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Grand débat national : quelle organisation en Haute-Loire ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Jusqu'au 15 mars 2019 aura lieu le grand débat national initié par le président de la République pour tenter de sortir de cette crise des Gilets jaunes qui a débuté il y a trois mois. Dans une lettre adressée aux Français en date du 13 janvier 2019, Emmanuel Macron fixe le cadre de ce débat national et identifie quatre thèmes non limitatifs au débat : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté. Au niveau national, deux personnalités du Gouvernement -- la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, et le ministre des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu -- ont été désignées pour piloter ce grand débat national. Cinq garants seront nommés ce vendredi afin de garantir l'indépendance du grand débat et veiller à la régularité de la méthode et à celle des travaux d'analyse et de synthèse des contributions recueillies.
----Pour informer les citoyens, la préfecture de la Haute-Loire diffusera sur son site internet (http://www.haute-loire.gouv.fr) une carte qui recensera les débats organisés dans le département.-----Quelle organisation pour la Haute-Loire ?
Le schéma national est décliné au niveau départemental. Ce mardi 15 janvier 2019, Rémy Darroux, sous-préfet de l'arrondissement du Puy-en-Velay et secrétaire général de la préfecture, a été désigné par le préfet, Yves Rousset, comme référent départemental. Il aura pour mission de faciliter les réunions d’initiative locale dans des lieux mis à disposition de préférence par une collectivité locale ou une structure associative, et de se mettre en relation avec les élus et à leur écoute pour leur faciliter l’organisation matérielle des réunions. "Les services de la préfecture ne sont pas chargés d'organiser ce grand débat, par contre nous sommes chargés et nous le ferons, d'accompagner tout ceux qui veulent organiser des débats que ce soient des élus, des responsables associatifs, des responsables consulaires, des responsables d'entreprises. Tous les citoyens qui veulent s'engager dans ce débat peuvent le faire", a précisé le préfet de la Haute-Loire. Et d'ajouter : "Nous avons un rôle de facilitateur, pas d'organisateur, mais si nous voyons que dans certains secteurs du département, le nombre de débats est insuffisant pour permettre de recueillir la parole des habitants, nous serons peut-être amenés, mais plutôt dans le courant du mois de février, à solliciter soit des associations, soit des élus pour mettre en route des débats.
Un comité "des garants"
Comme au niveau national, un comité de quatre à six garants sera mis en place dès vendredi prochain, soit le 18 janvier 2019. "Ces personnes (des volontaires, Ndlr) ont la caractéristique d'être reconnues comme étant indépendantes, neutres et en capacité d'animer un débat", commente Yves Rousset. Ce comité devra ainsi s'assurer de la sincérité des synthèses rédigées par les organisateurs, et adressées à la préfecture ou directement sur la plateforme nationale, à l'issue des débats. À noter que la présence d'un garant n'est pas obligatoire pour l'organisation d'un débat. Mais les organisateurs qui souhaitent faire appel à un garant, devront s'adresser au référent départemental (voir les infos pratiques en fin d'article). 
"Inutile de multiplier les lieux de réunion"
Si certains maires ailleurs en France ont refusé publiquement de servir d’intermédiaires au grand débat national lancé par Emmanuel Macron, cela ne semble pas être le cas en Haute-Loire. En tout cas, lorsque l’on demande au président de l’association des maires de France (AMF 43), Jean Proriol, et au président de l’association des maires ruraux de France, Pierre Gentes, ils répondent tous deux qu’ils n’ont pas eu écho de tels positionnements de la part d’homologues altiligériens, tout en rappelant que chaque maire est libre de s’impliquer ou non.
Tous deux qualifient le rôle attribué aux maires de "facilitateurs" et non pas d’organisateurs. "Si untel ou unetelle demande à un maire, d’organiser une réunion sur sa commune, nous mettrons volontiers une salle à disposition des citoyens, explique Pierre Gentes, que cette personne soit de la commune en question ou non d’ailleurs." Car l’idée d’un regroupement de communes lancée par l’AMF43 lui semble judicieuse : "Inutile de multiplier les lieux de réunion". En effet, Jean Proriol compte réunir le Conseil d’administration de l’AMF43 dans le courant du mois pour proposer un maillage : "Ce sera peut-être à l’échelon de la communauté de communes, mais c’est un peu vaste, peut-être à l’échelon du canton, on en discutera." Le maire de Beauzac ne doute pas qu’une organisation fonctionnelle sera trouvée. "S’ils ont réussi à faire remonter les cahiers de doléances en 1789, il n’y a pas de raison qu’on ne se débrouille pas aujourd’hui !", lance-t-il. Quant aux cahiers de doléances recueillis par l’association des maires ruraux de France depuis son opération « mairies ouvertes » le 8 décembre, ils ont collecté pas moins de 300 contributions dans une cinquantaine de mairies de Haute-Loire. "Une belle dynamique s’est mise en place, se réjouit-il, alors je pense que les mairies qui n’avaient pas joué le jeu jusqu’à présent le feront."


