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Agglo du Puy : les éboueurs reprennent du service ce vendredi

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:34

Ce jeudi 4 juin 2015, pour leur dixième jour de grève, les éboueurs de l'agglomération du Puy-en-Velay, accompagnés de syndicalistes ainsi que d'autres salariés de l'agglo se sont réunis devant le siège de la collectivité locale, place de la Libération.
Installés ce jeudi devant le siège de l'agglomération du Puy, les 18 grévistes présents ont profité de cette manifestation pour exprimer leurs revendications. Soit une augmentation des salaires de 150 € par mois due à la pénibilité et les risques que présentent leur profession.
Les manifestants réclament également le passage en catégorie active des chauffeurs avec le droit à un départ à la retraite anticipé ainsi que la possibilité de changement de poste pour les ripeurs (collecteurs) après 15 ans de services.

Des négociations bloquées
En début de journée, les grévistes s'indignaient aussi du silence des principaux dirigeants de l'agglomération et de leurs non participations aux négociations. Michel Joubert, président de l'agglomération, est la première personne visée. « On n'a pas mieux avancé parce qu'il n'y a pas eu de négociations, ils ne veulent pas nous recevoir, on ne peut pas négocier tout seuls, il faut qu'il y ait quelqu'un en face », explique de manière exaspérée Félix Maurin, éboueur gréviste syndiqué à la CGT. « Tout ce que l'on veut, ce n'est pas un conflit, c'est seulement négocier », répète le salarié.

Laurent Wauquiez à Roland Garros mais indisponible pour négocier
Les syndicats s'en prennent également à Laurent Wauquiez, maire de la ville du Puy et premier vice-président de l'agglomération. « Quand les éboueurs sont en grève et que des centaines de tonnes de déchets ne sont pas ramassés, Monsieur Wauquiez n'est jamais présent et se rend à Roland Garros. On s'interroge sur le fait que Laurent Wauquiez, qui est très présent médiatiquement, ne soit pas là quand on a réellement besoin de lui ».

Le recours à un prestataire privé «  va coûter cher aux citoyens »
Les salariés du service de collecte de la communauté d'agglomération du Puy s'insurgent enfin de l'appel par leurs employeurs à deux entreprises privées (l'une locale et l'autre basée hors département) dans le but de collecter les ordures qui envahissent de plus en plus les rues du Puy. « On leur paye l’hôtel et le restaurant puis on nous dit qu'il n'y a pas d'argent ! Cela va coûter cher aux citoyens », s'indignent les membres de la fédération CGT des services publics.

Les employés campent devant l'agglo… et des négociations sont entamées
A la suite de ces discours, les employés communautaires sont entrés dans les locaux de l'agglomération pour camper devant la porte de Michel Joubert. Une délégation a ensuite été reçue par le président de l'agglomération pour, semble t-il, entamer des négociations. Dans le même temps, les salariés grévistes se sont isolés sur un balcon pour mettre au point leurs conditions.

Des premières avancées dans les négociations
Suite à cette concertation, Stella Masson (de la CGT) évoquait la réussite quant à l'acquisition du droit de changement de poste pour les ripeurs après 15 ans d'activité, après l'âge de 50 ans ou en cas de maladie grave.
La rencontre a aussi abouti à l'ouverture d'un dialogue concernant les départs à la retraite anticipés et les hausses de salaires. « Pour la première fois aujourd'hui, il y a eu de vraies négociations », déclare la représentante syndicale CGT. Les éboueurs peuvent alors poursuivre leurs négociations lors d'une réunion avec les élus programmée l'après-midi même, à 16h30.

----Les négociations se sont déroulées en présence de Michel Joubert, Adrien Defix et Michel Chapuis.-----Des postes qui s'intervertissent pour que chacun ait droit à la retraite anticipée
Finalement, en fin d'après-midi, un compromis était trouvé et le conflit est désormais clos. Les agents reprendront la collecte dès 5 heures du matin ce vendredi. "Nous sommes fiers de notre lutte, nous ne serons plus considérés comme des déchets", claironnait le syndicat CGT à la sortie de la réunion. Les éboueurs obtiennent donc la reconnaissance de la pénibilité et l'amélioration de leurs conditions de travail, alors qu'ils avaient déjà acquis la possibilité de changer de poste au bout de 15 ans pour les ripeurs.
Pour la reconnaissance de la catégorie active (retraite anticipée étendue à tous les agents de la collecte, y compris chauffeurs), des négociations devraient avoir lieu. Une proposition a été faite : que les postes puissent s'intervertir, ainsi chacun aurait le droit à la retraite anticipée. Reste à savoir si tous les agents accepteront cette polyvalence. Le sujet sera débattu en interne.

Prime ou revalorisation salariale : la garantie d'être augmentés
Quant à l'augmentation des salaires, elle sera bien effective d'ici la fin du mois de juin 2015 selon la CGT. Reste à savoir s'il s'agira d'une prime ou d'une augmentation salariale. "Il y a une garantie, les élus se sont engagés", assure Stella Masson, secrétaire de la CGT, "et on a bien la certitude d'être revalorisés".
Toutefois, le montant n'est pas connu et ne semble pas encore défini. Mardi prochain, une nouvelle réunion devrait permettre d'en dessiner les contours. "On ne le saura définitivement que dans les semaines à venir, on communiquera alors", conclut la cégétiste.

S.J.