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Hypermarché de Vals : Casino fut, Intermarché est, Carrefour sera

Par Clara Serrano , Mise à jour le 15/04/2024 à 16:30

Alors qu'Intermarché n'a ouvert ses portes qu'en octobre dernier, celui-ci a été contraint par décision de l'Autorité de la concurrence, de céder son magasin. Et après plusieurs mois d'interrogations, c'est le groupe Carrefour qui devrait s'implanter. Mais les tensions montent entre syndicats et direction. 

C'est désormais (presque) officiel, selon plusieurs sources proches de l'affaire, l'hypermarché de Vals, actuellement sous bannière Intermarché deviendrait Carrefour dans les prochains mois. 

Une décision prise par le directeur de l'enseigne aux mousquetaires, mais qui est loin de satisfaire les principaux concernés, les employés, représentés par les syndicats.

Près de 6 mois et encore des rebondissements

Pour rappel, le dossier ne date pas d'hier. Tout débute en juin dernier lorsque le Géant Casino de Vals annonce qu'il va être cédé. Puis en septembre, on découvre le nom des nouveaux propriétaires et c'est en octobre qu'il rouvre officiellement ses portes sous l'enseigne Les Mousquetaires (Intermarché).

Mais tout cela parait trop simple. En décembre, voilà qu'à seulement quelques semaines du changement de propriétaire, l'Autorité de la Concurrence (ADLC) constate un problème de concurrence des enseignes sur une même zone géographique. 

Celle-ci prend alors la décision d'ordonner au groupement des Mousquetaires, de céder un ou plusieurs de ses magasins dans la même situation. 

Un recours perdu d'avance ?

Suite à cette décision, le magasin et son Comité Social et Économique (CSE) avaient la possibilité de déposer un recours. Une possibilité que Rémy Valette, et le groupement Les Mousquetaires, savaient vaine : « Le CSE allait déposer un recours, mais lorsque le groupement les Mousquetaires a été informé de la décision de l'ADLC, des contraintes importantes qu'elle imposait, et considérant que le recours avait tellement peu de chances d'aboutir, ils étaient dans l'obligation de recéder l'enseigne. »

Et de compléter : « Aussi minimes furent les chances de réussite d'un recours, le groupement n'aurait pu garder le magasin. »

À l'inverse, Christophe Romeuf, représentant syndical CGT déplore, au nom de l'intersyndicale, que le couple Valette, dirigeants du magasin, n'aient pas déposé ce recours et attendu la décision de l'Autorité de la Concurrence pour « jeter l'éponge » et céder l'hypermarché. 

La cession à Carrefour confirmée ?

Comme précisé plus haut, plusieurs sources très proches de l'affaire confirment à Zoomdici la cession de l'Intermarché de Vals au groupe Carrefour.

Interrogé sur le sujet, Rémy Valette préfère ne pas se prononcer dans l'immédiat : « Je ne peux pas confirmer à 100 % cette information. Par contre, Carrefour est effectivement sur le projet de reprise. »

À la question de savoir si celle-ci est la seule candidate, il répond de manière hésitante : « D'après mes informations... Je ne sais pas. »

Tout, mais pas ça... encore

Vous l'aurez compris, dans cette histoire, les irréductibles sont les salariés, pour l'instant. Et alors que la transition Casino/ Intermarché les avait beaucoup éprouvés, ils craignent à nouveau de ne pas être informés de la situation. 

Ce lundi 15 avril au matin, alors qu'une réunion se tenait exceptionnellement, les représentants syndicaux ont décidé de la boycotter. Pourtant, Rémy Valette regrette un tel comportement : « C'était justement une réunion d'information, qui nous permettait de porter à leur connaissance tous les éléments nécessaires, pour qu'ils avancent moins dans l'inconnu. Jusqu'à présent, ces informations étaient officieuses, en raison des délais juridiques. Et c'est ce que nous voulions officialiser auprès d'eux. »

« On leur doit de la transparence au maximum. »

Un boycott, représentatif de tensions qui semblent se créer entre direction et salariés. Mais, Rémy Valette se montre toujours ouvert. A Zoomdici il déclare : « On leur (les employés, Ndlr) doit de la transparence, c'est ce qu'on leur a promis pour que cela ne se passe pas de la même manière qu'avec Casino, et c'est ce que nous nous efforçons de faire. »

Il relativise : « Ça se tend un peu de leur côté, et ça se comprend, parce qu'ils sont dans une situation un peu compliquée, qu'ils ont du mal à gérer. Mais on essaie de conserver le lien et l'échange que nous avons instaurés depuis notre arrivée. Si on ne donne pas d'information, c'est que nous n'en avons pas. »

« On fait en sorte qu'ils ne revivent pas ce qu'ils ont vécu à l'époque de Casino. On comprend leur incertitude et le stress que l'inconnu peut créer. »

Mercredi 17 avril, les représentants syndicaux ont convié la presse locale, pour dénoncer les conditions dans lesquelles les salariés travaillent, et la façon dont ils sont considérés par la direction.