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Skatepark du Velay : Déjà un nom en attendant une inauguration dès 2021

Par . . , Mise à jour le 10/04/2021 à 00:00

Les riders de la région ponote ont vu leurs efforts en faveur de la construction d'une structure adaptée enfin récompensés. L’annonce officielle du lancement des travaux portés par la communauté d’agglomération, en a été faite ce samedi 9 janvier 2021, sur les lieux mêmes de la future réalisation, le pré de Montredon qui fait face à l’hôpital Sainte-Marie.

Julien Duranton & Christophe Becamel avaient attendu le dernier moment pour rameuter les troupes via les réseaux sociaux, tant ils peinaient à croire que leur rêve allait enfin se concrétiser. Ils y oeuvrent depuis 2013. Sept longues années durant lesquelles les riders de Haute-Loire réunis dans une sorte de collectif-association ACUSAV pour Association des Cultures Urbaines et des Sports Alternatifs du Velay ont poussé pour la création d'un Skatepark.
Malgré cet appel tardif, le public est venu nombreux au rendez-vous ce samedi après-midi sur le site de construction de la future structure.

Il y avait donc ce samedi 9 janvier 2021, pour l'officialisation du projet, le petit Mathis qui a découvert à cette occasion, l’existence d’un grand bonhomme aux cheveux poivre et sel, qui semblait bien le connaître. Le président de Région Laurent Wauquiez était accompagné du président de la communauté d’agglomération Michel Joubert, du maire de la ville du Puy-en-Velay Michel Chapuis, du responsable des sports de la ville Guy Chouvet. Il y avait sans doute aussi Mme Jammes, dont le rôle a pourtant été très important car elle a été l’interlocutrice des riders du Velay depuis 2013. Cette stabilité bureaucratique a sans doute été l’une des clés de l'aboutissement du projet selon l’avis de Monique, la maman de Christophe Bécamel, l’un des porteurs de projet les plus tenaces, avec Julien Duranton, son comparse. Il est vrai que le projet fait la une des journaux locaux depuis plusieurs années.

Le skatepark, un projet à rebondissement

Comme l’a rappelé Michel Joubert dans son propos liminaire, il avait été convenu de faire ce skatepark dans un ancien entrepôt couvert de la zone des Baraques, à Cussac-sur-Loire. Nous titrions alors le 10 avril 2017, il y a presque quatre ans : “Un grand Skatepark couvert va ouvrir aux Baraques”. 
Mais, si l’idée d’une structure couverte permettait un usage tout au long de l’année, l’éloignement du centre-ville ne correspondait pas exactement aux besoins. Ici le site est vraiment plus adapté et on avait déjà le terrain", explique l'élu.
Il a un temps aussi été envisagé l’espace qui jouxte l’ancienne piscine Quincieu à Aiguilhe. Nous écrivions en titre “350 000€ HT pour la création d'un skatepark à Aiguilhe”, c’était le 12 décembre 2019, il y a tout juste un an. C’est enfin au cours du conseil d’agglomération de décembre 2020 qu’a été voté le projet évalué ce jour-là à 800 000 euros pour deux skateparks, un sur le lieu du pré Montredon, et un autre pour la commune de Craponne-sur-Arzon, dont l’annonce sera faite sur place dans les prochaines semaines.

Le pdt de la CAPEV M. Joubert a promis une inauguration du Skatepark en 2021 Photo par Th Chabanon

Ce samedi, c’est plutôt la somme de 850 000 euros qui a été envisagée par le président Wauquiez qui a tenu à expliquer que le financement était bouclé : “La Région accompagnera la communauté d’agglomération dans le financement de ce projet que je veux ambitieux. Ce doit être le plus beau skatepark de la région Auvergne a minima. Il faut arrêter de voir petit. Pour l'instant, on ne sait pas encore combien l’Etat est prêt à mettre mais, de mon côté, je peux vous assurer que la Région couvrira et accompagnera le projet jusqu’au bout".

Pour qui ? Pour quoi faire ?

L’association ACUSAV estime à un peu plus de 350 personnes les riders sur le territoire proche du Puy et un peu plus d'une centaine les adhérents actifs. Beaucoup de participants ne leur sont pas connus sans doute et en particulier ceux de l’yssingelais qui ont leur propre page Facebook rideinyssingeaux et depuis décembre leur propre pumptrack en terre battue mais qui viendront sans doute utiliser celui-ci quand il sera prêt.

