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Comment s'est organisé l'hôpital du Puy face au coronavirus ?

lun 20/04/2020 - 19:06 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

"Le fil rouge de notre action a été de différencier les flux de patients entre ceux qui relèvent de la prise en charge conventionnelle de ceux qui qui nécessitent une prise en charge spécifique au coronavirus", explique en préambule le directeur d'établissement.
Ainsi, cinq grandes fonctions ont été identifiées : la régulation Samu, l'accueil et l'orientation, l'hospitalisation, la réanimation et la quarantaine. Ce protocole d'accueil avait été expliqué il y a un mois (voir notre reportage vidéo), date de la dernière communication officielle de l'hôpital, qui depuis s'est évidemment concentré sur ses missions principales.

Hausse de 100 % des appels au Samu et un premier tri au PMA
Commençons par la régulation Samu : elle a d'emblée était prise d'assaut avec dès le 13 mars une augmentation de 100 % des appels (une deuxième régulation avait été mise en place le 9 mars) et sur l'ensemble du mois, la hausse est de l'ordre de 50 %.
Pour l'accueil et l'orientation, dès le 18 mars, le Poste Médical Avancé (PMA) a été mis en fonctionnement, pour permettre de trier les patients se présentant aux urgences et de réaliser des consultations spécifiques pour les patients suspects d'être porteur du virus. C'est en PMA que les cas les moins problématiques ont été traités.

"Une capacité mobilisatrice de 73 lits d'hospitalisation"
Concernant l'hospitalisation, le premier patient Covid a été vu le 20 février 2020. Ensuite, pour chaque cas grave, en fonction du résultat de dépistage, il est orienté en hospitalisation Covid+ s'il est infecté, mis en quarantaine sinon.
"Progressivement, nous avons libéré tous les services de chirurgie pour organiser ce parcours d'hospitalisation dédié, soit une capacité mobilisatrice de 73 lits d'hospitalisation", ajoute Jean-Marie Bolliet.

Réanimation : la capacité de lits triplée
L'hôpital du Puy dispose de la seule unité de réanimation du département, avec 12 lits mais une nouvelle unité de 7 lits a été opérationnelle dès le 20 mars, suite à la saturation du service de réanimation conventionnelle. Finalement, la capacité a été triplée pour atteindre un total de 35 places en réanimation. Pour l'instant, on a recensé trois décès dans ce service.
Enfin concernant la quarantaine, "nous avons sanctuarisé 26 lits en service de médecine", observe le directeur de l'établissement. 65 lits supplémentaires ont été préparés dans l'ancien bâtiment U et s'ils ne sont aujourd'hui pas mobilisés, "ils pourraient avoir toute leur importance en phase de déconfinement". 

L'approvisionnement des établissements en produits sensibles
"Très vite, on a dû faire face à une problématique de matériel colossale", relate Laurent Wauquiez, président de Région et du conseil de surveillance de l'hôpital vellave, "mais en travaillant tous ensemble, on a trouvé des solutions". Dès le 10 mars, des besoins en masques chirurgicaux été identifiés pour les professionnels libéraux et trois jours plus tard, un approvisionnement était réalisé soit depuis le CHER pour les EHPAD, soit depuis les hôpitaux publics du département pour les libéraux. Pour l'instant, l'hôpital du Puy a distribué 20 % de son stock de masques aux professionnels du territoire, soit 19 000 masques chirurugicaux et 1 100 masques de type FFP2 pour les EHPAD, et 9 000 masques chirurgicaux et 2 000 masques FFP2 pour les professionnels libéraux. Les dotations d'Etat sont ensuite venus alimenter ces besoins. Le Département et la Région se sont également mobilisés.

Dépistages et déconfinement : un automate d'analyses bientôt à l'hôpital du Puy
Depuis les annonces du gouvernement, le déconfinement commence à prendre forme. Il doit s'accompagner d'une augmentation des tests et le Gouvernement espère pouvoir en réaliser à partir du 11 mai 500 000 par semaines (contre 25 000 aujourd'hui). Si l'hôpital du Puy ne dispose pas de capacités propres pour réaliser les analyses à la suite des dépistages, il doit recevoir dans les prochains jours un automate (capable de tester jusqu'à 1 000 échantillons par jour).

Maxime Pitavy