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Acte IV des Gilets jaunes : un dispositif de sécurité renforcé

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Ce qui est sûr, c'est qu'après les débordements qui ont eu lieu samedi dernier dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, le préfet Yves Rousset envisage tous les scénarios. Aucune déclaration de manifestation n'a été déposée en préfecture mais des actions seront menées, ce samedi 8 décembre 2018, en plusieurs points du département par les Gilets jaunes dont la majorité prône un mouvement pacifique, un Acte IV sans violence.
Dans le cadre de cette journée de révolte populaire, la rumeur court que des black blocks de Lyon viendraient au Puy-en-Velay ce samedi. Le préfet n'a pas d'éléments factuels pour le corroborer. Mais en tout cas "des groupes radicalisés et qui se radicalisent de plus en plus", selon le préfet, auraient proféré des menaces avec pour cible des bâtiments publics sur tout le département et, il s'agit du principal point de crispation au Puy, la préfecture de la Haute-Loire dont une partie a été incendiée et où certains appellent "à terminer le travail engagé la semaine dernière."

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Des CRS : peut-être... combien ?
Pour faire face à la menace, dans un contexte jugé "compliqué" puisque d'autres manifestations outre celle des Gilets jaunes auront lieu ce samedi dans tout le département (Marche pour le climat, Téléthon), le préfet de la Haute-Loire a annoncé la mise en oeuvre de plusieurs mesures de sécurité à la fois pour protéger les manifestants, mais également pour anticiper d'éventuels débordements. Yves Rousset a ainsi demandé des unités mobiles d'intervention complémentaires aux effectifs des forces de l'ordre locaux. En fin de matinée ce vendredi, sa demande était toujours sans réponse.
Du côté des pompiers et parce que la menace d'incendies est forte, l'anticipation est là aussi de mise. Des équipes seront prépositionnées sur différents points du département "afin qu'on puisse intervenir rapidement si nécessaire".

Pas d'alcool, pas de matière inflammable...
D'autres moyens, cette fois-ci juridiques, ont également mis en oeuvre, soit deux arrêtés préfectoraux et un municipal ont été pris pour samedi. "S'il y a des incidents, comme il y a pu en avoir samedi dernier, nous procéderons à des interpellations et engagerons des procédures judiciaires", a précisé le préfet.


Que les curieux quittent les lieux

Par mesure de sécurité, en cas de débordements, le commissaire de police du Puy, Eric Cluzeau, demande "aux curieux" de quitter les lieux. "Toute la semaine, on m'a expliqué que c'était nous qui avions agressé les gens. Nous ne sommes pas dans une logique d'affrontement mais de défense et l'effet de foule rend la chose plus compliquée."

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Pourquoi une telle violence ?
(Zoomdici avait posé la question à deux représentants des Gilets jaunes mercredi dernier. Pour lire l'intégralité de l'article Les Gilets jaunes : "pour une démocratie plus directe", cliquez ici.) Concernant les violences de samedi dernier, Sandra Baron se doutait que le mouvement se durcirait mais pas à ce point là : "ça a été trop loin".
Frédéric Martin, lui, dit regretter de ne pas avoir mobilisé les Gilets jaunes pacifiques, présents sur la place du Breuil parfois par curiosité, pour stopper les casseurs car, dit-il, "les forces de l’ordre étaient complètement dépassées".
Dès le début d’après-midi, la présence dans le cortège de casseurs extérieurs au mouvement (certains aux visages dissimulés, certains venus de la Loire) a été signalée aux gendarmes, affirment-ils. Mais tant que ces personnes n’avaient rien fait de mal, les forces de l’ordre ne pouvaient pas les interpeller.
Outre les casseurs extérieurs, tous deux reconnaissent qu’il y a de vrais Gilets jaunes qui se sont laissés entraîner dans une spirale de violence. Certains parce qu’ils pensent que seule la violence aboutira. D’autres en réaction aux tirs de gaz lacrymogènes. "J’en ai vu un qui m’a dit que sa femme s’était pris une grenade de désencerclement au visage – jetée en l’air au lieu du sol a priori – et qu’elle avait l’oreille en sang, alors il est devenu violent", confie Frédéric Martin. En revanche, Sandra Baron reconnaît qu’elle a vu une vidéo d’un policier se faire agresser par derrière. La réponse immédiate lui semble là plus normale.

Un manifestant blessé a saisi la Justice
Pour l'heure du côté des manifestants, un seul courrier avait été adressé au procureur de la République ce jeudi soir, de la part d'un avocat pour un manifestant victime d'une grenade qui aurait explosé à ses pieds. 
Stéphanie Marin