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Classement des collèges : le public talonne le privé

jeu 25/06/2020 - 13:26 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

Si le ministère de l’Education nationale diffuse, depuis quelques années, ses propres « indicateurs » pour contre-balancer les divers palmarès des lycées établis par les médias, ce n’est pas le cas des collèges. Faute d’indicateurs donc, le classement du magazine L’Etudiant se base sur les résultats obtenus au brevet des collèges (BEPC) et sur le taux de mentions sur les trois dernières années (de 2017 à 2019). Pour cela, la revue exploite des statistiques fournies par le ministère de l'Éducation nationale. Mais sans indice de valeur ajoutée, la capacité des établissements à faire progresser leurs élèves n’est en effet pas prise en compte dans ce palmarès, ce que L'Etudiant précise bien. Le magazine prévient d’emblée : « Ces chiffres constituent un indicateur, mais ils doivent être pris en compte dans vos choix d'orientation avec d’autres éléments tout aussi importants : l’ambiance générale dans le collège, la cohésion de l’équipe pédagogique, sa capacité à accompagner les élèves, etc. »

> Voir le classement de l'Etudiant

----Les collèges Henri Pourrat de La Chaise-Dieu et Les Fontilles de Blesle ne figurent pas dans le classement de l'Etudiant.-----En tout cas au classement, c'est le collège La Providence à Strasbourg qui décroche la palme nationale cette année. Le premier collège de Haute-Loire se situe à une belle 103e place nationale sur 6 872 établissements évalués. Il s’agit du collège d’enseignement privé catholique Saint-Régis – Saint-Michel du Puy-en-Velay, déjà en tête les trois dernières années. Mais en Haute-Loire, il est suivi de près par trois collèges publics : la Lionchère à Tence, Jules Romains à Saint-Julien Chapteuil et Laurent Eynac au Monastier-sur-Gazeille. A noter la progression du collège de la Lionchère qui ne figurait qu’en 8e place l’an dernier et qui se hisse sur la 2e marche du podium.

"Il ne faut jamais choisir le collège de son enfant en fonction de ce type de listes"
Si le principal de La Lionchère n’a pas pu nous répondre en raison d’un arrêt maladie (rien à voir avec le cluster Covid-19 de Tence), c’est l’inspectrice d’académie qui a accepté de nous livrer sa réaction. Marie-Hélène Aubry se félicite que trois collèges publics talonnent « de très près » le collège privé Saint-Régis Saint-Michel. C’est pour elle la preuve du travail d’équipes enseignantes « très sérieuses », aussi bien dans les collèges que dans le 1er degré qui assure une « construction solide des bases ». Elle en veut pour preuve les bons résultats de la Haute-Loire aux évaluations en CP, CE1 et 6e.
Concernant le classement de l’Etudiant, elle salue le fait de prendre en compte plusieurs années mais rappelle que la formule du brevet a changé trois fois en trois ans. Pour elle, ces classements sont avant tout publiés « pour vendre du papier ». Elle met en garde : « Il ne faut jamais choisir le collège de son enfant en fonction de ce type de listes. » Et de souligner que, dans certains établissements privés, sans pointer du doigt qui que ce soit en particulier, ni même la Haute-Loire, « dès qu’un enfant a un problème, on lui fait comprendre que sa place est ailleurs. »

Un écrémage dans le privé ?
Cette idée reçue sur les établissements privés, le principal du collège Saint-Régis Saint-Michel du Puy la réfute. Selon Emmanuel Bellendent, l’écrémage au fil des années n’est que le résultat de départs d’élèves qui ne trouvent pas leur compte dans l’enseignement général. Ils partent donc en CAP ou BEP. Quant à la sélection à l’entrée, il la nie en bloc : « Les premiers arrivés sont les premiers inscrits », assure-t-il en évoquant les 120 nouveaux inscrits pour la prochaine rentrée suite à 150 coups de fil de familles qui n’ont pas pu visiter l’établissement après l’annulation des portes ouvertes en mars pour cause de pandémie de Covid-19. « Certains appels ont duré 1h30 », se souvient-il, admettant que certains parents évoquent les classements parmi leurs critères de choix mais sans que cela représente une majorité.

Emmanuel Belledent préfère y voir le résultat d’initiatives prises depuis 2013. Des cours répartis de 8h à 15h, suivis de soutien et perfectionnement en Français, maths, Anglais, arts ou numérique avec un système de tutorat où les élèves s’entraident entre eux de 15h à 17h. Ainsi, Saint-Régis – Saint-Michel a été élu « Meilleur établissement scolaire de France » 2018 dans la catégorie Parcours Cambridge English. Il évoque aussi la section Jeune Sapeurs pompiers. Une tablette nominative pour chacun des 450 élèves, à emporter à la maison même pendant les vacances, avec deux heures d’enseignement du numérique par semaine. Et une certification Pix en 3e. « Je ne les pousse pas à tout faire mais certains ont compris l’importance, par exemple de l’Anglais pour leur avenir., » Emmanuel Belledent cite également un espace « bien-être » où les élèves peuvent dormir, lire ou écrire en silence, pour faire le vide.

28€ par mois et 5€ de cantine par jour
Tout cela a certainement un coût. 28 euros par mois, quelle que soit la classe. « Le problème c’est plutôt le prix du ticket de cantine », reconnaît le principal. Actuellement, le menu entrée-plat-dessert est fixé à 5 euros par jour pour des produits de haute qualité car « la santé des enfants est hyper importante », citant la labellisation E3D en démarche de développement durable lancée par le rectorat. Mais à la rentrée, Saint-Régis Saint-Michel proposera un snack bio et local aux 4e et 3e qui « ne souhaitent pas forcément être avec des 6e à la cantine » , où ils pourront se restaurer d’une entrée et un plat ou d’un plat et dessert pour 4 euros. « Ça limite le gaspillage alimentaire, précise-t-il en détaillant : en 2013 on gaspillait 40kg par jour pour 450 repas, aujourd’hui on est à moins de 10 kg. ». Et d’ajouter que le réfectoire a bénéficié d’une isolation thermique avec des tissus tendus au plafond, de la végétalisation et du mobilier qui absorbe 33 % du son.
Pour Emmanuel Belledent, tout ceci explique que depuis presque dix ans, Saint-Régis Saint-Michel obtient 100 % de réussite au brevet. « Certains disent que ce n’est pas un exploit, mais pour certains élèves qui démarrent avec 8/20 de moyenne, ça demande des efforts considérables pour arriver à 10/20 », salue-t-il. Ainsi, l’an dernier, l’établissement a vu ses 102 candidats au brevet réussir, dont 96 ont obtenu une mention.

Les résultats du brevet "Covid" mardi ou mercredi
En raison de la crise sanitaire, l’examen national du brevet des collèges n’a pas pu avoir lieu cette année. Les notes se basent donc exclusivement sur le contrôle continu. Le jury se réunit lundi pour des résultats attendus mardi ou mercredi.

Annabel Walker

> Voir les résultats de la Haute-Loire au Brevet des collèges

Pour rendre la lecture des données plus aisée, Zoomdici.fr a réalisé un graphique (ci-dessous).
En cliquant sur les onglets en haut, vous obtiendrez : la note sur 20 octroyée par L'Etudiant, le taux de réussite combinés des sessions d'examens de 2017 à 2019 et le taux de mentions.

Source : rectorat de Clermont-Ferrand - Division Statistique et Evaluation