus pauvres, du Puy-en-Velay et de sa périphérie, au moment Noël.
Ainsi, les enfants sont invités à venir créer un message lumineux sur les marches de la Cathédrale, accompagnés de leur famille et amis, le 8 décembre à partir de 17h30.

Des bougies seront à disposition le jour-même au pied des marches, en échange d’un geste de solidarité de 2€.

Les dons récoltés permettront d’acheter des « coffrets plaisir » qui seront offerts à des personnes fragiles et isolées proches de chez nous.

Vous êtes tous cordialement invités à vous associer à ce geste de solidarité en venant participer à la création du message lumineux avec votre bougie. Nous serons honorés de votre présence à ce rassemblement que nous espérons agréable, solidaire et festif.