Les services de communication de Matignon avaient annoncé cette conférence de presse à la sortie du conseil de défense sanitaire de mardi matin. On le sait maintenant, que ce soit le ministre de la Santé, le 1er ministre ou le chef de l'État, ces prises de paroles n’annoncent que rarement de bonnes nouvelles et souvent même l'aggravation des mesures contraignantes. Ce jeudi soir, nous avions donc affaire à une conférence de niveau 2 sur une échelle de 3.
“Il est hors de question de désarmer”
"La situation sanitaire de notre pays n'est pas revenue à la normale, on est toujours dans la deuxième vague" a énoncé Jean Castex en guise d'introduction. Il développe "Nous avons encore 15 000 cas de contamination journaliers, c'est-à-dire trois fois plus que l'objectif qui avait été fixé en novembre par le président. Ce chiffre a connu une évolution à la baisse mais elle est très insuffisante. Nous sommes toujours dans la deuxième vague".
"Si la situation française est meilleure que dans les pays voisins, la décision de ces pays de prendre de nouvelles mesures de confinement doit être un avertissement pour la politique sanitaire française" a ainsi diagnostiqué le Premier ministre qui a appelé à la vigilance.
Il donne quelques chiffres alarmants "Une personne est hospitalisée toutes les sept minutes en France et un lit de réanimation sur deux est toujours occupé par des malades Covid ce qui conduit à repousser d'autres opérations. Il est donc hors de question de désarmer". Il ajoutera, sans le dire vraiment, que la situation est tendue et qu'elle risque encore de s'aggraver dans le courant de la semaine prochaine, car celle-ci correspondra alors au délai d'incubation des contaminations prévisibles après la trêve de Noël.
De ces constatations, Jean Castex déduit un certain nombre de mesures qui contreviennent aux promesses de déconfinement qui avaient été faites.
Maintien des mesures de fermetures des frontières
Les frontières seront fortement contrôlées avec les autres pays européens et resteront fermées avec le Royaume-Uni. Les passages frontaliers devront être justifiés par la présentation d'un test PCR de moins de 72 heures, en particulier pour les gens arrivant de Grande-Bretagne et d'Afrique du Sud qui connaissent chacun une envolée épidémique caractérisée par une variante du virus qui semble beaucoup plus contagieuse.
Maintien des fermetures intérieures jusqu'à fin janvier a minima et même mi-février pour les bars et restaurants
Toutes les activités et tous les établissements qui sont déjà fermés actuellement et dont il avait été dit qu'ils pourraient rouvrir d'ici la fin janvier resteront fermés : musées, théâtres, cinémas, stations de ski, salles de spectacles.
Il n'est donc pas certain non plus que les stations de ski puissent rouvrir pour les vacances de février
Un point d'étape sera fait le 20 janvier pour évoquer cette ouverture mais celle-ci pourra être encore repoussée. Il n'est donc pas certain non plus que les stations de ski puissent rouvrir pour les vacances de février
Pour le cas particulier des bars et des restaurants, cette ouverture n'est, en tous cas, pas envisageable avant la mi-février. Là aussi, les conditions d'ouverture seront rediscutées le 20 janvier.
Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, on peut extrapoler que ces dates d'ouvertures seront encore repoussées du fait de la présence avérée sur le sol national de plusieurs clusters des nouveaux variants.
Surveillance accrue du taux d’incidence en cause les variants anglais et Sud-africain
Point fort de l’intervention du ministre de la Santé, Olivier Véran, l’inquiétude du gouvernement grandit face à la diffusion des ces variants du virus dont on entend parler depuis quelques jours. Le ministre a confirmé la présence de deux clusters avérés (un en bretagne et un en île-de-france) tout en indiquant que d’autres sont à craindre.
Les laboratoires auront pour mission de chasser les formes mutantes de ce type lors des analyses de test PCR.
Si la dangerosité du virus n’est pas supérieure, son taux de reproductivité est beaucoup plus important que celui du virus “classique”.
Avancée probable du couvre-feu à 18 heures pour 10 nouveaux départements; la Haute-Loire ne serait pas concernée.
Le Premier ministre reprenant la parole explique alors que la liste des départements susceptibles de voir avancer à 18 heures l’heure du confinement fait l’objet de supputation pour 10 nouveaux départements et que cette décision pourrait être prise par les préfets de façon très rapide et dans un délai très court. On entend, dès ce dimanche !
Il s’agit des départements qui avaient été pressentis la semaine passée.
Du coup, la Haute-Loire ne serait pas concernée pour le moment.
Mesures d'isolement et arrêts maladies simplifiés pour les personnes contaminées
La politique du tracer/isoler sera maintenue poursuit le Premier ministre "une personne ayant des symptômes ou étant cas contact pourra s'inscrire sur le site de l'Assurance maladie pour obtenir un arrêt de travail "immédiat" indemnisé sans jour de carence." a précisé Jean Castex.
Mesures d'accompagnement maintenues pour les entreprises et pour les personnes du spectacle
Accélération de la politique vaccinale et vaccination des + de 75 ans dès le 18 janvier
La politique vaccinale a fait l'objet d'un long développement par le Premier ministre et son ministre de la Santé afin de déminer les critiques apportées aux débuts poussifs de la campagne de vaccination en France.
"Le président de la République a souhaité que nous accélérions la campagne de vaccination" expliquait le Jean Castex.
De son long exposé, nous retiendrons deux éléments
T.C.