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Haute-Loire : embouteillages dans les classes de collège et de lycée

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:58

Dans le secondaire, c'est "un seuil de maximum 30 élèves par classe qui avait jusqu'à présent toujours été respecté", affirme Agnès Chichereau, secrétaire SN-FO-LC, "mais cette année, on a cinq situations dans les collèges de Haute-Loire où l'administration a refusé d'ouvrir des classes", malgré des mobilisations dès le mois de juin.

Plusieurs situations où les effectifs dépassent les seuils, sans ouverture en compensation
Si l'on recense bien une avancée du côté des collèges à Craponne-sur-Arzon, la situation est plus terne au Monastier par exemple, où une classe de 6ème et une classe de 4ème recensent des effectifs dépassant les 30 élèves.
Idem à Corsac, à Brives-Charensac, avec une 6ème au-delà du seuil, au Chambon-sur-Lignon, pour une 5ème, à Saint-Didier-en-Velay (une 4ème) et à Brioude (également une 4ème), où "comme chaque année, on constate une fuite des élèves vers le privé", commente la représentante syndicale.
On peut également citer l'exemple de Saugues, avec 21 elèves en 6ème et 14 en 5ème et un regroupement qui fait grimper le tout à 35 élèves... "ça ne rentre plus dans les salles de classe", témoigne-t-elle. 

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"L'inspectrice a refusé de comptabiliser les élèves d'ULIS dans les effectifs d'école pour ouvrir des postes et on considère à Force Ouvrière que ça signifie qu'elle ne reconnaît pas la présence de ces enfants handicapés,"
tout ça pour de simples raisons budgétaires
une véritable catastrophe pour les enfants, mais aussi pour le personnel
-----Des lycéens recalés
La situation n'est guère plus envieuse dans les lycées, avec notamment l'établissement C&A Dupuy, qui se retrouvait avec cinq secondes de 36 élèves suite à la fermeture de la sixième classe décidée par l'Inspection d'Académie plus tôt dans l'année scolaire, la prévision des effectifs étant bien moindre que la réalité. Mais l'administration a refusé de faire marche arrière et une quarantaine d'élèves s'est retrouvée recalée.
L'un des premiers arguments était de renvoyer ces ados sur le lycée Simone Weil mais il a lui aussi été rapidement contraint de refuser les élèves, faute de place. "Il y a inexorablement eu une fuite vers le privé pour pouvoir accueillir tout le monde", analyse agnès Chichereau. 

Retraites : les enseignants sont les grands perdants
Autre point de tension en cette rentrée scolaire : le problème de la rémunération. Avec le système universel de retraite par points, objectif du projet de Jean-Paul Delevoye mandaté par le Président Emmanuel Macron, les enseignants seraient parmi les classes sociales les plus lésées.
Selon les calculs du syndicat force Ouvrière, un professeur des écoles pourrait perdre jusqu'à plus de 1000 € par mois sur sa retraite, passant de 2800 € à 1712 €. En moyenne, cette perte serait de 476 € par mois pour l'ensemble de la profession. Quand on sait que le point d'indice est bloqué depuis plus de 10 ans, il y a de quoi grincer des dents.

300 € par an : "de la poudre aux yeux alors que tout était déjà prévu et budgété"
Il est donc impossible d'éluder la question de la rémunération pour expliquer les difficultés de la profession, qui tend à se paupériser, et ce ne sont pas les 300 € promis par le Ministre Blanquer qui vont changer la donne. "C'est de la poudre aux yeux", tempête Vincent Delauge, secrétaire SNUDI-FO, "on se fout de la gueule du monde, merci patron !". 
Surtout que l'augmentation de 300 € est annuelle et brute ! Par mois, l'augmentation n'est plus que de 12 € net et pour couronner le tout, il s'agit en fait d'un effet retard du protocole PPCR du gouvernement Hollande, dont la mise en oeuvre avait été suspendue une année. "Pour résumer, il n'y en aura pas pour tout le monde et tout était déjà prévu et budgété", conclut le syndicat FO dans un communiqué. 

Maxime Pitavy