Visite préfectorale sur fond de crise laitière en plateau casadéen

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:43

Ce lundi 17 octobre 2016, Eric Maire, préfet de la Haute-Loire, était en visite sur le plateau de la Chaise-Dieu afin de rencontrer les élus et de visiter quelques entreprises, notamment le GAEC (Groupement Agricole d'Exploitation en Commun) de Bomasse qui lui a permis d’avoir un aperçu sur le terrain des difficultés de la filière laitière.
C’est dans un bâtiment neuf de 2000 m2, situé à quelques centaines de mètres du village d’Almancette, sur la commune de Félines, que le préfet a été accueilli par les deux frères Darle, associés du GAEC de Bomasse, exploitation laitière pouvant accueillir 90 vaches.

Un problème de normes
Si la fratrie a dû entreprendre la construction d’un nouveau bâtiment pour développer leur exploitation, c’est parce la norme de distance d’une exploitation agricole par rapport aux maisons du village, est passée de 50 à 100 m, interdisant ainsi toute possibilité d’extension de l’existant. C’est avec le concours de la mairie, qui a ouvert un sentier destiné à l’exploitation forestière, que les frères ont pu exploiter des terrains à proximité d’Almancette où se trouvait leur étable.

Un budget conséquent pour une production qualitative
La construction de cette exploitation laitière de 90 vaches a demandé une enveloppe de 600 000 €. L'installation, dans laquelle les animaux circulent librement, répond à toutes les normes sanitaires en vigueur, de la traite aseptisée au ramassage et stockage du fumier. 125 hectares de terrain sont nécessaires au bon fonctionnement, dont 30 hectares sont consacrés à la production alimentaire du bétail (limitant ainsi l’apport extérieur de nourriture au strict minimum), le reste étant consacré au pâturage et à l’ensilage.

Un démarrage difficile
Alors qu’ils n’ont pas encore commencé à exploiter leur nouveau bâtiment, l’avenir s’annonce plutôt sombre pour les deux frères qui ont fait le pari du développement. Ils ont établi leur plan de financement sur un prix de vente du litre de 0,30 €, alors que le lait a baissé entre temps et leur est acheté aujourd’hui à 0,27 €. « Nous sommes obligés d’avoir une autre activité pour vivre, nous vendons des veaux au marché de Costaros », explique l’ainé Stéphane, avant d'ajouter : « on se demande où va l’argent, car si le prix d’achat du lait aux agriculteurs a fortement baissé ces dernières années, le prix de vente au consommateur n’a pas bougé… ».  Et son frère Jean-Michel de conclure : « au train où vont les choses, on se demande comment il sera possible de conserver un tissu social dans nos campagnes ».

N.S.

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