Haute-Loire : au moins un masque offert à chaque habitant

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

"Il n'était pas envisageable qu'il n'y ait pas de masques pour toutes les communes", explique le Président de Région Laurent Wauquiez lors d'une conférence de presse donnée à la permanence régionale du Puy ce jeudi après-midi, "du Puy à Arlet (ndlr : la plus grande et la plus petite commune de Haute-Loire), tout le monde en aura".
Car si les plus grandes villes de la région ont trouvé des moyens de s'approvisionner, notamment le Puy qui en a obtenu 20 000 (voir notre reportage vidéo), il était bien plus complexe pour les plus petites communes de passer commande pour des plus petits volumes (forcément plus onéreux par le principe des économies d'échelle). Et il aurait été aberrant d'en avoir par exemple au Puy, mais pas à Brives, Chadrac, Aiguilhe ou Espaly.

----En Haute-Loire, on peut déjà citer les entreprises AJ Biais (frontière Loire/Haute-Loire), Bonnefoy Créations (Les Villettes), Satab (St-Just-Malmont) et D'Ennery (Blavozy) qui fabriquent des masques.-----"Des masques de qualités, exclusivement fabriqués par des entreprises régionales"
Sauf que des masques, il en existe différents types. "On y trouve un peu à boire et à manger", ironise Laurent Wauquiez, qui insiste sur la chaîne logistique mise en place par la collectivité qu'il préside pour avoir "des masques de qualités, exclusivement fabriqués par des entreprises régionales", et qui martèle : "on arrête d'acheter en Chine".
Il faut souligner la grande qualité d'adaptation du monde industriel qui a chamboulé ces process pour en fabriquer en toute hâte. Il aimerait même que la région Auvergne Rhône-Alpes se positionne à l'échelle européenne sur ce marché car "quoi qu'il arrive, à l'avenir, on va en utiliser de plus en plus et il y aura tous les stocks à reconstituer".

Des masques testés et labellisés par la Direction Générale des Armées
Les masques qui seront distribués seront en tissu et réutilisables, avec une matière technique et traitée pour au moins 50 lavages (à 60 °C). "On fait des tests pour pouvoir les homologuer à 100 lavages", ajoute l'ancien maire du Puy, qui explique que ces masques filtrent au moins à 70 % les particules de trois microns (la norme pour les masques à visée collective protégeant l'ensemble d'un groupe), qu'ils sont hydrophobes et qu'ils ont été testés et certifiés par la Direction Générale des Armées (DGA). Elle n'est cependant pas compétente pour recommander l'utilisation des masques mais intervient dans l'évaluation de la qualité et des performances des échantillons qui lui sont soumis (le détail ici).
Même achetés en grand volume, comme c'est le cas avec la Région qui en achète neuf millions (le dispositif d'offrir un masque à chaque habitant est étendu à l'échelle régionale) , ces masques certifiés par la DGA sont relativement onéreux, de l'ordre de 3 € par unité. À titre de comparaison, un masque de type FFP1 coûte environ 1,10 € et un masque de type FFP2 2,220 €. Mais ils ne sont pas réutilisables.

"Une crise sanitaire, mais économique aussi. Il faut permettre le retour de l'activité le plus vite possible"
"Ce n'est certes pas de notre compétence", relate le Président du Département Jean-Pierre Marcon, "mais à un certain niveau de protection de la population, on a complété les actions de l'ARS (ndlr : agence régionale de santé)" ; et Laurent Wauquiez de compléter : "quand on a constaté les manques dramatiques de matériel, on a tous cherché des solutions à notre échelle". Le Département a ainsi commandé 800 000 masques et en a déjà le tiers en stock. Il espère avoir tout en main d'ici début mai.
Il peut ainsi commencer à en distribuer "pour ceux qui travaillent déjà, comme par exemple les salariés de l'ADMR ou les ouvriers du BTP par exemple", observe Jean-Pierre Marcon qui souligne : "c'est une crise sanitaire, mais économique aussi. Il faut permettre le retour de l'activité le plus vite possible et on réfléchit aussi à des casques avec visières spécifiquement pour le BTP par exemple".

Des modèles de masques spécifiquement pour les enfants ?
"Si dans un premier temps, on nous a dit que les masques n'étaient pas indispensables", polémique l'ancien Président LR, "on voit bien aujourd'hui que c'est la première solution et pour l'univers du quotidien, c'est ce qu'il y a de plus adapté. C'est d'ailleurs recommandé par l'académie nationale de médecine".
En plus des 800 000 masques du Département, la Région en apportera 300 000 pour la Haute-Loire et il y en aura même pour les enfants. La collectivité travaille d'ailleurs dessus pour essayer de proposer des modèles adaptés aux plus jeunes.

----Ce sont les communes qui vont prendre en charge la distribution de ces masques, probablement début mai même si la distribution peut prendre un peu plus d'une semaine. Une opération qui a un coût pour la collectivité : 30 M€ pour la Région (dont 2 M€ pour le seul département de la Haute-Loire).-----Gratuits dans un premier temps, mais peut être qu'une participation symbolique sera demandée ensuite
Si tous ces masques seront distribués gratuitement (en priorité aux personnes qui travaillent puis à tous une fois le déconfinement amorcé, avec la possibilité d'eventuellement en avoir un deuxième si la crise perdure), le Président Jean-Pierre Marcon s'interroge : "est-ce qu'à l'avenir on ne demandera pas une participation symbolique, un euro par exemple, en gage de solidarité mais aussi pour bien ancrer le fait que ce sont des masques de qualité ?".
Notons enfin que les deux conseillers régionaux Isabelle Valentin et Jean-Pierre Vigier, également députés LR, travaillent en ce moment à l'Assemblée Nationale pour faire passer un texte permettant d'enlever la TVA sur ces produits qu'ils jugent "de première nécessité".

Maxime Pitavy

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire