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Le rush dans les jardineries du bassin du Puy

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Difficile de trouver une place pour se garer ce mercredi matin sur le parking de la jardinerie Delbard, certains ont même laissé leur voiture le long de l'avenue Antoine Lavoisier, qui mène à la zone industrielle.
Devant le magasin, plusieurs personnes attendent patiemment alors que David Cros, co-gérant des deux jardineries Delbard à Blavozy et Vals, régule le flux de clients pour éviter d'avoir trop de personnes en même temps dans le magasin.
Il faut dire que l'affluence est au rendez-vous depuis la réouverture de l'espace jardinerie jeudi dernier, "c'est un gros boom, avec des matinées astronomiques", souligne le gérant, "on avait eu un rush déjà avant l'annonce du confinement, mais moindre que celui-ci".


Sur le parking notamment, ce mercredi matin, il y a embouteillages. / Photo DR Maxime Pitavy / Zoomdici.fr

Une chut de 76 % des ventes fin mars, "qu'on ne va pas récupérer comme ça"
Les plants potagers sont désormais considérés comme des produits de "première nécessité" pendant le confinement lié au coronavirus. Leur vente peut reprendre depuis jeudi dernier dans les jardineries et pépinières. C'est le cas à la jardinerie Delbard de Blavozy, qui était resté ouvert pour la partie alimentation des animaux et qui a réouvert pour la partie semences et potagers depuis jeudi dernier.
"On avait une chute de 76 % de nos ventes sur les deux dernières semaines de mars", témoigne le gérant, "on a perdu tellement de chiffres qu'on ne va pas le récupérer comme ça mais au moins, ça limite la casse". Par rapport à la semaine dernière, on compte deux à trois fois plus de passages.

Du chômage partiel et une concurrence pas trop féroce
Parmi la quinzaine de salariés de la jardinerie de Vals, seules deux ou trois continuent leur activité et à Blavozy, seules trois personnes sur les neuf salariés. Les autres sont en chômage partiel. 
Quant à la concurrence, Tridôme ne fonctionne que pour les professionnels et Gamm Vert, à Brives-Charensac, est toujours fermé. Mais la grande distribution a déjà absorbé une grande partie de la demande depuis le début du confinement, où les gens ont du temps et s'occupent de leurs extérieurs. "Il vaut mieux jardiner tranquillement que se promener le long de la Loire et croiser du monde", ponctue David Cros.

"C'est important de jardiner en cette période et ça permet de s'aérer les neurones"
Fraisiers, fruitiers, tomates, salades, ail et oignons sont prisés par les clients comme Raphaël, qui vient de Saint-Paulien, et qui ramène dans son caddie deux ou trois fraisiers, quelques salades et des cyprès. "Il y a un moment qu'on cherche", témoigne-t-il, "surtout pour planter des arbres car c'est le bon moment". Lui n'a pas arrêté son activité professionnelle mais prend tout de même un moment car "c'est le moment de lancer les jardins". Une pétition a d'ailleurs été adressée au préfet pour la problématique des jardins familaux, non jouxtés à la propriété.
Idem pour Jean-Paul, qui considère que "c'est important de jardiner en cette période et ça permet de s'aérer les neurones". Pour lui, il était "aberrant de voir que les grandes surfaces, qui se gavent, pouvaient continuer à vendre des semences et pas les jardineries, qui ont souvent plus de mal à joindre les deux bouts".


C'est le moment de lancer les jardins. Photo DR Maxime Pitavy / Zoomdici.fr

Une période charnière où le chiffre d'affaires est concentré sur quelques semaines
"Notre activité jardinerie est très saisonnière", relève David Cros, "c'est une période charnière, on fait notre chiffre d'affaire sur la période de mars à juin pour la partie jardinerie-pépinière". Pas question donc de ne pas travailler, même s'il est "difficile de réguler le flux et de l'absorber". Certains ont en effet du mal à comprendre qu'il faut patienter même si l'immense majorité respecte à la lettre les consignes de sécurité.
"Notre agencement est assez espacé", ajoute le gérant, "et les clients ne touchent pas trop les produits". La jardinerie n'est cependant ouverte que les matins, de 9h à 12h. "On préfère réduire l'amplitude horaire pour exposoer au minimum nos salariés", souligne-t-il, "mais du coup, il y a beaucoup de monde et l'affluence est concentrée". 

Maxime Pitavy