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L'expo Place au marché habille la ville du Puy

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 15/07/2021 à 10:50

Depuis le début de la semaine, une opération de flocage opérée par l'entreprise Atomic Pub est en cours dans le centre-ville de la cité ponote. Le but ? Mettre en lumière l'exposition en plein air intitulée "Place au Marché" proposée par le musée Crozatier. 

"Nous allons procéder ainsi sur une dizaine de lieux à travers la ville, explique l'un des deux professionnels de l'entreprise saint-germinoise Atomic Pub. Chaque place inscrite dans l'exposition aura son sticker explicatif". L'expo en question, gratuite et accessible sans limite, est une mise en lumière des marchés d'autrefois, au temps où la ville du Puy-en-Velay contenait autant de petits marchés spécifiques que de places. "C’est une déambulation urbaine et gratuite qui permet de découvrir l’histoire des places du marché au Puy du moyen-âge à nos jours", explique Richard Guillien du service patrimoine.

Le Puy est une « ville-marché » par privilège royal depuis la fin du 15e siècle. La première mention d’une foire remonte à 1589 quand un bourgeois note dans son journal qu’elle est réputée jusqu’en Espagne et en Allemagne. À la veille de la Révolution, douze foires sont répertoriées. En 1823, en additionnant foires et marchés hebdomadaires, 160 jours de l’année sont marqués par une manifestation commerciale, soit presque un jour sur deux !

La municipalité s’occupe activement de cette activité, source de revenus directs (droit de place et de pesage) et indirects (dynamisme commerciale sur tout le bassin du Puy). Elle fait construire un marché couvert en 1881 en s’inspirant des halles de Baltard à Paris. En 1897, c’est une halle aux grains et aux veaux qui est inaugurée, avec au premier étage... une bibliothèque !

Le futur communard, Jules Vallès, évoque admirablement ses souvenirs d’enfance au Puy, notamment la place du Plot, où les fermières des alentours vendent leur production. Après la Seconde Guerre mondiale, le développement de l’automobile et des supermarchés, semble sonner le glas des foires et marchés de centre-ville. Mais la résistance s’organise avec les petits producteurs, les circuits courts, le bio... Fromages aux artisous, lentilles AOP, myrtilles et champignons des sous- bois sont toujours « en bonne place » au Puy le samedi matin !

Richard Guillien précise encore : "De l’office du tourisme à la place Cadelade, les visiteurs seront guidés à travers le centre-ville pour découvrir dix lieux où se tenaient jadis les marchés de l’époque, des places très structurées pour le commerce comme la place aux laines (en face du bar l’Aviation, Ndlr) qui ne vendait que les articles en laine ou la place Cadelade pour sa foire aux cochons."

Photo par Nicolas Defay

Astuce ! Un QR code présent sur chacun des dix panneaux de l'expo Place au Marché permet de connaître les producteurs présents lors du marché de la semaine

Découvrir comment se négociaient les produits et les salaires des ouvriers agricoles

À travers l'Histoire de la cité mariale, ces lieux de ventes hebdomadaires ou annuels ont connu des bouleversements profonds tout en demeurant des espaces authentiques de rencontres. Le Musée Crozatier et le service patrimoine invitent quiconque à remonter le temps pour saisir aussi les rouages économiques et politiques des foires durant lesquelles se négociaient les céréales et les bestiaux, mais également les salaires des ouvriers agricoles. "Jadis, les places étaient très spécialisées, souligne enthousiaste Richard Guillien. Il y avait celle des produits fermiers, de la laine, de la "sauvagerie" (les fourrures), des porcs à la place Cadelade, de la fripe, des chevaux et bien d'autres".

Si peu importe le sens de la visite, le Musée Crozatier indique l'Office de tourisme comme le premier point de cette promenade urbaine et en plein air.

Photo par Musée Crozatier