Les cahiers de doléances
Des particuliers, des communes, ainsi que le représentant départemental de l'association des maires ruraux de France, ont d'ores et déjà adressé aux sous-préfectures et à la préfecture des cahiers de doléances. Ces contributions sont déjà très fournies en observations et en propositions sur les quatre thèmes définis au plan national et sur des thématiques particulières au département. "Ce qui ressort des cahiers de doléances, c'est d'abord que les personnes qui y ont inscrit des choses l'ont fait avec sérieux. C'est-à-dire que nous avons beaucoup de contributions qui sont longues, qui produisent de l'analyse et des propositions. Ce n'est pas un défouloir", s'est satisfait Yves Rousset. Les thèmes abordés dans ces cahiers de doléances recueillis sont divers, "mais on a beaucoup de détresses sociales qui apparaissent et donc des revendications ou des demandes qui sont liées à l'augmentation des minima sociaux, des retraites... On a beaucoup de choses liées à l'image que les gens se font des dépenses de l'Etat avec des remarques faites sur des dépenses à l'Elysée (renouvellement de vaisselle, de décoration par la Première dame, Ndlr), des salaires des élus, des choses qui sont plus ou moins avérées avec quelques inexactitudes qui sont quand même assez fortes. On a aussi beaucoup de contributions qui tournent autour de l'environnement. Et puis, de nombreuses propositions de suppression de taxes qui apparaissent mais qui doivent être mises en regard aussi des propositions d'augmentation de dépenses sociales et qui peuvent apparaître comme étant contradictoires de manière brutale. Mais ce sera au Gouvernement d'arbitrer ces choses-là." Les services de la préfecture effectuent actuellement un travail de classement des propositions. Une synthèse sera remise au Gouvernement le 21 janvier prochain.
Le grand débat national, les infos pratiques
Les informations pratiques relatives aux débats en Haute-Loire (lieux, horaires et thèmes) seront annoncées sur le site internet de la préfecture : http://www.haute-loire.gouv.fr/.

Pour contacter le référent départemental : par email à pref-granddebatnational@haute-loire.gouv.fr ou par courrier à l'adresse de la préfecture 6, avenue du Général de Gaulle CS 40321 43009 Le Puy-en-Velay cedex.

Les informations générales et pratiques relatives au grand débat national sont accessibles sur la plateforme numérique www.granddebat.fr. Ce site permet à ceux qui le souhaitent de s’enregistrer afin de déclarer un débat ou par le biais du numéro vert 0 800 97 11 11.

A compter du 21 janvier, les contributions pourront être directement déposées sur le site www.granddebat.fr ou envoyées par courrier postal (Mission Grand Débat - 244, bd Saint-Germain, 75007 Paris).
Stéphanie Marin & Annabel Walker