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Mobilisation dans les prisons : au Puy aussi

lun 15/01/2018 - 12:37 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:50

"Nous sommes à fond solidaires des collègues des autres très gros établissements qui souffrent bien plus que nous de la surpopulation carcérale", explique en préambule Lionel Wilus, surveillant-brigadier à la maison d'arrêt du Puy et membre de Force Ouvrière.
Le mouvement national de contestation (ça chauffe à Saint-Etienne) est parti d’une agression de trois surveillants par un détenu dans le Pas de Calais la semaine dernière. La fameuse goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Des faits de violence au Puy ?
Même si la maison d'arrêt du Puy est une petite prison, on y constate aussi des faits de violence ? Comment se traduisent ces faits de violence ? 

Barrage filtrant
Le personnel en colère bloque l'accès à l'établissement aux intervenants extérieurs et ne pourront entrer ce lundi que les personnes dont l'intervention revêt un caractère d'urgence, à savoir les services médicaux et judiciaires. Autrement dit, l'accès aux parloirs et toute activité externe qui aurait pu être proposée ne verra pas le jour ce lundi 15 janvier.
Rappelons que le personnel pénitentiaire n'a pas le droit de grève, ce qui signifie que les agents manifestants le font tous sur leur temps de repos ou de congés. On a recensé 23 agents contestataires à 7h du matin au Puy, alors que 35 personnes travaillent à la maison d’arrêt vellave pour une capacité de 55 détenus.

Le personnel non formé pour faire face aux pathologies psychiatriques de plus en plus nombreuses 
Il y a une ou deux décennies, on considérait qu'environ 10 % de la population carcérale souffrait de pathologies psychiatriques et aujourd'hui, la proportion serait plutôt de l'ordre de 35 %. Le personnel n'est pas formé pour faire face à ces publics spécifiques et de plus en plus nombreux, ce que déplore Lionel Wilus.

"Le confort du détenu a des effets nocifs sur sa sécurité"
C'est le constat d'un certain nombre d'agents qui considèrent que des mesures de confort ont suscité plus de problèmes qu'elles n'en ont réglé. Exemple avec l'uniforme pénitentiaire, qui avait l'avantage de mettre tous les détenus sur un même niveau alors qu'aujourd'hui, certains seraient violentés et racketés pour leurs habits de marque.
Même problématique avec le téléphone, qui pourrait être installé dans les cellules selon une proposition du gouvernement : "ils s'en servent de façon néfaste, par exemple pour menacer ou faire pression sur des témoins, ou alors passer leurs commandes de stupéfiants et continuer de gérer leurs affaires depuis ici", estime l'un des agents ponots.

Les prisons sont-elles devenues des passoires ?
Une partie du personnel estime qu'il faut revenir aux fondamentaux de la sécurité, avec notamment des fouilles systématiques. Les prisons sont-elles devenues des passoires ? Même au Puy, on peut aisément y faire entrer des produits stupéfiants ? 


Maxime Pitavy

>> Pour aller plus loin sur ce sujet, vous pouvez consulter notre émission Le Scan qui avait consacré un dossier à la maison d'arrêt du Puy.