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Manifestation du 30 juin : '''Les gens qui n'étaient rien sont devenus tout'''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

6 milliards d'euros. C'est l'enveloppe que promet d'ouvrir le Gouvernement le 1er juillet afin d'augmenter les salaires des soignants, une somme à partager entre les hôpitaux publics et les Ehpad, qu'ils soient publics ou privés. "Ce montant apparaît énorme comme ça, s'indigne Caroline Barthélémy, préparatrice en pharmacie. Mais nous ne connaissons absolument pas les modalités de distribution, qui sera concerné et combien d'agent bénéficiaires. D'autre part, le rajout du personnel privé dans cette distribution floute davantage les montants que chacun pourrait avoir".

> Retour sur la manifestation des soignants du 16 juin au Puy

Ces petits métiers oubliés
Ce qui désole également les syndicats hospitaliers, c'est le déséquilibre d'obtention de la part du gâteau. "Déjà, nous ne savons même pas quel type de soignant aura droit à cette augmentation des salaires ou aux primes promises par l'Etat, mais nous constatons que certains corps de métiers ont été totalement oubliés !, indique Caroline Barthélémy. Les ASH par exemple (agent des services hospitaliers, Ndlr) ont été et sont encore en première ligne contre le Covid-19. Ils seront pourtant exclus du Ségur de la Santé et de l'enveloppe des 6 milliards. Ces gens qui n'étaient rien, selon Emmanuel Macron, sont devenus tout pour contrer cette crise sanitaire. Il est grand temps que notre président de la République donne enfin de la reconnaissance à ces petits métiers plus qu'indispensables".

Indice gelé depuis 2010
Autres points de tensions, la baisse du nombre de lit et celle des effectifs. "Dans le Ségur de la Santé, il n'y a eu aucune mention de cette chute dramatique des lits et du personnel, souligne Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT 43. Même pendant le confinement, certains centres hospitaliers ont perdu des lits alors que dans le même temps, le Gouvernement mobilisait des trains entiers pour ne pas laisser les gens dehors ! Et il faut également rappeler que l'indice du personnel soignant a été gelé il y a plus de 10 ans. Cela fait aussi partie des revendications que nous allons soutenir le 30 juin".

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Une politique meurtrière
Louise Pommeret du syndicat de l'Education Nationale FSU explique sa présence aux cotés des agents hospitaliers. "Nous portons le même combat avec les mêmes problématiques et les mêmes craintes, explique-t-elle. À l'hôpital comme dans les écoles, nous sommes victimes du gel du point d'indice, des classes qui ferment sans cesse, et du manque de personnel évident. Surtout, nous sommes là car nous sommes indignés par cette politique d'austérité qui se révèle non seulement injuste mais également meurtrière. On aurait pu certainement éviter des morts si nous avions eu plus de masques de protection et plus de lits pour accueillir les malades. Il est vraiment urgent d'investir dans l'hôpital et l'Education Nationale".

----Rassemblement à partir de 14h30 ce mardi 30 juin devant l'entrée de l'hôpital Emile Roux (côté bureau des entrées). La population est invitée à se joindre au mouvement.-----Après les applaudissements, un soutien sur le terrain
Pierre Marsein rappelle que 6 milliards d'euros ne sont rien en comparaison des dividendes des grands groupes privés versés chez Renault ou encore Air France, entre autres. Et Louise Pommeret de rajouter : "Le jour où il faudra payer pour se soigner comme cela se pratique aux Etats-Unis, ou que les enfants n'aient d'autres choix que d'aller dans une école privée faute d'écoles publiques, alors nous aurons tout perdu. Nous devons nous battre pour sauvegarder notre service public. Il est pour tout le monde, quel que soit l'épaisseur de son portefeuille, et appliqué de façon la plus juste possible." Caroline Barthélémy conclut : "Nous avons été honorés par tous les applaudissements de la population. Maintenant, nous aimerions que tous ces gens nous rejoignent pour cette mobilisation du mardi 30 juin".

Nicolas Defay