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Incitation au terrorisme : une décision le 27 octobre

mar 13/10/2015 - 19:23 , Mise à jour le 13/10/2015 à 19:23

Une affaire de stupéfiants sur fond de violences (conjugales), détention d’arme, de vol et incitation au terrorisme. C’est ce à quoi huit prévenus ont dû répondre ce mardi 13 octobre devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay. Les faits s'étalent de février 2014 à mars 2015 entre le Puy et Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Tous reconnaissent la consommation, le transport et l’échange de stup. L’affaire a commencé par une révélation. Une personne de l’entourage d’un Ligérien de 22 ans s’est inquiétée de le voir se convertir à l’islam et s’être radicalisé. Il a été placé sous écoute téléphonique, ce qui a permis de mettre en cause toutes ces personnes.

"Est-il possible (...) de ne pas connaître Daesh ?" Deux des intéressés seulement étaient concernés par l’incitation au terrorisme : une jeune Ponote de 21 ans, qui «  traumatisée » d’après les dires de son avocat, n’a pas jugé opportun de se présenter à la convocation et un homme de 24 ans, également originaire du Puy-en-Velay. Eux, nient les faits qui leur sont reprochés. Chacun d’eux a publié une photo tendancieuse : un homme portant un drapeau de l’Etat Islamique et un dessin avec un sabre ensanglanté associé au Coran. L’avocat de la jeune femme explique que la photo était présente sur son profil Facebook depuis 2014. Elle l’aurait choisi pour la profession de foi tout en ignorant tout de Daesh. Le juge Delay n’est pas convaincu : «  La profession de foi, on la trouve sans faire la pub de Daesh. Est-il possible pour cette femme, avec ses fréquentations et ses centres d’intérêt (conflit syrien, israëlo-palestinien…, ndlr), de ne pas connaître Daesh ».

 
Grenade, arbalète et vol...de cannabis L’un des prévenus est le beau-frère de la jeune femme poursuivi pour incitation à un acte terroriste. Chez lui, les forces de l’ordre ont retrouvé une grenade plate (utilisée en exercice par l’armée) dans laquelle il avait rajouté des billes « pour voir ce que ça faisait » et une arbalète. Pour ce passionné d’armes, la présence de ces armes n’a rien d’inquiétant : il allait simplement s’entraîner à tirer en forêt avec des amis. Lui, sa belle-soeur et le cousin de cette dernière nourrissaient le rêve de partir en Indonésie : « C’est un paradis pour nous, comme d’autres rêvent de Tahiti. » Le jeune homme est également poursuivi pour vol en réunion...de plants de cannabis. Il fallait oser. Il a reconnu les faits.

----Ce qu'ils risquent
L'incitation à des actes terroristes est passible de sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende.
-----Une vidéo qui ne fait pas rire tout le monde Le cousin en question a échappé de peu à des poursuites pour incitation à un acte terroriste. En début d’année, il a publié une photo extraite d’une vidéo de Mamadou Segpa parce que « ça m’a fait rire ». Photo où une arme à feu est visible. Le ministère public, insensible à cette forme d’humour a dénoncé : « Je ne vois pas en quoi c’est rigolo de publier ce genre de photo. »

Le représentant du ministère public, Tristan Boffard, a demandé quatre mois d'emprisonnement ferme à l'encontre de la jeune femme, vingt dont six avec sursis pour le jeune homme et douze mois dont six avec sursis pour le cousin de la jeune femme.
La décision a été mise en délibéré. Les prévenus devront attendre le 27 octobre pour être fixés sur leur sort.

E.J.