Six personnes en garde à vue pour incitation au terrorisme en Haute-Loire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:33

Tout commence il y a plusieurs mois, quand une famille du bassin du Puy contacte les autorités, inquiète de voir l'un de ses membres non seulement tomber dans une addiction à la résine de cannabis mais aussi dans une radicalisation islamique.

Le vice-procureur du Puy-en-Velay, Yves Dubuy, saisit alors le groupement de gendarmerie de Haute-Loire. Après plusieurs mois d'enquête, huit individus sont identifiés pour consommation, achat, vol et revente de cannabis. « Ces personnes s'étaient converties à l'islam radical, explique Yves Dubuy, sur leurs pages Facebook, il y avait des éléments de provocation aux actes terroristes, comme des vidéos de décapitation ». Le vice-procureur du Puy constate également que ces personnes évoquaient des projets de départs vers des pays où le terrorisme fait rage. Dernièrement c'est en Indonésie que les suspects déclaraient vouloir se rendre. Indonésie où une rébellion islamiste est également présente.

----0 800 00 56 96
C'est le numéro vert, du lundi au vendredi de 9h à 17h, à disposition de toute personne qui s’inquiète d’un possible embrigadement de l’un de ses proches.-----Arbalète, matraque, carabine...
Une première vague d'interpellations a eu lieu en juin 2014 pour deux suspects. Certains des suspects devaient répondre d'infraction à la législation sur les armes automatiques. Chez l'un d'eux, en effet, une grenade d'exercice (au talc pour l'entraînement) à laquelle avaient été ajoutées des billes d'acier a été saisie. Ces deux premiers suspects ont été remis en liberté en attendant une décision judiciaire.

Et c'est sur la base des éléments recueillis grâce à la première vague d'interpellations qu'une deuxième vague a été déclenchée ce mardi 15 mars au petit matin. En tout, six personnes ont été interpellées. « Elles sont âgées de 20 à 30 ans et résident soit dans la région du Puy-en-Velay, soit dans la région lyonnaise, mais toutes sont originaires du Puy », précise Yves Dubuy.

----Ce lundi, le Ministère de l'Intérieur a annoncé la fermeture de cinq sites Internet pour apologie du terrorisme en fin de semaine dernière. C'est la première fois qu'une simple décision administrative suffit, sans passer par la voie judiciaire, conséquence de la nouvelle loi sur le terrorisme du 13 novembre 2014.-----Les perquisitions menées ce mardi matin ont permis de saisir : une arbalète et une matraque télescopique (chez la même personne que la grenade modifiée aux billes d'acier), deux armes de poing (dont un pistolet automatique 9mm semblant neutralisé mais sans certificat de neutralisation), un revolver d'alarme, une dizaine d'armes blanches, une carabine 22 long-rifle et ses 31 munitions.
A cela s'ajoutent 3 000 euros en liquide chez un des candidats au départ vers un pays musulman, un courrier détaillant la marche à suivre pour se rendre discrètement en Indonésie en se faisant passer pour un touriste vis-à-vis des autorités locales (toujours chez la même personne où la grenade d'exercice a été retrouvée), une petite quantité de résine de cannabis chez quatre des suspects, ainsi qu'un très important matériel informatique en cours d'analyse.

Des jeunes en déshérence
Ce mardi midi, les gardes à vue se poursuivent. En matière de terrorisme, elles peuvent durer jusqu'à 96 heures maximum, comme les cas de grande criminalité avec stupéfiants. Mais il est peu probable que cette affaire requiert tant que ça, les suspects étant considérés principalement comme des jeunes en déshérence, mis à part peut-être l'un d'entre eux, plus radicalisé que les autres, chez qui le guide au départ en Indonésie a été retrouvé.

Pour les faits d'apologie ou provocation au terrorisme par une prise de parole publique, les suspects encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement puisque les propos ont été tenus via des moyens informatiques (la peine est de cinq ans autrement).

Annabel Walker

  • Des précédents d'apologie du terrorisme en Haute-Loire

En janvier, un détenu de la maison d'arrêt du Puy avaient appelé ses co-détenus au djihad

Début février, un Espaviot de 21 ans s'était exprimé en faveur du terrorisme dans les rues de Saint-Etienne. Il comaraît au tribunal correctionnel du Puy, ce mardi 17 mars 2015 (reportage à suivre sur zoomdici.fr).

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