Gilets jaunes : un dialogue '''impossible''' avec les éléments les plus violents

mar 04/12/2018 - 18:13 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Des mesures contre la vie chère ont été annoncées ce mardi midi, avec six mois de consultation. Pas sûr que cela satisfasse les Gilets jaunes. Pour l’heure, samedi prochain reste un gros point d'interrogation au Puy.
La préfecture du Puy-en-Velay se prépare à une 4ème manifestation départementale ce samedi 7 décembre 2018, même si rien n’a été déclaré jusqu’ici. Ce mardi, à la mi-journée, le groupe de Gilets Jaunes de Blavozy ne prévoyait encore rien pour samedi, même si des appels à des actions fortes sont visibles sur les réseaux sociaux. Samedi dernier, seules des forces de l’ordre locales étaient mobilisées, jusqu’à la demande et l’obtention d’une demi compagnie de CRS.
Samedi prochain, Paris pourrait bien mobiliser une grande partie des personnels anti-émeutes du pays. Que restera-t-il pour la province ? Le préfet Yves Rousset a demandé des renforts mais, ceux-ci étant limités, ce lundi soir il ne savait pas encore ce qu’il obtiendrait.

Lundi, deux Altiligériens interpellés lors des violences à la préfecture ont été entendus en comparution immédiate. De son propre chef, le préfet Yves Rousset a témoigné à l'audience.
Ces premières audiences doivent-elles servir d’exemple ? La réponse du préfet lundi soir.

Les neuf prochains suspects interpellés lors des violences de samedi dernier à la préfecture seront-ils de vrais casseurs extérieurs au mouvement ? Ils ont été remis en liberté, le temps de rassembler des preuves. Car des vrais casseurs infiltrés, il y en avait (au visage dissimulé et sans gilet jaune) mais aussi des citoyens lambda exacerbés par les jets de gaz lacrymogènes.
L’enquête a été prise en main par la police judiciaire de Clermont-Ferrand, hors champ d’action du préfet de la Haute-Loire.

18 gendarmes et policiers ont été blessés et quatre manifestants sont qualifiés de blessés graves. Le préfet Yves Rousset a répondu à la question « comment ça va ? » posée par France Info lundi soir dans les locaux de la préfecture. Il a surtout évoqué le choc pour les forces de l’ordre du département.

Après le départ de la CGT vers 12h30, Yves Rousset estime qu’il y avait 100 à 150 éléments violents samedi après-midi, au sein d’une masse observatrice qu’il qualifie de « complice ».
Lundi soir, où en était le dialogue avec les Gilets jaunes ?

La mairie va porter plainte
Le préfet avait demandé au maire du Puy de porter plainte pour les dégradations commises place du Breuil ; celles de samedi 1er décembre mais aussi du samedi précédent (24 novembre) avec le feu allumé sur la chaussée pendant la Corrida.
Contacté par notre rédaction ce mardi matin, Michel Chapuis répond qu’il compte bien porter plainte pour les dégradations commises sur ces deux journées : « La mairie déposera plainte contre ces actes graves et inacceptables en détruisant et brûlant du mobilier urbain et qui ont saccagé l’espace public. Les casseurs qui s’étaient mêlés aux Gilets jaunes, manifestants pacifistes, ne doivent pas rester impunis et, je le demande, sévèrement condamnés. »
Quant aux barrières Vauban laissées sur la place du Breuil contre la demande du préfet, le maire répond, ce mardi midi, qu’il s’agit d’une « polémique stérile qui n’a pas sa place ». Celles-ci ont été utilisées par les manifestants comme boucliers, projectiles et échelles. Michel Chapuis rappelle que ces barrières sont habituelles en période de Noël, comme c'était le cas à Paris pour protéger la tombe du Soldat Inconnu. Pour lui, il « serait totalement anormal de résumer les débordements à la seule présence de ces barrières sur l'espace public ».

Annabel Walker
Propos recueillis par Stéphanie Marin

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