Pour Valentin, rider ponot, la structure va permettre de faire se rencontrer les énergies et amener de nouveaux participants dans un lieu sécurisé aux yeux des parents

On est vraiment nombreux à pratiquer ces sports sur Le Puy et on ne se connaît pas tous. Il y a les gars du BMX, les free-stylers, les skaters, les pratiquants en rollers ou en trottinette. Moi c’est le vélo.” explique t-il. “Une structure comme celle-ci permettra à tout le monde de pouvoir pratiquer dans un seul lieu avec des équipements réfléchis et adaptés aux pratiques de tous”, poursuit le jeune homme. Pour conclure par un clin d’œil : “Et puis on aura plus aucun problème avec la police municipale car, quand ils viennent pour nous interdire nos rides sur le mobilier urbain, on leur répond qu’on ne sait pas où aller. Là, on ne pourra plus le dire, même, si la pratique urbaine et son courant underground, c’est un peu dans les gènes des riders”.

Le succès de la “Street en Velay”, moment clé pour le dossier

Laurent Wauquiez et Michel Chapuis ont révélé tour à tour dans leur intervention que si pour eux, ces sports étaient un peu inconnus, c'est vraiment lors de la fête Street en Velay qu’ils se sont rendus compte de l'importance du phénomène au niveau local et aussi de l’attirance du public.
En organisant cette Street en Velay en 2016, vous nous avez vraiment convaincus de votre capacité à gérer des événements et aussi de votre ténacité à obtenir un skatepark”, lance Michel Chapuis.

Le pump track, un sport olympique présent à Paris en 2024

Un projet et un délai ambitieux

On l’a dit, Laurent Wauquiez veut ce qui se fait de mieux et tient à ce que les plans soient réalisés par un maître d'œuvre spécialisé dans ce type de construction et en concertation avec les utilisateurs. “C’est vous qui pouvez dire combien ce virage doit être relevé et comment devrait être le bowl. Là, on passe à la phase de dessin proprement dit. On souhaite avancer vite et que la construction s’enchaîne”.
Pour Michel Joubert aussi, le projet doit aller très vite. Il lance même “Allez ! Disons qu’on se revoit pour l’inauguration cet été”.
Ce à quoi même les plus désireux de la livraison de ce produit attendu ne croient pas trop. Ils espèrent plus en fin 2021. Le président de Région évoque, lui, l’été 2022. Il faut dire que la construction et les difficultés techniques qui en découleront ne sont pas minces.

Le plan pour mieux comprendre l'emprise de la structure Photo par Th Chabanon

Le circuit à bosses, dit pumptrack, couvrira une surface d’au moins 1200 m2 dont 900 m2 d’enrobé.
Le street proprement dit, constitué de rampes incurvées, s’étend sur 600 m2 et ne peut pas être en relation avec le circuit pour des raisons de sécurité évidentes. Le bowl, quant à lui, est une sorte de piscine aux coins arrondis qui a une emprise de 900 m2 et dont il faudra entre autres, résoudre l’équation de l'évacuation de fluides.

Tous ces travaux doivent, en outre, permettre l’intégration des arbres existants et aussi permettre l’utilisation des lieux qui sont très fréquentés par un public de sportifs et de marcheurs qui profitent du grand parking.

Julien Duranton & Christophe Becamel, responsables du collectif ACUSAV Photo par Th Chabanon

Les responsables d'ACUSAV se projettent déjà dans le futur lieu qui est un peu leur bébé : “Ce sera un lieu d’échange et un lieu participatif et nous, on va essayer d’y préparer et d’y présenter au moins deux événements annuels, un de portée locale et un beaucoup plus ambitieux qui fera venir des champions de la discipline. On va démontrer toutes les qualités de ce sport et sa dimension intergénérationnelle. Moi qui ai 35 ans, je me vois bien pratiquer encore un peu et échanger avec des riders beaucoup plus jeunes pendant encore un bon moment”, anticipe Julien Duranton.

Nul doute qu’on reparlera du projet qui est cependant, cette fois-ci, sur de bons rides

T.C.