Quelles doléances dans les cahiers mis à disposition en mairies ?

mar 11/12/2018 - 17:11 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Pierre Gentes, maire de Lausonne (1000 habitants) et président de l'association des maires ruraux de France (AMR) pour la Haute-Loire, détaille : "nous avons eu une dizaine de doléances sur le seul samedi matin. Mais je souhaite prolonger cette consultation toute la semaine afin que l'ensemble des habitants puisse s'exprimer. Pour l'instant, ce qui remonte le plus est la notion de fracture sociale. Notamment de prélèvements excessifs. J'ai aussi bien des retraités que des jeunes personnes. Certains ont même abordé le contrôle technique ou l'abaissement de la vitesse à 80km/h entre Lausonne et Lantriac. Tous les sujets sont abordés mais c'est le pouvoir d'achat qui revient le plus souvent. Déjà lors de notre Congrès national en septembre dernier nous parlions d'un climat insurrectionnel. Sur les 82 communes adhérentes en Haute-Loire, nous n'avons pas recensé le nombre de mairies qui ont ouvert leurs portes samedi mais beaucoup de mes confrères ont d'ores et déjà remarqué l'adhésion populaire pour la démarche".
"Être patient" 
Cécile Gallien (LREM), maire de Vorey-sur-Arzon (1500 habitants), et vice-présidente de l'association des maires de France, n'a pas ouvert sa mairie samedi dernier. Pourtant, elle reçoit des lettres depuis quelques semaines. Reçue par Emmanuel Macron le 28 novembre dernier avec 20 autres élus, elle soutient le gouvernement et ses réformes sur le pouvoir d'achat. "J'ai beaucoup d'artisans du bâtiment qui se plaignent des taxes qu'ils ne peuvent plus supporter en étant seuls. Mais aussi de nombreux particuliers qui trouvent les projets de l'Agglomération fastidieux aux frais du contribuable (extension du Golf, Château de Saint-Vidal...) En étant maire d'une petite commune, je vois la réalité des choses : de nombreuses petites retraites par exemple. Mais la baisse des charges est apparue déjà en octobre et cela ne se voit pas encore ! Il faut être plus patient ! De nombreux postes ont augmenté : chauffage, isolation... mais il y a en contre-partie plus d'aides allouées par l'Etat. Toutes les collectivités doivent se mobiliser, et cela est une chaîne. Plus d'artisanat, plus de formation professionnelle, plus d'apprentissage. Pour certains emplois dans l'aide à la personne ou le bâtiment il faut reconnaître qu'il n'y a pas de candidat".

Enfin, pour Gilbert Peyret, maire de Sanssac-l'Eglise (photo - 1150 habitants), cinq personnes sont venues samedi exprimer leurs doléances. "On m'a fait remonter l'importance de la non-prise en compte des votes blancs, la limitation du nombre de mandats, l'arrêt des contacts entre les politiques et les milieux financiers, ou encore la taxe Tobin sur les transactions financières".
Anne-Laure Besse

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